du 8 mars au 24 mars 2007
du mardi au samedi de 14h à 19h
"L'existence humaine et sa trace dans l'art portent stigmates des forces contraires, duelles, qui animent notre lecture du monde : tristesse et joie, fragilité et force, accablement et espérance…
Le travail de Marchand-Clément porte en lui cette complexité et nous parle de l'éphémère et de l'intemporel à travers traces et strates, couleurs et coulures, tâches, lambeaux, donnant à voir comme les avatars de nos vies intérieures.
Le support papier pur chiffon, grossier et somptueux dans sa rugosité, son velouté et ses barbes, est caressé, maltraité, griffé parfois jusqu'à rendre l'âme. Marchand-Clément l'habille de la transparence lumineuse des noirs, le bétonne de gris, l'aère d'absences de matière qui permettent le surgissement de la couleur ou l'inclusion de fragments de journaux, comme s'il fallait faire sens, un peu plus.
Les effets rendus, sobres et bruts, sont adoucis par le passage des oeuvres sous l'effet de l'eau qui les lave, décape, dépose et sédimente les pigments en salissures, en traînées et lacunes. Cette eau, ici indispensable à son travail, Marchand-Clément la veut comme élément premier, tout à la fois matriciel et inquiétant, fondamental absolument. Pour lui, « tout se joue dans l'eau».
Ces oeuvres denses, dont la rudesse n'entame en rien la poésie, semblent nous emmener, nous transporter justement dans les eaux profondes de nos méandres intérieurs, pour dire nos peurs et nos forces de vie."
Catherine Grand
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