du 3 avril au 24 mai 2008
Depuis toujours, Pierre Passebon est fasciné par les designers des années cinquante et plus précisément l'Amérique d'après-guerre.
Il aime cette atmosphère, « où architecture rime avec glamour, sophistication avec modernité. C'est le cinéma qui m'a conduit à regarder les décors de cette époque tel qu' « Un américain à Paris » (1951) avec Gene kelly», « Funny Face » (1957) avec Audrey Hepburn, ou encore « la mort aux trousses » (1959) d'Alfred Hitchcock. Le cinéma est une source d'inspiration incontournable pour les créateurs et le regard du XXème et XXIème siècles ».
Ce goût marqué pour ce style particulier l'a amené à rencontrer il y a plus de dix ans Liz O'Brien, antiquaire à New-York, sur la 5ème Avenue. Il lui a proposé de présenter pendant un mois et demi une sélection de meubles et objets d'art évoquant cette Amérique-là.
Cette exposition se déroule à l'occasion de la sortie d'un ouvrage qu'elle vient de publier sur l'architecte, designer et collectionneur Samuel Marx (1885-1964).
Placée sous le signe de l'amitié et d'une passion commune pour les designers américains, cette présentation d'une trentaine de pièces emblématiques évoque le style « café society » et l'art de vivre d'une société en pleine ébullition.
Rendant hommage à des décorateurs-designers tels que William Haines, Dorothy Draper et Samuel Marx, ou encore James Mont et John Dickinson, Liz O'Brien a sélectionné des pièces qui nous transportent dans l'univers contrasté de l'Amérique d'après-guerre. Couleurs vives et formes baroque, le disputent à des créations très structurées caractéristiques de cette époque. Elles évoquent à elles seules l'univers de la « café society» de ces années 40/ 50.
« Quand j'ai ouvert ma galerie en 1993 spécialisée dans les designers français des années 40-50, je connaissais très peu les créations de Samuel Marx...J'ai été très vite intriguée par le travail de ce créateur...Avec une formation traditionnelle dans les écoles de Beaux-Arts et un penchant marqué pour le modernisme, Marx a créé une passerelle entre classicisme et modernité pour réaliser un ensemble de pièces de mobilier élégant, sophistiqué et atemporelle. A chaque fois qu'il était chargé d'un projet en tant qu'architecte, il insistait pour créer lui-même la décoration intérieure. A l'époque où Charles Eames, Isamu Noguchi, Georges Nelson ont créé des modèles destinés à la production de masse pour la middle class américaine en pleine effervescence, les créations de Samuel Marx, réalisées artisanalement par des spécialistes de l'ébénisterie traditionnelle représentent une véritable anomalie dans cette moitié du XXème siècle. » raconte Liz O'Brien, qui a publié ce livre à l'issue de plusieurs années de recherches.
« Ultramodern Samuel Marx » est la première monographie consacrée à ce créateur qui a toujours évité l'ostentatoire et le grandiose pour privilégier l'harmonie et le raffinement.
Architecte, designer et amateur d'art passionné, peu connu du grand public, dont les créations sont aujourd'hui présentes dans les plus grands musées américains (Metropolitan Museum of Art et le Museum of Modern art de New York), Samuel Marx se dévoile à travers ce livre qui retrace les grandes étapes de son travail.
|
|