Tradition et modernité, flou et forme, éphémère et éternité, deux faces contraires d'un même élément : l'esthétique japonaise ou l'art de la coexistence des opposés.
Présentée dans l'Hôtel Salomon de Rothschild, cette exposition qui marquera le coup d'envoi de Japonismes 2018 est conçue sous le commissariat de Yuko Hasegawa, directrice artistique au musée d'art contemporain de Tokyo. Elle dévoilera l'âme de l'esthétique japonaise à travers un parcours jalonné d'œuvres traditionnelles et de productions contemporaines. Quel meilleur exemple pour illustrer l'harmonie qui transcende les medium artistiques et les époques et pour incarner la vitalité propre à l'esthétique japonaise, qu'une poterie Jômon de plusieurs milliers d'années avant J.C., présentée à côté d'une robe sculptée par le jeune créateur de la marque Anrealage, inspirée justement de ladite poterie ? À travers un large éventail de créations (peinture, installation, photographie, mode, sculpture, etc.) et de thématiques illustrant une multiplicité de concepts (primitivisme, hybridation, minimalisme, alchimie, philosophie de la légèreté, renaissance, etc.), l'exposition appréhendera l'esthétique japonaise, qui unit tradition et modernité, sous une perspective nouvelle.
UN VOYAGE AU COEUR DE 10 000 ANS D'HISTOIRE DE L'ART
Cette exposition a pour vocation de synthétiser les éléments des manifestations prévues à Paris dans le cadre de la saison culturelle « Japonismes 2018 ».
La culture artistique de cet archipel d'Extrême-Orient, dont le climat varie considérablement du nord au sud et avec les saisons, est intimement liée à la nature. Son isolement a donné naissance à une façon originale d'absorber et de développer la culture.
L'esthétique japonaise inclut ainsi des éléments parfois antagonistes tels que le calme et le mouvement, le masculin et le féminin, le bien et le mal, la forme et le chaos, la permanence et l'instant, le baroque et le minimalisme, la tradition et la modernité ; c'est dans cette zone de flottement où les pôles opposés deviennent les deux facettes d'une même pièce qu'elle s'épanouit. Il n'est pas question de synthèse conciliatrice où les éléments opposés seraient à la fois éliminés et affirmés (aufhebung) comme dans la dialectique occidentale. Au contraire, ils restent bien distincts l'un de l'autre.
D'une certaine façon, on pourrait parler de « dialectique du flottement ».
Cette vision ne repose pas sur l'anthropocentrisme occidental qui affirme le dualisme soi/autre et sujet/objet, séparant la nature de la société, mais sur un anti-anthropocentrisme animiste où l'homme ne fait qu'un avec la nature et avec l'environnement et qui reconnaît la nature divine de toute chose. Cet état d'esprit mène à un moyen de « japoniser » librement les cultures étrangères grâce à l'imitation et à une grande curiosité intellectuelle, sans filtre critique. Lévi-Strauss oppose à la conception « centrifuge » du sujet qui prévaut en Occident une conception « centripète », relativement ouverte, où l'essence de l'individu dépend des circonstances dans lesquelles ils se trouve. Reposant sur la liberté d'assimilation et une identité ouverte en fonction des circonstances, la culture japonaise possède un dynamisme et une énergie qui rappellent l'activité biologique et le renouvellement cellulaire.
À l'ère de l'anthropocène (changements environnementaux causés par l'anthropocentrisme), confrontées à la question du terrorisme et des migrations, la France et l'Europe cherchent à tâtons une nouvelle direction. Cette exposition est aussi un message du Japon en faveur de la coexistence du présent et du passé et du vivre-ensemble. Son titre, « Fukami » - une plongée dans l'esthétique japonaise, enjoint les visiteurs à dépasser les clichés existants pour s'immerger sans les profondeurs de la véritable essence de l'esthétique japonaise. L'espace d'exposition est donc conçu de façon interactive, afin que le public puisse éprouver les liens créatifs entre des œuvres très différentes. Les œuvres exposées au sein de ce magnifique bâtiment français du 19e siècle couvrent 10 000 ans d'histoire. La conception de l'espace a été confié à l'agence d'architecture SANAA. Les interactions entre les œuvres et le bâtiment, tout en transparence et en flottement, annulent leurs origines, guidant les visiteurs dans un espace de pur dialogue avec les objets. Cette scénographie interactive qui traverse les âges et les pays en juxtaposant œuvres anciennes et contemporaines d'une part, japonaises et occidentales d'autre part, invite un voyage qui apporte de nouvelles perspectives et de nouveaux regards sur le monde. Cent pièces créées par 25 artistes sont exposées, avec « l'expression du vivant » pour fil conducteur.
Elles sont organisées autour de 10 thèmes :
- Prologue - Dualité d'échos, Exprimer les origines de la vie - déconstruction et transmission de l'animisme
- L'alchimie - transformer la matière, transformer la perception
- Esthétique de la disparition - Minimalisme
- Vers le Sud - Revitalisation de la créativité par la sphère périphérique
- Représentation du désastre et de la crise - les médias vers une nouvelle existence
- Renaissance répétée, Renaissance de l'intangible
- Paysage subjectif - philosophie de la légèreté
- Hybridation - Coexistance
- Epilogue - Transformation
Tout comme le japonisme du 19e siècle a eu un fort impact sur Paris et sur l'Europe, cette exposition est une occasion de favoriser le tissage de liens variés et stimulants et de suggérer que des imaginations diverses peuvent entrer en résonance, de nos jours, en 2018.
Yuko Hasegawa
(Left) National Treasure, Flame Style Vessel, Tokamachi City Museum (Right) ANREALAGE, collaboration with NAWA Kohei | SANDWICH, ANREALAGE 2017-2018 autumn & winter collection "ROLL"
Kohei Nawa
Itô Jakuchu
Lee Ufan
Paul Gauguin
Description:
Bibliothèque-musée de l'Opéra, Palais Garnier
Entrée à l'angle des rues Scribe et Auber, Paris 9e
Du 19 juin au 16 septembre 2018
Tous les jours 10h > 17h
Tarifs de visite
Plein tarif : 12 € - Tarif réduit : 8 €
Entrée gratuite pour les moins de 12 ans, personnes en situation de handicap et leur accompagnateur, demandeurs d'emploi.
Commissariat
Bérenger Hainaut, conservateur au département de la Musique, BnF
Inès Piovesan, chef du Service des éditions, Opéra national de Paris
Catalogue
Picasso et la danse
Sous la direction de Bérenger Hainaut et Inès Piovesan BnF Éditions
22 x 27 cm, 192 pages, 100 illustrations environ, 39 €
Pablo Picasso (1881-1973) est certainement l'un des artistes les plus complets du xxe siècle : à la fois peintre, dessinateur, sculpteur, graveur, il n'a cessé d'approfondir toutes les techniques, explorant les champs et les modes d'expression les plus divers. À partir des années 1910, il découvre le monde du spectacle et travaille à la création de décors et costumes qui marqueront l'histoire du ballet. Parade (1917), Le Tricorne (1919), Pulcinella (1920), Mercure (1924) constituent autant de repères majeurs pour cet art. L'héritage de Picasso reste d'ailleurs vivace au sein du répertoire du Ballet de l'Opéra de Paris, témoignant de l'importance de la place qu'il occupe dans le paysage chorégraphique.
Mais il faut dépasser le cadre du ballet pour découvrir que l'intérêt de Picasso pour la danse s'est en réalité exprimé dès ses plus jeunes années. Des danseuses de cirque des années 1900 aux danses érotiques du dernier Picasso, en passant par les scènes de bacchanales des années 1940 à 1960, tout a semblé prétexte à représenter des corps en mouvement. La dynamique du mouvement dansé a ainsi traversé toute l'œuvre du maître, allant parfois jusqu'à alimenter son geste artistique.
L'exposition organisée par la Bibliothèque nationale de France et l'Opéra national de Paris explore les différentes facettes du rapport de Picasso à la danse, entre vie de troupe et recherches créatrices, entre beaux-arts et spectacle vivant.
I. La troupe des Ballets russes
En mars 1915, Jean Cocteau cherche à rencontrer Picasso. Le jeune écrivain, qui côtoie les Ballets russes depuis 1909, souhaite marquer les esprits et s'imposer en tant que créateur auprès de Serge Diaghilev, le directeur de la compagnie. Il imagine donc de rallier le chef de file du mouvement cubiste et de le convaincre de participer à un de ses projets scéniques : Parade. Au début de l'été, le compositeur Edgar Varèse accepte de présenter Cocteau à Picasso : cette première rencontre signe le début de la collaboration de l'artiste avec les Ballets russes.
De 1917 à 1925, Picasso partage régulièrement la vie de la troupe, à l'occasion de résidences de travail ou de tournées, en France et à l'étranger. Il incarne une forme de renouveau au sein des Ballets russes, aux côtés de Cocteau mais aussi de Léonide Massine, alors principal chorégraphe. Au fil de ces années de collaboration, Picasso noue de nombreuses amitiés, dont témoignent portraits et caricatures, ainsi qu'une abondante correspondance. Sa forte implication dans l'univers mondain du ballet s'explique aussi par sa rencontre avec Olga Khokhlova : danseuse pour Diaghilev depuis 1911, elle entame une liaison avec Picasso en 1917, avant de l'épouser le 12 juillet 1918. Jusqu'en 1924, elle sera omniprésente dans ses œuvres.
Dans ce contexte, le ballet devient une thématique à part entière : Picasso réalise de nombreuses études de mouvements dansés et multiplie les dessins de danseurs, de ballerines et de pas de deux.
Pablo Picasso, Danseuse ayant servi de frontispice pour le livre de Boris Kochno, Le Ballet, mars 1954 lithographie en couleur BnF, Estampes et photographie
Picasso a contribué à dix productions de ballets, dont six pour les Ballets russes. Son implication se limite parfois à un simple rideau de scène, ou à des indications pour le faire réaliser : c'est le cas par exemple pour Le Train bleu (1924) ou Le Rendez-vous (1945). Entre 1917 et 1924, il s'investit toutefois très activement dans quatre productions majeures : Parade (1917), Le Tricorne (1919), Pulcinella (1920) et Mercure (1924), ballets pour lesquels il conçoit décors, costumes et rideaux de scène.
