Exposition du 29 juin au 7 septembre 2019
Kubra Khademi est née en 1989. Elle vit et travaille à Paris.
Kubra Khademi est une artiste multidisciplinaire afghane. Elle a étudié les beaux-arts à l'Université de Kaboul avant de fréquenter l'Université nationale Beaconhouse à Lahore, au Pakistan.
C'est à Lahore qu'elle commence à créer des spectacles publics, une pratique qu'elle poursuit à son retour à Kaboul. Après avoir interprété sa pièce Armor (armure) en 2015, Kubra Khademi est contrainte de fuir l'Afghanistan à cause d'une fatwa et de menaces de mort.
Réfugiée en France depuis 2015, Kubra Khademi est étudiante boursière à l'Université Panthéon-Sorbonne, Paris 1, en Philosophie et histoire de l'art depuis 2017.
En 2016, elle reçoit le titre de Chevalier des arts et des lettres. Depuis 2017, elle est membre de l'Atelier des artistes en exil et résidente de la cité internationale des arts.
Cette année, Kubra Khademi est nominée au prix BOURSE REVELATIONS EMERIGE
« Nous étions trop, nous n'étions pas précieuses, nous étions femmes » Kubra Khademi
Pour cette exposition, Kubra Khademi nous dévoile un pan de son histoire personnelle, d'autant plus intéressant qu'il est trans-générationnel. Elle nous parle de transmission à travers sa grand-mère, sa mère, d'elle, de ses sœurs et du conditionnement insidieux existant malgré soi, contre ses propres valeurs. Chaque œuvre est donc autobiographique.
En transformant chaque impression en saynète, Kubra Khademi permet de romancer ses souvenirs, les rend plus supportables et surtout universels. Son travail nous touche et nous interroge sur la femme, son identité et le contexte oriental avec le hiatus que nous connaissons entre tradition et modernité.
Les corps que Kubra Khademi montre dans ses dessins exultent, portant à la fois le poids des traditions afghanes dans les populations les plus pauvres, le sérieux de la connaissance, l'innocence de l'enfance et l'imaginaire permettant l'errance de l'âme pour se protéger. Obligée de se détacher de son corps pour survivre, ce corps devient vite un sujet d'étude et d'égo, à la différence que Kubra Khademi n'a pas besoin de se réfugier dans l'imaginaire pour survivre, au contraire c'est en proclamant haut et fort ce que font les autres qu'elle résiste.
Ainsi, Kubra Khademi se dévoile devenant l'obstétricienne de sa vie familiale. Accouchant de son histoire, elle soulage ainsi beaucoup d'autres femmes, dépassant l'instinct féministe pour transcender une condition.
Extrait du texte de Gaïa Donzet

PARAQCHA HA (پَرَخچَه ها) - Sparks fly and flames ignite - 2018, gouache sur papier, 76.5 cm x 56.5 cm

Red carpet, 2019, ﻗﺮﻣﺰ ﻓﺮش, gouache sur papier, 76.5 cm x 56.5 cm