du 16 décembre 2010 au 29 janvier 2011
Vernissage le jeudi 16 décembre à partir de 18h
Désormais installé en Chine dans le célèbre village d'artiste de Song Zhuang près de Pékin, le peintre Marc Baufrère connaît un intérêt croissant de la part des institutions chinoises comme en témoigne son exposition personnelle à la galerie de l'Académie des Beaux-Arts de Tianjin.
Sa peinture abstraite se caractérise par une fascination pour la matière, picturale et physique. Une attirance pour les formes en gestation, les accidents de la matière et leur langage poétique. C'est un monde hors de l'humain qui se déploie sous nos yeux, dans lequel tout est suggestion de pression, de température, de volume, d'énergies. La densité et la force tellurique de ces élans de peinture nous procure un émerveillement mêlé d'effroi.
Ses formats de 130 x 160 cm, presque panoramiques, permettent d'entrer dans la peinture et surtout d'observer des détails d'une infinie richesse. La profondeur du tableau est sans limite ; chaque peinture ouvre sur un univers infini, un espace incommensurable et fourmillant de matière quasi-vivante. Le peintre ne cherche pas à maîtriser ses effets et, le hasard faisant parti intégrante du processus, il crée une peinture informe aux échos naturels, faite d'éclaboussures en tourbillon et de coulures lactées.
Une parenté avec les paysages oniriques d'Yves Tanguy traverse l'œuvre de Marc Baufrère mais c'est à Max Ernst qu'il rend hommage à travers deux œuvres de cette exposition. On perçoit assez bien les analogies entre les frottages de l'artiste dada et ses peintures ; c'est à partir d'une méthode apparentée à une écriture automatique qu'ils font apparaître des formes inconnues et glaçantes. Marc Baufrère extrait des impressions indicibles et fugitives qu'il traduit en un complexe espace abyssal mais qui paradoxalement nous semble la représentation réelle de ce que les yeux de la science ne nous ont pas encore permis de voir.