Ces réalisations coïncident avec une prise de distance vis-à-vis de la technique cubiste. Après une dizaine d'années de recherches systématiques, qui l'ont mené du proto-cubisme des Demoiselles d'Avignon (1907) au cubisme synthétique, il commence à explorer de nouvelles directions. Des dessins naturalistes font leur réapparition dès 1915. Dans Parade cohabitent éléments néo-classiques et éléments cubistes, que Picasso n'abandonne pas pour autant : il les distille au fil des productions, par petites touches, avant de leur substituer une première forme de surréalisme dans Mercure. Le ballet accompagne ainsi les mutations successives de l'artiste.
À partir des années 1970, certains de ces ballets ont été reconstitués par l'Opéra de Paris. Après Parade, recréé en 1979 à l'occasion d'un hommage à Erik Satie, ce sont Le Tricorne, Le Train bleu et Le Rendez-vous qui intègrent simultanément le répertoire de l'Opéra en 1992. En comptant aussi Icare, dans une nouvelle production créée au Palais Garnier en 1962, cinq des ballets de Picasso sont actuellement au répertoire de l'institution.
Imaginé par Cocteau, l'argument de Parade est très simple : devant un chapiteau, les artistes tentent de convaincre le public d'entrer pour assister à leur spectacle en donnant un aperçu de leurs numéros (la « parade »). Cocteau veut puiser la « force de vie » présente dans le cirque pour « féconder » un art théâtral jugé moribond. Ce projet ne pouvait mieux convenir à Picasso : particulièrement sensible à l'univers des saltimbanques, il s'identifie à Arlequin, « double mélancolique » très présent dans son œuvre. Sollicité par Cocteau, il accepte de participer, aux côtés de Massine et du compositeur Erik Satie. Il réalise un décor cubiste, qui contraste avec le néo-classicisme de son rideau de scène. Par ailleurs, Picasso modifie le ballet de façon notable. Il introduit les personnages des managers, dont les costumes sont pensés comme des sculptures cubistes, ainsi qu'un numéro de « cheval-jupon », sur le modèle de celui qu'il a observé au cirque Medrano. Ses costumes contribuent largement au scandale de la création de Parade, qui finit néanmoins par s'imposer.
Après la réussite de Parade, Diaghilev invite Picasso à participer à un second ballet, entièrement espagnol : El Sombrero de tres picos (Le Tricorne), adapté du roman picaresque de Pedro de Alarcón. Manuel de Falla compose la musique et Massine est de nouveau chargé de la chorégraphie, conseillé par Félix Fernandez, un danseur de flamenco. L'intrigue du ballet s'articule autour des personnages du meunier et de sa femme, convoitée par le gouverneur de la province. À la suite de nombreuses péripéties, le gouverneur est rossé, avant que la foule ne se lance dans une jota finale, danse traditionnelle espagnole. Picasso réalise des décors aux teintes douces, à la fois naturalistes et subtilement cubistes, sur lesquels ses costumes très colorés, d'inspiration populaire, se détachent vivement. Le Tricorne, qui lui rappelle ses racines andalouses, lui permet d'exprimer sa passion pour la corrida, qu'il fait infuser dans le ballet : il fait danser matador et picador au milieu des villageois, et représente sur le rideau de scène une arène, un jour de corrida.
En avril 1917, les Ballets russes sont en tournée en Italie : la troupe se produit à Rome, avant de gagner Naples. Alors que Picasso travaille sur Parade, Diaghilev et Massine rassemblent des matériaux pour un nouveau ballet, inspiré de la commedia dell'arte. Adaptant une pièce du théâtre napolitain du xviiie siècle, Massine écrit l'argument de Pulcinella quelques mois plus tard. Diaghilev, de son côté, après avoir collecté des manuscrits attribués à Jean-Baptiste Pergolèse (1710-1736), propose à Igor Stravinsky de s'en servir pour composer une nouvelle musique de ballet. Picasso rejoint le projet en décembre 1919 et réalise une première série d'esquisses évoquant l'esthétique du Second Empire. Après plusieurs refus de Diaghilev, il opte pour une scène de rue nocturne : Naples est représentée selon les principes cubistes, avec vue sur le Vésuve. Les costumes qu'il conçoit empruntent à la fois aux costumes du XVIIIe siècle et aux traditions populaires napolitaines, qu'il a découvertes en 1917. Pulcinella est créé par les Ballets russes à l'Opéra de Paris le 15 mai 1920.
En 1924, Diaghilev et Cocteau montent Le Train bleu. Sollicité, Picasso accepte qu'un de ses tableaux soit reproduit pour servir de rideau de scène. Au même moment, le comte Étienne de Beaumont lance un projet concurrent. Pour ses « Soirées de Paris », il réunit une équipe composée de Satie, Massine et Picasso, auxquels il commande un ballet autour du dieu Mercure.
Picasso a carte blanche. S'éloignant du cubisme, il conçoit des « poses plastiques » d'allure surréaliste : les Trois Grâces apparaissent travesties ; certains personnages sont incarnés par des sculptures mobiles. L'artiste approfondit aussi une nouvelle technique, à base de lignes continues : ce style, dit « calligraphique » ou
« curvilinéaire », irriguera sa production dans les années suivantes.
Lors de la première de Mercure, le 15 juin 1924, un groupe de dadaïstes menés par André Breton et Louis Aragon déclenche une cabale visant Satie et Beaumont. Quelques jours plus tard, ils dressent toutefois dans la presse un portrait élogieux de Picasso : son dernier ballet majeur signe ainsi son entrée dans le surréalisme.
En 1962, Serge Lifar est invité par l'Opéra de Paris à remonter son ballet Icare. L'argument qu'il a conçu s'inspire de la mythologie grecque : grâce aux ailes fabriquées par son père Dédale, Icare s'élance dans les airs ; mais grisé par le vol, il s'approche trop près du soleil, la cire de ses ailes fond et il tombe dans la mer. Créé en 1935, le ballet est un manifeste où la danse s'écrit indépendamment de la musique : outre la chorégraphie, Lifar est responsable des « rythmes » qui l'accompagnent, orchestrés par Arthur Honegger.
Pour cette reprise, l'ancien danseur conçoit lui-même de nouveaux costumes et propose à son ami Picasso, rencontré grâce aux Ballets russes dans les années 1920, de réaliser décor et rideau de scène. Depuis 1924, Picasso n'a plus travaillé pour le ballet, à l'exception d'un rideau pour Le Rendez-vous (1945) de Roland Petit, qui reprend une toile existante. L'artiste accepte pourtant d'imaginer ce nouveau décor : il fournit à Lifar une esquisse rappelant une autre « chute d'Icare », celle de la fresque qu'il a peinte en 1958 pour le siège de l'Unesco.
III. Représenter la danse
Au-delà de l'univers du ballet, Picasso a représenté un grand nombre de scènes de danses. Dès la fin des années 1890, des danseuses de cabaret apparaissent dans ses œuvres. L'artiste fréquente alors beaucoup music-halls et cafés-concerts : les danseuses de french cancan mais aussi les bals populaires qu'il dépeint, sont autant de témoins de sa vie de bohème, en prise avec le monde de la nuit et de la fête. Ces premières thématiques laissent ensuite la place à d'autres sujets, prétextes à l'introduction de nouvelles danses : danses orientales, danses mythologiques, danses traditionnelles espagnoles comme le flamenco, la jota ou encore la sardane, liée à la
« ronde de la paix »...
Réalisé entre 1904 et 1972, l'œuvre gravé de Picasso accompagne l'évolution de son rapport au mouvement dansé et permet de proposer un aperçu de la présence continue de la danse dans sa production, à travers quatre thématiques majeures.
Au cirque - Forains et saltimbanques
Picasso a toujours été fasciné par le monde circassien. À Paris, dès 1904, il est un habitué du cirque Medrano. Cette fréquentation assidue se ressent dans sa création : en 1905, les saltimbanques deviennent omniprésents dans ses œuvres. Suivant les traces de Toulouse-Lautrec, Picasso dessine ses premières « danseuses à cheval » ou « écuyères à panneau », du nom de la selle plate sur laquelle ces baladines se produisent. Au fil des années, il convoquera souvent cette figure, que l'on retrouve notamment sur le rideau de Parade.
La mythologie gréco-latine a profondément nourri l'œuvre de Picasso. Si le minotaure, alter ego de l'artiste, domine les années 1930, ce sont les bacchantes et l'ensemble du cortège dionysiaque qui s'imposent à partir des années 1940. Les bacchantes sont ces femmes enivrées qui pratiquent une danse rituelle en l'honneur de Dionysos-Bacchus, dieu du vin et du théâtre. Picasso s'inspire des bacchanales du classicisme français pour représenter ce nouveau type féminin. En août 1944, dans l'euphorie de la Libération de Paris, il reproduit Le Triomphe de Pan de Nicolas Poussin (1594-1665), qu'il réinterprète d'une manière cubiste : célébrant la joie de vivre retrouvée, cette peinture initie un nouveau départ dans son œuvre. À la faveur du retour à la paix et de séjours réguliers à Antibes, satyres, centaures, faunes et bacchantes s'affirment alors dans des compositions mêlant musique, danse et fête, dans lesquelles on voit parfois poindre l'influence du néo-classicisme de Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867).
Danser la corrida
Dans la culture populaire espagnole, les affinités entre danse et tauromachie sont nombreuses : les paroles et les figures du flamenco font souvent référence à la corrida ; le paso doble évoque le tercio de muleta, combat final du matador contre le taureau. Réciproquement, un certain nombre de musiques de danse sont jouées tout au long de la corrida. Lorsque le matador choisit de poser lui-même les banderilles, il le fait au son d'une valse ou d'une jota issue du folklore espagnol, dansant et virevoltant devant le taureau pour provoquer sa charge. Puis, alors que l'orchestre interprète un paso doble, le matador exécute, avec une cape rouge, une série de passes parfois comparées à des mouvements de flamenco, avant l'estocade finale. Picasso a pleinement intégré le potentiel dansant de la corrida. Si les danseurs des Ballets russes incarnaient matador et picador dans Le Tricorne, ce sont ici les toréros qui se font danseurs. Les banderilleros sont suspendus dans des postures qui semblent chorégraphiées, tandis que chevaux et taureaux se figent au milieu de pas de deux brutaux.
