Du 4 septembre au 11 octobre 2014
Vernissage: le jeudi 4 septembre à partir de 18h30
La Galerie Alain Margaron présente une importante rétrospective consacrée à Miodrag Djuric, dit « Dado » qui permet de découvrir l'inédite étendue de son œuvre et son évolution sur plus de cinquante ans. L'exposition décrira, à travers la grande diversité de ce travail - peintures, dessins, collages, tirages numériques et gravures - la virtuosité de l'artiste dans toutes les formes artistiques dont il a usé pour s'exprimer et pour dénoncer les atrocités du vingtième siècle.
Né en 1933 en ex-Yougoslavie et mort en France en 2010, où il était installé depuis 1956, Dado est l'un des plus importants représentants d'un art imaginatif dont les racines plongent dans un lointain passé. La profondeur insondable de son imaginaire est empreinte tout à la fois de souvenirs et de projections dans l'avenir, flottant entre les forces de la vie et de la mort :
« J'ai l'impression d'être engrossé comme une femelle par l'horreur du monde et il faut absolument que j'accouche de tout ça. C'est très douloureux, ça ne se passe pas par césarienne. Je porte cela comme un fardeau. Parfois, je recouvre ces scènes douloureuses d'un voile de couleurs douces pour en atténuer la violence. Je pense avoir trouvé une formule qui tient en deux mots en français correct pour définir ma peinture : aléatoire atroce ou atroce aléatoire. »
Arrivé à Paris à sa sortie de l'école des Beaux-Arts de Belgrade, Dado travaille au départ dans la lignée du sur- réalisme avant de voir son univers iconographique prendre sa source dans les souvenirs des massacres et des atrocités auxquels enfant il a dû assister dans son pays natal au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Dès ses débuts, le dessin fut un médium de prédilection de Dado. Ce sont d'abord la mine de plomb et l'encre de Chine qu'il a privilégié avant d'introduire de nouvelles techniques comme la gouache et le collage. Mais s'il est un dessinateur virtuose, Dado est aussi, sur papier comme sur toile, un coloriste hors du commun qui a su faire évoluer sa technique. La palette des nuances incroyables, tirant vers les pastels roses, orangés, bleus, et utilisée à ses débuts, a ensuite été abandonnée progressivement au profit de compositions aux couleurs plus tranchées, primaires, et au dynamisme plus intense.

Dado, sans titre, huile sur toile, 235 x 108 cm