Franck Le Feuvre et Jonathan Roze sont heureux de vous convier au vernissage de "Grands Formats", la première exposition personnelle de Jan Kolata en France
Jeudi 29 mars à partir de 18h, en présence de l'artiste.
Un catalogue est édité.
Exposition du 30 mars au 21 avril
Extrait de Questions ardues au débotté, ou la quête du point décisif, une interview de Carl Friedrich Schröer
CFS: Aujourd'hui c'est ta matière première [la peinture acrylique] ?
JK: Par matière, j'entends la différence avec des couleurs immatérielles. Colour, en anglais, désigne l'apparition physique d'une couleur et la conscience physiologique de celle-ci, et Paint, c'est la peinture dans le sens matériel du terme. La langue allemande, contrairement à l'anglais ou au néerlandais, ne permet pas de différencier clairement les deux concepts de couleur et de peinture, colour and paint, kleur en verf. Pour nous, les deux ne font qu'un, et l'on parle donc souvent de couleur, Farbe, de manière floue.
Ce qui m'intéresse, c'est «I paint the paint», comme l'a dit Robert Ryman. En allemand, c'est plus difficile à exprimer et à comprendre, il faut dire : «Ich male den Malstoff.»(« Je peins la matière »)
CFS: Qu'y a-t-il là-dedans qui soit capable de retenir toute ton attention pendant des décennies ?
JK: Celui qui utilise la matière, qu'il soit cuisinier, pâtissier ou tailleur, est fasciné par la matière avec laquelle il est en contact. Cette fascination pour la matière, je l'ai toujours ressentie. Ce qui est décisif, dans l'art, c'est la métamorphose. Après les prêtres, selon Gerhard Richter, ce sont les artistes qui se sont chargés de ce pouvoir de métamorphose. Le matériel se change en immatériel. La performance mentale, ou pour le dire plus sobrement, le noyau conceptuel, est décisif. [...]

190.190.2018.01, acrylique sur toile, 190 x 190 cm, 2018 © Galerie Le Feuvre

Jan Kolata dans son atelier, préparant l'exposition. Photo : Malte Schürmann