Pablo Picasso
Tauromaquia : suerte de muleta
1957
Aquatine au sucre
BNF, Estampes et photographie
Le pouvoir érotique de la danse
Au cours des années 1960, la présence de l'érotisme dans les œuvres de Picasso s'intensifie considérablement. L'artiste revisite les sujets qui lui sont chers pour en proposer une nouvelle interprétation, fortement sexualisée. En particulier, il explicite beaucoup plus que par le passé le caractère sensuel voire luxurieux de la danse : bacchantes, circassiennes et danseuses orientales apparaissent nues, leurs attributs sexuels exacerbés. Plus encore, ses représentations mettent en scène avec insistance le pouvoir érotique de la danse. Les danseuses adoptent des poses lascives, attirant de façon magnétique le regard de spectateurs concupiscents, auxquels Picasso paraît une nouvelle fois s'identifier. Ces jeux de séduction fascinent diverses figures incarnant l'autorité ou le pouvoir, captives de ces visions érotiques, tel Hérode face à Salomé. Le public lui-même est renvoyé à sa posture de voyeur, à l'image de ce cavalier, échappé de l'univers de Rembrandt (1606-1669), qui surprend une bacchanale nocturne dans une composition de 1971.
Amateur de bals populaires et de fêtes mondaines, Picasso a dansé toute sa vie. Sur certains clichés, on le voit, amusé, tenter un levé de jambe maladroit en pleine rue, ou ébaucher un pas de danse en compagnie de Jacqueline Roque, sa dernière égérie. Pour autant, cette affinité avec le mouvement dansé peut-elle avoir influencé sa pratique artistique ?
La série de photographies réalisée par Gjon Mili pour le magazine Life en août 1949 apporte quelques éléments de réponse. À l'aide d'un crayon lumineux, Mili invite Picasso à exécuter des dessins immatériels. Constitué d'une ligne ininterrompue de lumière, chaque motif est fixé sur la pellicule grâce à une durée d'exposition très longue. Parfois, une succession de flashs permet de capturer différents états de la gestuelle de l'artiste : son corps apparaît tourné dans plusieurs directions à la fois, à la façon d'un tableau cubiste.
Cette technique du trait continu, Picasso l'a expérimentée dès la fin des années 1900 : la pointe du crayon se pose sur le papier et ne le quitte qu'une fois le dessin achevé. Entre 1917 et 1924, l'artiste s'en sert de nouveau, aboutissant au « style curvilinéaire » de Mercure. Mais la proposition de Mili implique une nouveauté de taille : cette fois, le tracé s'épanouit dans un espace à trois dimensions. Mouvements amples des bras, extension maximale, le corps de Picasso semble se projeter dans une sphère pour déployer une imagerie en volume. Son geste devient, en quelque sorte et pour un bref instant, un geste de danseur, immortalisé par l'œuvre photographique, comme une esquisse de notation chorégraphique.
Tradition et modernité, flou et forme, éphémère et éternité, deux faces contraires d'un même élément : l'esthétique japonaise ou l'art de la coexistence des opposés.
Présentée dans l'Hôtel Salomon de Rothschild, cette exposition qui marquera le coup d'envoi de Japonismes 2018 est conçue sous le commissariat de Yuko Hasegawa, directrice artistique au musée d'art contemporain de Tokyo. Elle dévoilera l'âme de l'esthétique japonaise à travers un parcours jalonné d'œuvres traditionnelles et de productions contemporaines. Quel meilleur exemple pour illustrer l'harmonie qui transcende les medium artistiques et les époques et pour incarner la vitalité propre à l'esthétique japonaise, qu'une poterie Jômon de plusieurs milliers d'années avant J.C., présentée à côté d'une robe sculptée par le jeune créateur de la marque Anrealage, inspirée justement de ladite poterie ? À travers un large éventail de créations (peinture, installation, photographie, mode, sculpture, etc.) et de thématiques illustrant une multiplicité de concepts (primitivisme, hybridation, minimalisme, alchimie, philosophie de la légèreté, renaissance, etc.), l'exposition appréhendera l'esthétique japonaise, qui unit tradition et modernité, sous une perspective nouvelle.
UN VOYAGE AU COEUR DE 10 000 ANS D'HISTOIRE DE L'ART
Cette exposition a pour vocation de synthétiser les éléments des manifestations prévues à Paris dans le cadre de la saison culturelle « Japonismes 2018 ».
La culture artistique de cet archipel d'Extrême-Orient, dont le climat varie considérablement du nord au sud et avec les saisons, est intimement liée à la nature. Son isolement a donné naissance à une façon originale d'absorber et de développer la culture.
L'esthétique japonaise inclut ainsi des éléments parfois antagonistes tels que le calme et le mouvement, le masculin et le féminin, le bien et le mal, la forme et le chaos, la permanence et l'instant, le baroque et le minimalisme, la tradition et la modernité ; c'est dans cette zone de flottement où les pôles opposés deviennent les deux facettes d'une même pièce qu'elle s'épanouit. Il n'est pas question de synthèse conciliatrice où les éléments opposés seraient à la fois éliminés et affirmés (aufhebung) comme dans la dialectique occidentale. Au contraire, ils restent bien distincts l'un de l'autre.
D'une certaine façon, on pourrait parler de « dialectique du flottement ».
Cette vision ne repose pas sur l'anthropocentrisme occidental qui affirme le dualisme soi/autre et sujet/objet, séparant la nature de la société, mais sur un anti-anthropocentrisme animiste où l'homme ne fait qu'un avec la nature et avec l'environnement et qui reconnaît la nature divine de toute chose. Cet état d'esprit mène à un moyen de « japoniser » librement les cultures étrangères grâce à l'imitation et à une grande curiosité intellectuelle, sans filtre critique. Lévi-Strauss oppose à la conception « centrifuge » du sujet qui prévaut en Occident une conception « centripète », relativement ouverte, où l'essence de l'individu dépend des circonstances dans lesquelles ils se trouve. Reposant sur la liberté d'assimilation et une identité ouverte en fonction des circonstances, la culture japonaise possède un dynamisme et une énergie qui rappellent l'activité biologique et le renouvellement cellulaire.
À l'ère de l'anthropocène (changements environnementaux causés par l'anthropocentrisme), confrontées à la question du terrorisme et des migrations, la France et l'Europe cherchent à tâtons une nouvelle direction. Cette exposition est aussi un message du Japon en faveur de la coexistence du présent et du passé et du vivre-ensemble. Son titre, « Fukami » - une plongée dans l'esthétique japonaise, enjoint les visiteurs à dépasser les clichés existants pour s'immerger sans les profondeurs de la véritable essence de l'esthétique japonaise. L'espace d'exposition est donc conçu de façon interactive, afin que le public puisse éprouver les liens créatifs entre des œuvres très différentes. Les œuvres exposées au sein de ce magnifique bâtiment français du 19e siècle couvrent 10 000 ans d'histoire. La conception de l'espace a été confié à l'agence d'architecture SANAA. Les interactions entre les œuvres et le bâtiment, tout en transparence et en flottement, annulent leurs origines, guidant les visiteurs dans un espace de pur dialogue avec les objets. Cette scénographie interactive qui traverse les âges et les pays en juxtaposant œuvres anciennes et contemporaines d'une part, japonaises et occidentales d'autre part, invite un voyage qui apporte de nouvelles perspectives et de nouveaux regards sur le monde. Cent pièces créées par 25 artistes sont exposées, avec « l'expression du vivant » pour fil conducteur.
Elles sont organisées autour de 10 thèmes :
- Prologue - Dualité d'échos, Exprimer les origines de la vie - déconstruction et transmission de l'animisme
- L'alchimie - transformer la matière, transformer la perception
- Esthétique de la disparition - Minimalisme
- Vers le Sud - Revitalisation de la créativité par la sphère périphérique
- Représentation du désastre et de la crise - les médias vers une nouvelle existence
- Renaissance répétée, Renaissance de l'intangible
- Paysage subjectif - philosophie de la légèreté
- Hybridation - Coexistance
- Epilogue - Transformation
Tout comme le japonisme du 19e siècle a eu un fort impact sur Paris et sur l'Europe, cette exposition est une occasion de favoriser le tissage de liens variés et stimulants et de suggérer que des imaginations diverses peuvent entrer en résonance, de nos jours, en 2018.
Yuko Hasegawa
(Left) National Treasure, Flame Style Vessel, Tokamachi City Museum (Right) ANREALAGE, collaboration with NAWA Kohei | SANDWICH, ANREALAGE 2017-2018 autumn & winter collection "ROLL"
Kohei Nawa
Itô Jakuchu
Lee Ufan
Paul Gauguin
Description:
Bibliothèque-musée de l'Opéra, Palais Garnier
Entrée à l'angle des rues Scribe et Auber, Paris 9e
Du 19 juin au 16 septembre 2018
Tous les jours 10h > 17h
Tarifs de visite
Plein tarif : 12 € - Tarif réduit : 8 €
Entrée gratuite pour les moins de 12 ans, personnes en situation de handicap et leur accompagnateur, demandeurs d'emploi.
Commissariat
Bérenger Hainaut, conservateur au département de la Musique, BnF
Inès Piovesan, chef du Service des éditions, Opéra national de Paris
Catalogue
Picasso et la danse
Sous la direction de Bérenger Hainaut et Inès Piovesan BnF Éditions
22 x 27 cm, 192 pages, 100 illustrations environ, 39 €
Pablo Picasso (1881-1973) est certainement l'un des artistes les plus complets du xxe siècle : à la fois peintre, dessinateur, sculpteur, graveur, il n'a cessé d'approfondir toutes les techniques, explorant les champs et les modes d'expression les plus divers. À partir des années 1910, il découvre le monde du spectacle et travaille à la création de décors et costumes qui marqueront l'histoire du ballet. Parade (1917), Le Tricorne (1919), Pulcinella (1920), Mercure (1924) constituent autant de repères majeurs pour cet art. L'héritage de Picasso reste d'ailleurs vivace au sein du répertoire du Ballet de l'Opéra de Paris, témoignant de l'importance de la place qu'il occupe dans le paysage chorégraphique.
