17/11/2017 - 20/01/2018*
*Fermeture du 23 décembre 2017 au 4 janvier 2018
Ce qui est peu surprenant dans la démarche de Benjamin Spark c'est sa capacité à toujours nous surprendre, la monotonie stylistique ne faisant jamais partie de son Œuvre.
En effet, pendant que de gigantesques toiles muséales de l'artiste ornaient les murs du Musée Aragon Elsa Triolet de mai à septembre 2017, l'artiste préparait sa nouvelle exposition sur le Cabinet de Curiosités. Le Cabinet de Curiosités étant bien ce concept d'exposition en référence à la Renaissance, il faut comprendre que l'artiste préparait donc un basculement de l'infiniment grand de la toile muséale, distante et solennelle vers l'infiniment petit d'œuvres en fragments, interactives avec le public.
C'est toute la magie de Spark, mettre en musique l'Espace et le fragmenter en rythme, tout en se jouant du temps.
Ainsi Stéphane Corréard soulignait dans la monographie de l'artiste parue en 2016 : « Le style Spark s'est forgé comme une petite histoire de l'art en accélérée. Sa peinture ne vient pas de la rue mais remonte carrément à la grotte.[1]. » Et de préciser « Certains tableaux datés 2004 par exemple évoquent une pratique rupestre qui trace un tiret supratemporel entre Lascaux, Chauvet ou Altamira et disons, Jean Dubuffet, Michel Macréau, Jean-Michel Basquiat »...
C'est tout le talent de Spark, il rend le Temps et l'Espace élastiques, il réussit même à faire de l'abstraction avec la figuration.
C'est ce balancement incessant et toujours cohérent de Benjamin Spark entre l'imprévisible et le bouleversement des codes que soutient la galerie Taglialatella pour cette deuxième exposition personnelle de l'artiste.
Le projet « Cabinet de Curiosités » a donc pour ambition de présenter une composition de quelques très grands formats de l'artiste - à l'instar de son exposition muséale récente - combinés à des « fragments » de ces grandes toiles qui constituent le Cabinet de Curiosités.
Ces « fragments » prennent la forme de quelques dizaines d'œuvres de petits formats sur toile, sur papier ou même directement peintes sur la gravure ancienne, dans des cadres de récupération. Spark utilise ici le noir et blanc ou la couleur, avec un nouveau traitement fait de symboles et d'abstractions de la culture populaire si chère à l'artiste - toujours en recherche de cette « Pulp Fusion ».
Dorénavant il est donc question de mettre en avant les formes et non le sujet, l'esthétisme classique Sparkien se tournant désormais vers l'abstrait. Le défi étant de toujours donner de la profondeur et de l'amplitude aux traits, le petit devient la fragmentation du plus grand. Dès lors il y a une double séquence de l'Espace avec la mise en abîme de ce cabinet de curiosités par les œuvres muséales... Ou réciproquement ?
[1] Corréard Stéphane, « Benjamin Spark - Une peinture Pulp Fusion », Editions Cercle d'Art, 2016.

©Benjamin Spark, Numéro 17601, 2017