jusqu'au 7 mars 2009
Proche de l'Hyper-Réalisme et de la "Figuration Narrative", Duran est - peintre - de manière exclusive; il peint partout où il est... la nuit, sur chevalet, dessine directement et peint toujours sur un fond bleu, sans projeter de photo ou utiliser d'aérographe. Il emploie uniquement l'huile, le pinceau, longuement, très longuement. Cet intérêt pour le bleu, particulièrement celui dit "de Prusse" qui transparaît toujours est à la base de sa recherche, sûrement l'influence de la nuit, du ciel bleu lumineux au bord de la mer où se trouve l'un de ses ateliers... D'autres influences encore, New York, le rouge la force, le jaune la sérénité, au final la dominance d'une autre couleur, côté glauque ou violent, des rues et des néons de la nuit et l'atmosphère du jazz notée dans chaque titre de ses tableaux, "Sandy Lady", "On my Way", "My Lady is a tramp", "Foggy man"... Il aime la sensualité de la couleur, celle aussi de la matière... - le reste n'est que support - la lumière qui s'en dégage, très rasante, il la soigne. Cette immersion volontaire dans la lumière artificielle agit comme un révélateur qui ne retiendrait du sujet que l'essentiel: la sensibilité profonde et parfois cachée de ses personnages. Les habits, la couleur à elle seule, sont des enveloppes charnelles dont chaque pli, cassure, en dit plus long sur celui qui les porte... Ses personnages sont sans têtes, ce sont pourtant des portraits, il préfère les évoquer ainsi, par leur comportement... Il y a d'abord, la virtuosité, mais son combat est celui du pinceau, de la chair, de sa relation avec la toile, à la matière, au sujet. Cela se sent, se voit. Plus que le plaisir du regard, c'est celui du touché qui se manifeste avec force, le propos est physique, au delà de l'évidence, un tissu, une veste... Hors de toute objectivité, il aura dépeint ses contemporains.