Mais il faut dépasser le cadre du ballet pour découvrir que l'intérêt de Picasso pour la danse s'est en réalité exprimé dès ses plus jeunes années. Des danseuses de cirque des années 1900 aux danses érotiques du dernier Picasso, en passant par les scènes de bacchanales des années 1940 à 1960, tout a semblé prétexte à représenter des corps en mouvement. La dynamique du mouvement dansé a ainsi traversé toute l'œuvre du maître, allant parfois jusqu'à alimenter son geste artistique.
L'exposition organisée par la Bibliothèque nationale de France et l'Opéra national de Paris explore les différentes facettes du rapport de Picasso à la danse, entre vie de troupe et recherches créatrices, entre beaux-arts et spectacle vivant.
I. La troupe des Ballets russes
En mars 1915, Jean Cocteau cherche à rencontrer Picasso. Le jeune écrivain, qui côtoie les Ballets russes depuis 1909, souhaite marquer les esprits et s'imposer en tant que créateur auprès de Serge Diaghilev, le directeur de la compagnie. Il imagine donc de rallier le chef de file du mouvement cubiste et de le convaincre de participer à un de ses projets scéniques : Parade. Au début de l'été, le compositeur Edgar Varèse accepte de présenter Cocteau à Picasso : cette première rencontre signe le début de la collaboration de l'artiste avec les Ballets russes.
De 1917 à 1925, Picasso partage régulièrement la vie de la troupe, à l'occasion de résidences de travail ou de tournées, en France et à l'étranger. Il incarne une forme de renouveau au sein des Ballets russes, aux côtés de Cocteau mais aussi de Léonide Massine, alors principal chorégraphe. Au fil de ces années de collaboration, Picasso noue de nombreuses amitiés, dont témoignent portraits et caricatures, ainsi qu'une abondante correspondance. Sa forte implication dans l'univers mondain du ballet s'explique aussi par sa rencontre avec Olga Khokhlova : danseuse pour Diaghilev depuis 1911, elle entame une liaison avec Picasso en 1917, avant de l'épouser le 12 juillet 1918. Jusqu'en 1924, elle sera omniprésente dans ses œuvres.
Dans ce contexte, le ballet devient une thématique à part entière : Picasso réalise de nombreuses études de mouvements dansés et multiplie les dessins de danseurs, de ballerines et de pas de deux.
Pablo Picasso, Danseuse ayant servi de frontispice pour le livre de Boris Kochno, Le Ballet, mars 1954 lithographie en couleur BnF, Estampes et photographie
Picasso a contribué à dix productions de ballets, dont six pour les Ballets russes. Son implication se limite parfois à un simple rideau de scène, ou à des indications pour le faire réaliser : c'est le cas par exemple pour Le Train bleu (1924) ou Le Rendez-vous (1945). Entre 1917 et 1924, il s'investit toutefois très activement dans quatre productions majeures : Parade (1917), Le Tricorne (1919), Pulcinella (1920) et Mercure (1924), ballets pour lesquels il conçoit décors, costumes et rideaux de scène.
Ces réalisations coïncident avec une prise de distance vis-à-vis de la technique cubiste. Après une dizaine d'années de recherches systématiques, qui l'ont mené du proto-cubisme des Demoiselles d'Avignon (1907) au cubisme synthétique, il commence à explorer de nouvelles directions. Des dessins naturalistes font leur réapparition dès 1915. Dans Parade cohabitent éléments néo-classiques et éléments cubistes, que Picasso n'abandonne pas pour autant : il les distille au fil des productions, par petites touches, avant de leur substituer une première forme de surréalisme dans Mercure. Le ballet accompagne ainsi les mutations successives de l'artiste.
À partir des années 1970, certains de ces ballets ont été reconstitués par l'Opéra de Paris. Après Parade, recréé en 1979 à l'occasion d'un hommage à Erik Satie, ce sont Le Tricorne, Le Train bleu et Le Rendez-vous qui intègrent simultanément le répertoire de l'Opéra en 1992. En comptant aussi Icare, dans une nouvelle production créée au Palais Garnier en 1962, cinq des ballets de Picasso sont actuellement au répertoire de l'institution.
Imaginé par Cocteau, l'argument de Parade est très simple : devant un chapiteau, les artistes tentent de convaincre le public d'entrer pour assister à leur spectacle en donnant un aperçu de leurs numéros (la « parade »). Cocteau veut puiser la « force de vie » présente dans le cirque pour « féconder » un art théâtral jugé moribond. Ce projet ne pouvait mieux convenir à Picasso : particulièrement sensible à l'univers des saltimbanques, il s'identifie à Arlequin, « double mélancolique » très présent dans son œuvre. Sollicité par Cocteau, il accepte de participer, aux côtés de Massine et du compositeur Erik Satie. Il réalise un décor cubiste, qui contraste avec le néo-classicisme de son rideau de scène. Par ailleurs, Picasso modifie le ballet de façon notable. Il introduit les personnages des managers, dont les costumes sont pensés comme des sculptures cubistes, ainsi qu'un numéro de « cheval-jupon », sur le modèle de celui qu'il a observé au cirque Medrano. Ses costumes contribuent largement au scandale de la création de Parade, qui finit néanmoins par s'imposer.
Après la réussite de Parade, Diaghilev invite Picasso à participer à un second ballet, entièrement espagnol : El Sombrero de tres picos (Le Tricorne), adapté du roman picaresque de Pedro de Alarcón. Manuel de Falla compose la musique et Massine est de nouveau chargé de la chorégraphie, conseillé par Félix Fernandez, un danseur de flamenco. L'intrigue du ballet s'articule autour des personnages du meunier et de sa femme, convoitée par le gouverneur de la province. À la suite de nombreuses péripéties, le gouverneur est rossé, avant que la foule ne se lance dans une jota finale, danse traditionnelle espagnole. Picasso réalise des décors aux teintes douces, à la fois naturalistes et subtilement cubistes, sur lesquels ses costumes très colorés, d'inspiration populaire, se détachent vivement. Le Tricorne, qui lui rappelle ses racines andalouses, lui permet d'exprimer sa passion pour la corrida, qu'il fait infuser dans le ballet : il fait danser matador et picador au milieu des villageois, et représente sur le rideau de scène une arène, un jour de corrida.
En avril 1917, les Ballets russes sont en tournée en Italie : la troupe se produit à Rome, avant de gagner Naples. Alors que Picasso travaille sur Parade, Diaghilev et Massine rassemblent des matériaux pour un nouveau ballet, inspiré de la commedia dell'arte. Adaptant une pièce du théâtre napolitain du xviiie siècle, Massine écrit l'argument de Pulcinella quelques mois plus tard. Diaghilev, de son côté, après avoir collecté des manuscrits attribués à Jean-Baptiste Pergolèse (1710-1736), propose à Igor Stravinsky de s'en servir pour composer une nouvelle musique de ballet. Picasso rejoint le projet en décembre 1919 et réalise une première série d'esquisses évoquant l'esthétique du Second Empire. Après plusieurs refus de Diaghilev, il opte pour une scène de rue nocturne : Naples est représentée selon les principes cubistes, avec vue sur le Vésuve. Les costumes qu'il conçoit empruntent à la fois aux costumes du XVIIIe siècle et aux traditions populaires napolitaines, qu'il a découvertes en 1917. Pulcinella est créé par les Ballets russes à l'Opéra de Paris le 15 mai 1920.
En 1924, Diaghilev et Cocteau montent Le Train bleu. Sollicité, Picasso accepte qu'un de ses tableaux soit reproduit pour servir de rideau de scène. Au même moment, le comte Étienne de Beaumont lance un projet concurrent. Pour ses « Soirées de Paris », il réunit une équipe composée de Satie, Massine et Picasso, auxquels il commande un ballet autour du dieu Mercure.
Picasso a carte blanche. S'éloignant du cubisme, il conçoit des « poses plastiques » d'allure surréaliste : les Trois Grâces apparaissent travesties ; certains personnages sont incarnés par des sculptures mobiles. L'artiste approfondit aussi une nouvelle technique, à base de lignes continues : ce style, dit « calligraphique » ou
« curvilinéaire », irriguera sa production dans les années suivantes.
Lors de la première de Mercure, le 15 juin 1924, un groupe de dadaïstes menés par André Breton et Louis Aragon déclenche une cabale visant Satie et Beaumont. Quelques jours plus tard, ils dressent toutefois dans la presse un portrait élogieux de Picasso : son dernier ballet majeur signe ainsi son entrée dans le surréalisme.
En 1962, Serge Lifar est invité par l'Opéra de Paris à remonter son ballet Icare. L'argument qu'il a conçu s'inspire de la mythologie grecque : grâce aux ailes fabriquées par son père Dédale, Icare s'élance dans les airs ; mais grisé par le vol, il s'approche trop près du soleil, la cire de ses ailes fond et il tombe dans la mer. Créé en 1935, le ballet est un manifeste où la danse s'écrit indépendamment de la musique : outre la chorégraphie, Lifar est responsable des « rythmes » qui l'accompagnent, orchestrés par Arthur Honegger.
Pour cette reprise, l'ancien danseur conçoit lui-même de nouveaux costumes et propose à son ami Picasso, rencontré grâce aux Ballets russes dans les années 1920, de réaliser décor et rideau de scène. Depuis 1924, Picasso n'a plus travaillé pour le ballet, à l'exception d'un rideau pour Le Rendez-vous (1945) de Roland Petit, qui reprend une toile existante. L'artiste accepte pourtant d'imaginer ce nouveau décor : il fournit à Lifar une esquisse rappelant une autre « chute d'Icare », celle de la fresque qu'il a peinte en 1958 pour le siège de l'Unesco.
