8.3.2008-12.4.2008
'Fleeting Here', une rencontre entre le travail de Franziska Furter (*1972, Suisse) et celui de Chris Cornish (*1979, Royaume-Uni).
FLEETING HERE
'Fleeting Here', est une rencontre entre le travail de Franziska Furter (*1972, Suisse) et celui de Chris Cornish (*1979, Royaume-Uni). L'oeuvre des deux artistes dialogue spontanément dans l'appropriation de plusieurs pratiques, comme celle, traditionnelle, du dessin, et cette autre, technologique - l'image de synthèse. En dépassant le langage des médiums employés, les deux artistes traitent l'image dans l'espace-temps qui lui est propre, dans sa capacité à induire le mouvement de la vie, et en fonction de certaines conceptions de la nature du monde et de l'homme.
Pour 'Fleeting Here' Franziska Furter propose un dessin de grandes dimensions, 'One More Breath', qui semble être sur le point de disparaître, à l'image de la respiration difficile que le titre suggère. Ses titres courts, incisifs et beaux à la fois, sont souvent empruntés aux musiques rock. Les motifs dessinés ou sculptés qui sont quand à eux sortis des contextes du comic book ou de la science-fiction, traduisent la quête d'espaces forgés où s'engage une vision du monde et de la nature à la fois merveilleuse et catastrophée. Chris Cornish présente, de son côté, un nouveau film, 'spawn | railgun', des photographies et une sculpture. 'spawn | railgun', nous transporte vers un au-delà voyeuriste de la mise-en-scène de notre propre disparition idéalisée. Tandis que les images prises dans des « sets » de films en vue de manipulations digitales font office de suspension temporelle propre aux espaces picturaux de la modernité. Autant chez Franziska Furter que chez Chris Cornish, l'évanescence et la disparition sont questionnées par la projection de l'observateur dans un univers dont l'artifice recrée les bases même de son existence.
Leurs propositions édifient un univers idiosyncrasique dont se dégage pourtant une universalité vide d'aspérités singulières, comme les espaces décrits par Jorge Luis Borges, notamment dans l'Aleph . L'absence de présence humaine et de fil narratif crée un réel qui dénonce d'emblée son artifice - tout comme face à l'icône nous savons être en relation avec un intermédiaire entre deux instances de réalité, celle de l'homme et celle de dieu. Cette ambivalence pose l'observateur entre des images de post-cataclysme, belles et limpides, et sa propre condition temporelle dont l'association a souvent marqué l'art et ébranlé ses convictions, créant ainsi un vide où le doute et la terreur existentielle se faufilent.
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