Exposition "Auca de l'home que escampava la boira" de Nicolau Rubió
L'Auca del home que escampava la boira a été exposée pour la première fois à la galerie Wildenstein, à Buenos Aires, en 1982. La vie de Santiago Rubió i Tudurà (1892-1980) y est racontée sur un mode plus onirique que réaliste, depuis son enfance marquée par la figure d'un père ingénieur militaire, général, qui a contribué à la modernisation de Barcelone et au montage de l'Exposition universelle de 1929, a été critique militaire pour le journal La Vanguardia au cours de la Première guerre mondiale, et d'une mère originaire des Baléares, qui lui a transmis la culture et le folklore insulaires. Ingénieur civil, Santiago Rubió travaille à l'urbanisation du Tibidabo et, se spécialisant dans les transports, participe au chantier du métro de Barcelone et dirige l'installation de funiculaires sur les collines entourant la ville. Il se réjouit de l'autonomie accordée à la Catalogne par la Seconde République espagnole, et travaille en lien étroit avec la Generalitat de Catalunya. En 1938, devant l'avancée de Franco, la famille Rubió commence sa vie en exil, d'abord en France, puis en Argentine, ou Santiago Rubió travaille pour la Société de Transports de Buenos Aires.
A travers l'évocation de la vie de son père, c'est l'histoire du 20ème siècle qui affleure dans les tableaux de Nicolás Rubió, et tout particulièrement celle de la Catalogne au début du siècle, de la guerre civile et de l'exil. L'œuvre ne se veut cependant pas peinture historique : c'est par le prisme du souvenir filial, de l'hommage rendu au parcours et aux rêves d'un homme dont l'existence a été infléchie par le cours de l'histoire, que les tableaux prennent, aussi, une valeur testimoniale, et entrent en écho avec les riches collections de la BDIC sur la guerre d'Espagne et ses conséquences.
L'artiste donnera une conférence sur son œuvre le 28 mai à 18h30.
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