III. Représenter la danse
Au-delà de l'univers du ballet, Picasso a représenté un grand nombre de scènes de danses. Dès la fin des années 1890, des danseuses de cabaret apparaissent dans ses œuvres. L'artiste fréquente alors beaucoup music-halls et cafés-concerts : les danseuses de french cancan mais aussi les bals populaires qu'il dépeint, sont autant de témoins de sa vie de bohème, en prise avec le monde de la nuit et de la fête. Ces premières thématiques laissent ensuite la place à d'autres sujets, prétextes à l'introduction de nouvelles danses : danses orientales, danses mythologiques, danses traditionnelles espagnoles comme le flamenco, la jota ou encore la sardane, liée à la
« ronde de la paix »...
Réalisé entre 1904 et 1972, l'œuvre gravé de Picasso accompagne l'évolution de son rapport au mouvement dansé et permet de proposer un aperçu de la présence continue de la danse dans sa production, à travers quatre thématiques majeures.
Au cirque - Forains et saltimbanques
Picasso a toujours été fasciné par le monde circassien. À Paris, dès 1904, il est un habitué du cirque Medrano. Cette fréquentation assidue se ressent dans sa création : en 1905, les saltimbanques deviennent omniprésents dans ses œuvres. Suivant les traces de Toulouse-Lautrec, Picasso dessine ses premières « danseuses à cheval » ou « écuyères à panneau », du nom de la selle plate sur laquelle ces baladines se produisent. Au fil des années, il convoquera souvent cette figure, que l'on retrouve notamment sur le rideau de Parade.
La mythologie gréco-latine a profondément nourri l'œuvre de Picasso. Si le minotaure, alter ego de l'artiste, domine les années 1930, ce sont les bacchantes et l'ensemble du cortège dionysiaque qui s'imposent à partir des années 1940. Les bacchantes sont ces femmes enivrées qui pratiquent une danse rituelle en l'honneur de Dionysos-Bacchus, dieu du vin et du théâtre. Picasso s'inspire des bacchanales du classicisme français pour représenter ce nouveau type féminin. En août 1944, dans l'euphorie de la Libération de Paris, il reproduit Le Triomphe de Pan de Nicolas Poussin (1594-1665), qu'il réinterprète d'une manière cubiste : célébrant la joie de vivre retrouvée, cette peinture initie un nouveau départ dans son œuvre. À la faveur du retour à la paix et de séjours réguliers à Antibes, satyres, centaures, faunes et bacchantes s'affirment alors dans des compositions mêlant musique, danse et fête, dans lesquelles on voit parfois poindre l'influence du néo-classicisme de Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867).
Danser la corrida
Dans la culture populaire espagnole, les affinités entre danse et tauromachie sont nombreuses : les paroles et les figures du flamenco font souvent référence à la corrida ; le paso doble évoque le tercio de muleta, combat final du matador contre le taureau. Réciproquement, un certain nombre de musiques de danse sont jouées tout au long de la corrida. Lorsque le matador choisit de poser lui-même les banderilles, il le fait au son d'une valse ou d'une jota issue du folklore espagnol, dansant et virevoltant devant le taureau pour provoquer sa charge. Puis, alors que l'orchestre interprète un paso doble, le matador exécute, avec une cape rouge, une série de passes parfois comparées à des mouvements de flamenco, avant l'estocade finale. Picasso a pleinement intégré le potentiel dansant de la corrida. Si les danseurs des Ballets russes incarnaient matador et picador dans Le Tricorne, ce sont ici les toréros qui se font danseurs. Les banderilleros sont suspendus dans des postures qui semblent chorégraphiées, tandis que chevaux et taureaux se figent au milieu de pas de deux brutaux.
Pablo Picasso
Tauromaquia : suerte de muleta
1957
Aquatine au sucre
BNF, Estampes et photographie
Le pouvoir érotique de la danse
Au cours des années 1960, la présence de l'érotisme dans les œuvres de Picasso s'intensifie considérablement. L'artiste revisite les sujets qui lui sont chers pour en proposer une nouvelle interprétation, fortement sexualisée. En particulier, il explicite beaucoup plus que par le passé le caractère sensuel voire luxurieux de la danse : bacchantes, circassiennes et danseuses orientales apparaissent nues, leurs attributs sexuels exacerbés. Plus encore, ses représentations mettent en scène avec insistance le pouvoir érotique de la danse. Les danseuses adoptent des poses lascives, attirant de façon magnétique le regard de spectateurs concupiscents, auxquels Picasso paraît une nouvelle fois s'identifier. Ces jeux de séduction fascinent diverses figures incarnant l'autorité ou le pouvoir, captives de ces visions érotiques, tel Hérode face à Salomé. Le public lui-même est renvoyé à sa posture de voyeur, à l'image de ce cavalier, échappé de l'univers de Rembrandt (1606-1669), qui surprend une bacchanale nocturne dans une composition de 1971.
Amateur de bals populaires et de fêtes mondaines, Picasso a dansé toute sa vie. Sur certains clichés, on le voit, amusé, tenter un levé de jambe maladroit en pleine rue, ou ébaucher un pas de danse en compagnie de Jacqueline Roque, sa dernière égérie. Pour autant, cette affinité avec le mouvement dansé peut-elle avoir influencé sa pratique artistique ?
La série de photographies réalisée par Gjon Mili pour le magazine Life en août 1949 apporte quelques éléments de réponse. À l'aide d'un crayon lumineux, Mili invite Picasso à exécuter des dessins immatériels. Constitué d'une ligne ininterrompue de lumière, chaque motif est fixé sur la pellicule grâce à une durée d'exposition très longue. Parfois, une succession de flashs permet de capturer différents états de la gestuelle de l'artiste : son corps apparaît tourné dans plusieurs directions à la fois, à la façon d'un tableau cubiste.
Cette technique du trait continu, Picasso l'a expérimentée dès la fin des années 1900 : la pointe du crayon se pose sur le papier et ne le quitte qu'une fois le dessin achevé. Entre 1917 et 1924, l'artiste s'en sert de nouveau, aboutissant au « style curvilinéaire » de Mercure. Mais la proposition de Mili implique une nouveauté de taille : cette fois, le tracé s'épanouit dans un espace à trois dimensions. Mouvements amples des bras, extension maximale, le corps de Picasso semble se projeter dans une sphère pour déployer une imagerie en volume. Son geste devient, en quelque sorte et pour un bref instant, un geste de danseur, immortalisé par l'œuvre photographique, comme une esquisse de notation chorégraphique.
du 27 avril au 29 septembre 2018, prolongée jusqu'au 2 janvier 2019
du mardi au samedi de 11h à 18h
Personnage clé de l'histoire de la photographie française, Willy Ronis (1910-2009) est l'une des plus grandes figures de cette photographie dite « humaniste », attachée à capter fraternellement l'essentiel de la vie quotidienne des gens. À partir de 1985, Willy Ronis se plonge dans son fonds photographique pour sélectionner ce qu'il considère comme l'essentiel de son travail. Il réalise une série de six albums, constituant ainsi son « testament photographique ». Ces albums inédits sont la matrice de cette exposition.
À l'invitation de Frédérique Calandra, Maire du 20e arrondissement, Willy Ronis par Willy Ronis est à voir et à écouter du 27 avril au 29 septembre 2018, au Pavillon Carré de Baudouin, qui fête ses dix ans cette année, au cœur de ce quartier de Paris qu'il aimait tant.
Devenu reporter photographe en 1936, Willy Ronis mène de front commandes et recherches personnelles. Observant le monde, ses photos dressent une sorte de portrait à la fois intimiste et profond de la société et de l'époque. Elles constituent un immense travelling qui donne à voir, à comprendre et à aimer les gens dans l'ordinaire de leur vie. En plaçant l'homme au centre de son œuvre, en posant sur lui un regard optimiste et bienveillant, Willy Ronis n'en néglige pas pour autant de rendre compte de la dureté de l'époque, d'où ces nombreuses images sur le monde du travail et les luttes ouvrières, marquant son empathie et un engagement social qui perdure tout au long de son œuvre.
Outre les photographies exposées, près de deux cents, réalisées entre 1926 et 2001, le public pourra également feuilleter les albums à partir de bornes composées de tablettes interactives. Par ailleurs, une série de films et de vidéos réalisés sur Willy Ronis sera projetée dans l'auditorium selon une programmation particulière. Une occasion unique d'entrer de plain-pied dans l'univers personnel de l'artiste.
Neuf ans après le décès de Willy Ronis, cette exposition célèbre la clôture de la succession et l'entrée de l'œuvre dans les collections de la MAP, l'établissement du ministère de la Culture qui gère, entre autres, les grandes donations photographiques faites à l'État. Le commissariat de cette exposition est assuré par Gérard Uféras, photographe, l'un des plus proches amis de Willy Ronis, et par Jean-Claude Gautrand, photographe, journaliste et historien de la photographie française. Toutes les photographies exposées font l'objet d'un travail exceptionnel au sein du laboratoire de l'Agence photographique de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais, qui les diffuse en exclusivité.
Brûlerie Caron
32 rue Notre Dame de Nazareth
75003 Paris
// ALERTE EVENEMENT //
Les Coffee Summer Sessions sont de retour ! Un programme totalement gratuit et caféiné vous attend. Devenez barista l'espace d'un jour et testez vos connaissances !
Cours de cuisine, atelier de painting ou encore dégustation de cafés... plein d'animations pour petits et grands, alors n'hésitez plus !
Du 7 au 25 août
Programme détaillé :
Mardi : Journée Cup Tasting
- 3 sessions à l'étage : 13H30, 15H, 16H30
- Dégustation de 5 cafés différents. Réalisez l'extraction avec l'aide du Barista et retrouvez à « l'aveugle » de quel café il s'agit.
Mercredi : GLACE au café Caron
- 3 sessions à l'étage : 13H30, 15H, 16H30
- Réalisation de glace au café et autoconsommation !
Jeudi : Vegan Latte
- Entrée libre de 13H30 à 18H
- Réalisez une boisson froide avec l'aide d'un barista. 3 recettes vous seront proposées.
Vendredi : Game of Coffee
- Entrée libre de 13H30 à 18H
- Défiez vous autour de jeu sur le café : coffret mystère, nez du café, blind test, roue de la chance, bonne pioche ...
Samedi : LATTE ART
- Entrée libre de 13H30 à 18H
- Apprenez l'art du dessin sur cappuccino : Painting, topping. Miam !
Dernier samedi (Samedi 28/08) : TRADITIONNEL BRUNCH BY CARON
Time:
18:00-20:00
Description:
Galerie Winston
20 rue Winston Churchill
35800 Dinard
contact@galeriewinston.com
www.galeriewinston.com
Ouvrage de Bertrand Galimard-Flavigny,
Illustré par Marie Détrée, peintre officiel de la Marine.
Dans le cadre de l'exposition de Marie Détrée "Dinard les villas"
vernissage de l'exposition "Dinard les villas" en présence de l'artiste Marie Détrée, peintre officiel de la Marine, Samedi 11 août à partir de 18h
Marie Détrée, peintre officiel de la Marine
Née à Saint-Malo dans une famille de marins, Marie Détrée, diplômée des beaux-arts de Paris, se consacre depuis toujours à ses deux passions : la mer et la peinture. En 2010, elle officialise cette union en obtenant le titre prestigieux de peintre officiel de la Marine (POM). Depuis lors, elle ne cesse de sillonner les mers à bord des bâtiments de la Marine nationale, enrichissant sans relâche ses carnets de croquis et sa vocation maritime.
Time:
18:00-22:00
Description:
"Bartgnolet"
une exposition de groupe d'été
SUMMER COLLECTIVE EXHIBITION
Avec :
helene angelina, Franck Bertran, Alain Bouaziz, Pierre Chanoine, Maxime Delhomme, Erwan Guerroue, Juan Gugger, Mathie Laborie, Adrien van Melle, Delphine Sales Montebello, INTERVIEWARTSTUDIO FEAT Delphine Monroe & Maxime Touratier, Julie Navarro, Jean-Claude Planchon, Maurice Slotine, Lydia Steciuk, Baptiste Vanweydeveldt
Du 14 au 24 août 2018
Vernissage, mardi 14 août de 18 à 22 heures
Exposition ouverte de 17 à 21 heures les 15, 16, 17, 18, 19 août 2018
Et du 20 août au 24 août sur rendez-vous
Finissage vendredi 24 août de 18 à 22 heures, remise du prix à 20 heures
"Arnaud, pourquoi l'exposition s'appelle BARTGNOLET ?
- Un jeu de mots, art dans Bagnolet! Tu veux que je l'écrive dans la communication?
- Je m'explique, je suis adepte des mots inventés. Un titre en donne l'occasion, je trouve ce mot bien adapté au commissariat de cette collective, une exposition puzzle, « B'ART'GNOLET ». Et comme c'est une première je veux que l'on comprenne dès le titre que c'est à Bagnolet que l'art se passe maintenant, à Paris est Bagnolet."
Comme à l'époque de La GAD Marseille et Arnaud Deschin galerie à Belleville (pour les artistes qui avaient la chance d'y participer), cet événement d'art propose une visibilité lors des soirées.
Deux évènements publiques; un vernissage le mardi 14 août et un finissage le vendredi 24 août, remise du prix au lauréat à 20 heures.
Une disposition d'entraide qui marque un retour sur ma propre pratique artistique centrée sur la volonté d'aider et de soigner le monde et ses habitants à travers des tentatives pour répandre la paix, véritable politique du don dans le rapport aux autres.
Pour Arnaud Deschin il s'agit d'un entre deux. son rêve d'artiste de soigner (curator des artistes) et le rêve d'un appel en plein été en y imposant une contrainte d'engagement. L'espoir d'attirer des artistes confirmés et de pouvoir transmettre aux artistes amateurs le savoir faire, ce qui pensé et enseigné dans les écoles d'art.
Time:
18:00-21:00
Description:
Galerie extérieure de la Cité internationale des arts
Du 14 au 18 août
Vernissage le mardi 14 août à partir de 18h
A découvrir depuis l'extérieur tous les jours, sur rdv :
elle.van.uden@live.com.au
L'exposition collective Showroom réunit le travail de cinq artistes en résidence à la Cité internationale des arts, qui vivent et pratiquent leurs disciplines dans différents pays.
Showroom est présentée dans un ancien magasin de la rue de l'Hôtel de Ville et propose un jeu sur le contexte de la présentation et du merchandising. L'exposition présente une conversation plastique entre les œuvres des artistes dans une exploration des relations, du contenu et de la matérialité.
Sarah Blood (Royaume-Uni/Etats-Unis) vit et travaille actuellement aux Etats-Unis où elle enseigne la sculpture à l'Université Alfred à New York, qui lui a permis d'être accueillie en résidence à la Cité internationale des arts. Mia Chaplin (Afrique du Sud) peintre vivant et travaillant au Cap, est également accueillie en résidence par la Cité internationale des arts. Martin Ålund (Suède) est artiste résident par l'intermédiaire de l'Académie royale des beaux-arts de Suède (Konstakademien). Jonas Vansteenkiste est un artiste belge pluridisciplinaire analysant les espaces et les éléments architecturaux et résident par le biais du programme du Gouvernement flamand. Elle van Uden (Australie) est une artiste d'installation, de dessin et de performance en résidence dans l'atelier de l'Université de Nouvelle-Galles du Sud.
Time:
20:00-23:00
Description:
Fred Ericksen
11 boulevard Saint Martin
75003 Paris
06 15 25 82 51
contact@fred-ericksen.com
Description:
「深みへ‐日本の美意識を求めて‐」展
Du 14 juillet au 21 août 2018
Tous les jours de 11h à 20h (fermeture les 23 juillet et 6 août)
Tradition et modernité, flou et forme, éphémère et éternité, deux faces contraires d'un même élément : l'esthétique japonaise ou l'art de la coexistence des opposés.
Présentée dans l'Hôtel Salomon de Rothschild, cette exposition qui marquera le coup d'envoi de Japonismes 2018 est conçue sous le commissariat de Yuko Hasegawa, directrice artistique au musée d'art contemporain de Tokyo. Elle dévoilera l'âme de l'esthétique japonaise à travers un parcours jalonné d'œuvres traditionnelles et de productions contemporaines. Quel meilleur exemple pour illustrer l'harmonie qui transcende les medium artistiques et les époques et pour incarner la vitalité propre à l'esthétique japonaise, qu'une poterie Jômon de plusieurs milliers d'années avant J.C., présentée à côté d'une robe sculptée par le jeune créateur de la marque Anrealage, inspirée justement de ladite poterie ? À travers un large éventail de créations (peinture, installation, photographie, mode, sculpture, etc.) et de thématiques illustrant une multiplicité de concepts (primitivisme, hybridation, minimalisme, alchimie, philosophie de la légèreté, renaissance, etc.), l'exposition appréhendera l'esthétique japonaise, qui unit tradition et modernité, sous une perspective nouvelle.
UN VOYAGE AU COEUR DE 10 000 ANS D'HISTOIRE DE L'ART
Cette exposition a pour vocation de synthétiser les éléments des manifestations prévues à Paris dans le cadre de la saison culturelle « Japonismes 2018 ».
La culture artistique de cet archipel d'Extrême-Orient, dont le climat varie considérablement du nord au sud et avec les saisons, est intimement liée à la nature. Son isolement a donné naissance à une façon originale d'absorber et de développer la culture.
L'esthétique japonaise inclut ainsi des éléments parfois antagonistes tels que le calme et le mouvement, le masculin et le féminin, le bien et le mal, la forme et le chaos, la permanence et l'instant, le baroque et le minimalisme, la tradition et la modernité ; c'est dans cette zone de flottement où les pôles opposés deviennent les deux facettes d'une même pièce qu'elle s'épanouit. Il n'est pas question de synthèse conciliatrice où les éléments opposés seraient à la fois éliminés et affirmés (aufhebung) comme dans la dialectique occidentale. Au contraire, ils restent bien distincts l'un de l'autre.
D'une certaine façon, on pourrait parler de « dialectique du flottement ».
Cette vision ne repose pas sur l'anthropocentrisme occidental qui affirme le dualisme soi/autre et sujet/objet, séparant la nature de la société, mais sur un anti-anthropocentrisme animiste où l'homme ne fait qu'un avec la nature et avec l'environnement et qui reconnaît la nature divine de toute chose. Cet état d'esprit mène à un moyen de « japoniser » librement les cultures étrangères grâce à l'imitation et à une grande curiosité intellectuelle, sans filtre critique. Lévi-Strauss oppose à la conception « centrifuge » du sujet qui prévaut en Occident une conception « centripète », relativement ouverte, où l'essence de l'individu dépend des circonstances dans lesquelles ils se trouve. Reposant sur la liberté d'assimilation et une identité ouverte en fonction des circonstances, la culture japonaise possède un dynamisme et une énergie qui rappellent l'activité biologique et le renouvellement cellulaire.
À l'ère de l'anthropocène (changements environnementaux causés par l'anthropocentrisme), confrontées à la question du terrorisme et des migrations, la France et l'Europe cherchent à tâtons une nouvelle direction. Cette exposition est aussi un message du Japon en faveur de la coexistence du présent et du passé et du vivre-ensemble. Son titre, « Fukami » - une plongée dans l'esthétique japonaise, enjoint les visiteurs à dépasser les clichés existants pour s'immerger sans les profondeurs de la véritable essence de l'esthétique japonaise. L'espace d'exposition est donc conçu de façon interactive, afin que le public puisse éprouver les liens créatifs entre des œuvres très différentes. Les œuvres exposées au sein de ce magnifique bâtiment français du 19e siècle couvrent 10 000 ans d'histoire. La conception de l'espace a été confié à l'agence d'architecture SANAA. Les interactions entre les œuvres et le bâtiment, tout en transparence et en flottement, annulent leurs origines, guidant les visiteurs dans un espace de pur dialogue avec les objets. Cette scénographie interactive qui traverse les âges et les pays en juxtaposant œuvres anciennes et contemporaines d'une part, japonaises et occidentales d'autre part, invite un voyage qui apporte de nouvelles perspectives et de nouveaux regards sur le monde. Cent pièces créées par 25 artistes sont exposées, avec « l'expression du vivant » pour fil conducteur.
Elles sont organisées autour de 10 thèmes :
- Prologue - Dualité d'échos, Exprimer les origines de la vie - déconstruction et transmission de l'animisme
- L'alchimie - transformer la matière, transformer la perception
- Esthétique de la disparition - Minimalisme
- Vers le Sud - Revitalisation de la créativité par la sphère périphérique
- Représentation du désastre et de la crise - les médias vers une nouvelle existence
- Renaissance répétée, Renaissance de l'intangible
- Paysage subjectif - philosophie de la légèreté
- Hybridation - Coexistance
- Epilogue - Transformation
Tout comme le japonisme du 19e siècle a eu un fort impact sur Paris et sur l'Europe, cette exposition est une occasion de favoriser le tissage de liens variés et stimulants et de suggérer que des imaginations diverses peuvent entrer en résonance, de nos jours, en 2018.
Yuko Hasegawa
(Left) National Treasure, Flame Style Vessel, Tokamachi City Museum (Right) ANREALAGE, collaboration with NAWA Kohei | SANDWICH, ANREALAGE 2017-2018 autumn & winter collection "ROLL"
Kohei Nawa
Itô Jakuchu
Lee Ufan
Paul Gauguin
Description:
Accession à l'Indépendance de la France en 1960
Description:
du 27 avril au 29 septembre 2018, prolongée jusqu'au 2 janvier 2019
du mardi au samedi de 11h à 18h
Personnage clé de l'histoire de la photographie française, Willy Ronis (1910-2009) est l'une des plus grandes figures de cette photographie dite « humaniste », attachée à capter fraternellement l'essentiel de la vie quotidienne des gens. À partir de 1985, Willy Ronis se plonge dans son fonds photographique pour sélectionner ce qu'il considère comme l'essentiel de son travail. Il réalise une série de six albums, constituant ainsi son « testament photographique ». Ces albums inédits sont la matrice de cette exposition.
À l'invitation de Frédérique Calandra, Maire du 20e arrondissement, Willy Ronis par Willy Ronis est à voir et à écouter du 27 avril au 29 septembre 2018, au Pavillon Carré de Baudouin, qui fête ses dix ans cette année, au cœur de ce quartier de Paris qu'il aimait tant.
Devenu reporter photographe en 1936, Willy Ronis mène de front commandes et recherches personnelles. Observant le monde, ses photos dressent une sorte de portrait à la fois intimiste et profond de la société et de l'époque. Elles constituent un immense travelling qui donne à voir, à comprendre et à aimer les gens dans l'ordinaire de leur vie. En plaçant l'homme au centre de son œuvre, en posant sur lui un regard optimiste et bienveillant, Willy Ronis n'en néglige pas pour autant de rendre compte de la dureté de l'époque, d'où ces nombreuses images sur le monde du travail et les luttes ouvrières, marquant son empathie et un engagement social qui perdure tout au long de son œuvre.
Outre les photographies exposées, près de deux cents, réalisées entre 1926 et 2001, le public pourra également feuilleter les albums à partir de bornes composées de tablettes interactives. Par ailleurs, une série de films et de vidéos réalisés sur Willy Ronis sera projetée dans l'auditorium selon une programmation particulière. Une occasion unique d'entrer de plain-pied dans l'univers personnel de l'artiste.
Neuf ans après le décès de Willy Ronis, cette exposition célèbre la clôture de la succession et l'entrée de l'œuvre dans les collections de la MAP, l'établissement du ministère de la Culture qui gère, entre autres, les grandes donations photographiques faites à l'État. Le commissariat de cette exposition est assuré par Gérard Uféras, photographe, l'un des plus proches amis de Willy Ronis, et par Jean-Claude Gautrand, photographe, journaliste et historien de la photographie française. Toutes les photographies exposées font l'objet d'un travail exceptionnel au sein du laboratoire de l'Agence photographique de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais, qui les diffuse en exclusivité.
Bibliothèque-musée de l'Opéra, Palais Garnier
Entrée à l'angle des rues Scribe et Auber, Paris 9e
Du 19 juin au 16 septembre 2018
Tous les jours 10h > 17h
Tarifs de visite
Plein tarif : 12 € - Tarif réduit : 8 €
Entrée gratuite pour les moins de 12 ans, personnes en situation de handicap et leur accompagnateur, demandeurs d'emploi.
Commissariat
Bérenger Hainaut, conservateur au département de la Musique, BnF
Inès Piovesan, chef du Service des éditions, Opéra national de Paris
Catalogue
Picasso et la danse
Sous la direction de Bérenger Hainaut et Inès Piovesan BnF Éditions
22 x 27 cm, 192 pages, 100 illustrations environ, 39 €
Pablo Picasso (1881-1973) est certainement l'un des artistes les plus complets du xxe siècle : à la fois peintre, dessinateur, sculpteur, graveur, il n'a cessé d'approfondir toutes les techniques, explorant les champs et les modes d'expression les plus divers. À partir des années 1910, il découvre le monde du spectacle et travaille à la création de décors et costumes qui marqueront l'histoire du ballet. Parade (1917), Le Tricorne (1919), Pulcinella (1920), Mercure (1924) constituent autant de repères majeurs pour cet art. L'héritage de Picasso reste d'ailleurs vivace au sein du répertoire du Ballet de l'Opéra de Paris, témoignant de l'importance de la place qu'il occupe dans le paysage chorégraphique.
Mais il faut dépasser le cadre du ballet pour découvrir que l'intérêt de Picasso pour la danse s'est en réalité exprimé dès ses plus jeunes années. Des danseuses de cirque des années 1900 aux danses érotiques du dernier Picasso, en passant par les scènes de bacchanales des années 1940 à 1960, tout a semblé prétexte à représenter des corps en mouvement. La dynamique du mouvement dansé a ainsi traversé toute l'œuvre du maître, allant parfois jusqu'à alimenter son geste artistique.
L'exposition organisée par la Bibliothèque nationale de France et l'Opéra national de Paris explore les différentes facettes du rapport de Picasso à la danse, entre vie de troupe et recherches créatrices, entre beaux-arts et spectacle vivant.
I. La troupe des Ballets russes
En mars 1915, Jean Cocteau cherche à rencontrer Picasso. Le jeune écrivain, qui côtoie les Ballets russes depuis 1909, souhaite marquer les esprits et s'imposer en tant que créateur auprès de Serge Diaghilev, le directeur de la compagnie. Il imagine donc de rallier le chef de file du mouvement cubiste et de le convaincre de participer à un de ses projets scéniques : Parade. Au début de l'été, le compositeur Edgar Varèse accepte de présenter Cocteau à Picasso : cette première rencontre signe le début de la collaboration de l'artiste avec les Ballets russes.
De 1917 à 1925, Picasso partage régulièrement la vie de la troupe, à l'occasion de résidences de travail ou de tournées, en France et à l'étranger. Il incarne une forme de renouveau au sein des Ballets russes, aux côtés de Cocteau mais aussi de Léonide Massine, alors principal chorégraphe. Au fil de ces années de collaboration, Picasso noue de nombreuses amitiés, dont témoignent portraits et caricatures, ainsi qu'une abondante correspondance. Sa forte implication dans l'univers mondain du ballet s'explique aussi par sa rencontre avec Olga Khokhlova : danseuse pour Diaghilev depuis 1911, elle entame une liaison avec Picasso en 1917, avant de l'épouser le 12 juillet 1918. Jusqu'en 1924, elle sera omniprésente dans ses œuvres.
Dans ce contexte, le ballet devient une thématique à part entière : Picasso réalise de nombreuses études de mouvements dansés et multiplie les dessins de danseurs, de ballerines et de pas de deux.
Pablo Picasso, Danseuse ayant servi de frontispice pour le livre de Boris Kochno, Le Ballet, mars 1954 lithographie en couleur BnF, Estampes et photographie
Picasso a contribué à dix productions de ballets, dont six pour les Ballets russes. Son implication se limite parfois à un simple rideau de scène, ou à des indications pour le faire réaliser : c'est le cas par exemple pour Le Train bleu (1924) ou Le Rendez-vous (1945). Entre 1917 et 1924, il s'investit toutefois très activement dans quatre productions majeures : Parade (1917), Le Tricorne (1919), Pulcinella (1920) et Mercure (1924), ballets pour lesquels il conçoit décors, costumes et rideaux de scène.
Ces réalisations coïncident avec une prise de distance vis-à-vis de la technique cubiste. Après une dizaine d'années de recherches systématiques, qui l'ont mené du proto-cubisme des Demoiselles d'Avignon (1907) au cubisme synthétique, il commence à explorer de nouvelles directions. Des dessins naturalistes font leur réapparition dès 1915. Dans Parade cohabitent éléments néo-classiques et éléments cubistes, que Picasso n'abandonne pas pour autant : il les distille au fil des productions, par petites touches, avant de leur substituer une première forme de surréalisme dans Mercure. Le ballet accompagne ainsi les mutations successives de l'artiste.
À partir des années 1970, certains de ces ballets ont été reconstitués par l'Opéra de Paris. Après Parade, recréé en 1979 à l'occasion d'un hommage à Erik Satie, ce sont Le Tricorne, Le Train bleu et Le Rendez-vous qui intègrent simultanément le répertoire de l'Opéra en 1992. En comptant aussi Icare, dans une nouvelle production créée au Palais Garnier en 1962, cinq des ballets de Picasso sont actuellement au répertoire de l'institution.
Imaginé par Cocteau, l'argument de Parade est très simple : devant un chapiteau, les artistes tentent de convaincre le public d'entrer pour assister à leur spectacle en donnant un aperçu de leurs numéros (la « parade »). Cocteau veut puiser la « force de vie » présente dans le cirque pour « féconder » un art théâtral jugé moribond. Ce projet ne pouvait mieux convenir à Picasso : particulièrement sensible à l'univers des saltimbanques, il s'identifie à Arlequin, « double mélancolique » très présent dans son œuvre. Sollicité par Cocteau, il accepte de participer, aux côtés de Massine et du compositeur Erik Satie. Il réalise un décor cubiste, qui contraste avec le néo-classicisme de son rideau de scène. Par ailleurs, Picasso modifie le ballet de façon notable. Il introduit les personnages des managers, dont les costumes sont pensés comme des sculptures cubistes, ainsi qu'un numéro de « cheval-jupon », sur le modèle de celui qu'il a observé au cirque Medrano. Ses costumes contribuent largement au scandale de la création de Parade, qui finit néanmoins par s'imposer.
Après la réussite de Parade, Diaghilev invite Picasso à participer à un second ballet, entièrement espagnol : El Sombrero de tres picos (Le Tricorne), adapté du roman picaresque de Pedro de Alarcón. Manuel de Falla compose la musique et Massine est de nouveau chargé de la chorégraphie, conseillé par Félix Fernandez, un danseur de flamenco. L'intrigue du ballet s'articule autour des personnages du meunier et de sa femme, convoitée par le gouverneur de la province. À la suite de nombreuses péripéties, le gouverneur est rossé, avant que la foule ne se lance dans une jota finale, danse traditionnelle espagnole. Picasso réalise des décors aux teintes douces, à la fois naturalistes et subtilement cubistes, sur lesquels ses costumes très colorés, d'inspiration populaire, se détachent vivement. Le Tricorne, qui lui rappelle ses racines andalouses, lui permet d'exprimer sa passion pour la corrida, qu'il fait infuser dans le ballet : il fait danser matador et picador au milieu des villageois, et représente sur le rideau de scène une arène, un jour de corrida.
En avril 1917, les Ballets russes sont en tournée en Italie : la troupe se produit à Rome, avant de gagner Naples. Alors que Picasso travaille sur Parade, Diaghilev et Massine rassemblent des matériaux pour un nouveau ballet, inspiré de la commedia dell'arte. Adaptant une pièce du théâtre napolitain du xviiie siècle, Massine écrit l'argument de Pulcinella quelques mois plus tard. Diaghilev, de son côté, après avoir collecté des manuscrits attribués à Jean-Baptiste Pergolèse (1710-1736), propose à Igor Stravinsky de s'en servir pour composer une nouvelle musique de ballet. Picasso rejoint le projet en décembre 1919 et réalise une première série d'esquisses évoquant l'esthétique du Second Empire. Après plusieurs refus de Diaghilev, il opte pour une scène de rue nocturne : Naples est représentée selon les principes cubistes, avec vue sur le Vésuve. Les costumes qu'il conçoit empruntent à la fois aux costumes du XVIIIe siècle et aux traditions populaires napolitaines, qu'il a découvertes en 1917. Pulcinella est créé par les Ballets russes à l'Opéra de Paris le 15 mai 1920.
En 1924, Diaghilev et Cocteau montent Le Train bleu. Sollicité, Picasso accepte qu'un de ses tableaux soit reproduit pour servir de rideau de scène. Au même moment, le comte Étienne de Beaumont lance un projet concurrent. Pour ses « Soirées de Paris », il réunit une équipe composée de Satie, Massine et Picasso, auxquels il commande un ballet autour du dieu Mercure.
Picasso a carte blanche. S'éloignant du cubisme, il conçoit des « poses plastiques » d'allure surréaliste : les Trois Grâces apparaissent travesties ; certains personnages sont incarnés par des sculptures mobiles. L'artiste approfondit aussi une nouvelle technique, à base de lignes continues : ce style, dit « calligraphique » ou
« curvilinéaire », irriguera sa production dans les années suivantes.
Lors de la première de Mercure, le 15 juin 1924, un groupe de dadaïstes menés par André Breton et Louis Aragon déclenche une cabale visant Satie et Beaumont. Quelques jours plus tard, ils dressent toutefois dans la presse un portrait élogieux de Picasso : son dernier ballet majeur signe ainsi son entrée dans le surréalisme.
En 1962, Serge Lifar est invité par l'Opéra de Paris à remonter son ballet Icare. L'argument qu'il a conçu s'inspire de la mythologie grecque : grâce aux ailes fabriquées par son père Dédale, Icare s'élance dans les airs ; mais grisé par le vol, il s'approche trop près du soleil, la cire de ses ailes fond et il tombe dans la mer. Créé en 1935, le ballet est un manifeste où la danse s'écrit indépendamment de la musique : outre la chorégraphie, Lifar est responsable des « rythmes » qui l'accompagnent, orchestrés par Arthur Honegger.
Pour cette reprise, l'ancien danseur conçoit lui-même de nouveaux costumes et propose à son ami Picasso, rencontré grâce aux Ballets russes dans les années 1920, de réaliser décor et rideau de scène. Depuis 1924, Picasso n'a plus travaillé pour le ballet, à l'exception d'un rideau pour Le Rendez-vous (1945) de Roland Petit, qui reprend une toile existante. L'artiste accepte pourtant d'imaginer ce nouveau décor : il fournit à Lifar une esquisse rappelant une autre « chute d'Icare », celle de la fresque qu'il a peinte en 1958 pour le siège de l'Unesco.
III. Représenter la danse
Au-delà de l'univers du ballet, Picasso a représenté un grand nombre de scènes de danses. Dès la fin des années 1890, des danseuses de cabaret apparaissent dans ses œuvres. L'artiste fréquente alors beaucoup music-halls et cafés-concerts : les danseuses de french cancan mais aussi les bals populaires qu'il dépeint, sont autant de témoins de sa vie de bohème, en prise avec le monde de la nuit et de la fête. Ces premières thématiques laissent ensuite la place à d'autres sujets, prétextes à l'introduction de nouvelles danses : danses orientales, danses mythologiques, danses traditionnelles espagnoles comme le flamenco, la jota ou encore la sardane, liée à la
« ronde de la paix »...
Réalisé entre 1904 et 1972, l'œuvre gravé de Picasso accompagne l'évolution de son rapport au mouvement dansé et permet de proposer un aperçu de la présence continue de la danse dans sa production, à travers quatre thématiques majeures.
Au cirque - Forains et saltimbanques
Picasso a toujours été fasciné par le monde circassien. À Paris, dès 1904, il est un habitué du cirque Medrano. Cette fréquentation assidue se ressent dans sa création : en 1905, les saltimbanques deviennent omniprésents dans ses œuvres. Suivant les traces de Toulouse-Lautrec, Picasso dessine ses premières « danseuses à cheval » ou « écuyères à panneau », du nom de la selle plate sur laquelle ces baladines se produisent. Au fil des années, il convoquera souvent cette figure, que l'on retrouve notamment sur le rideau de Parade.
La mythologie gréco-latine a profondément nourri l'œuvre de Picasso. Si le minotaure, alter ego de l'artiste, domine les années 1930, ce sont les bacchantes et l'ensemble du cortège dionysiaque qui s'imposent à partir des années 1940. Les bacchantes sont ces femmes enivrées qui pratiquent une danse rituelle en l'honneur de Dionysos-Bacchus, dieu du vin et du théâtre. Picasso s'inspire des bacchanales du classicisme français pour représenter ce nouveau type féminin. En août 1944, dans l'euphorie de la Libération de Paris, il reproduit Le Triomphe de Pan de Nicolas Poussin (1594-1665), qu'il réinterprète d'une manière cubiste : célébrant la joie de vivre retrouvée, cette peinture initie un nouveau départ dans son œuvre. À la faveur du retour à la paix et de séjours réguliers à Antibes, satyres, centaures, faunes et bacchantes s'affirment alors dans des compositions mêlant musique, danse et fête, dans lesquelles on voit parfois poindre l'influence du néo-classicisme de Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867).
Danser la corrida
Dans la culture populaire espagnole, les affinités entre danse et tauromachie sont nombreuses : les paroles et les figures du flamenco font souvent référence à la corrida ; le paso doble évoque le tercio de muleta, combat final du matador contre le taureau. Réciproquement, un certain nombre de musiques de danse sont jouées tout au long de la corrida. Lorsque le matador choisit de poser lui-même les banderilles, il le fait au son d'une valse ou d'une jota issue du folklore espagnol, dansant et virevoltant devant le taureau pour provoquer sa charge. Puis, alors que l'orchestre interprète un paso doble, le matador exécute, avec une cape rouge, une série de passes parfois comparées à des mouvements de flamenco, avant l'estocade finale. Picasso a pleinement intégré le potentiel dansant de la corrida. Si les danseurs des Ballets russes incarnaient matador et picador dans Le Tricorne, ce sont ici les toréros qui se font danseurs. Les banderilleros sont suspendus dans des postures qui semblent chorégraphiées, tandis que chevaux et taureaux se figent au milieu de pas de deux brutaux.
Pablo Picasso
Tauromaquia : suerte de muleta
1957
Aquatine au sucre
BNF, Estampes et photographie
Le pouvoir érotique de la danse
Au cours des années 1960, la présence de l'érotisme dans les œuvres de Picasso s'intensifie considérablement. L'artiste revisite les sujets qui lui sont chers pour en proposer une nouvelle interprétation, fortement sexualisée. En particulier, il explicite beaucoup plus que par le passé le caractère sensuel voire luxurieux de la danse : bacchantes, circassiennes et danseuses orientales apparaissent nues, leurs attributs sexuels exacerbés. Plus encore, ses représentations mettent en scène avec insistance le pouvoir érotique de la danse. Les danseuses adoptent des poses lascives, attirant de façon magnétique le regard de spectateurs concupiscents, auxquels Picasso paraît une nouvelle fois s'identifier. Ces jeux de séduction fascinent diverses figures incarnant l'autorité ou le pouvoir, captives de ces visions érotiques, tel Hérode face à Salomé. Le public lui-même est renvoyé à sa posture de voyeur, à l'image de ce cavalier, échappé de l'univers de Rembrandt (1606-1669), qui surprend une bacchanale nocturne dans une composition de 1971.
Amateur de bals populaires et de fêtes mondaines, Picasso a dansé toute sa vie. Sur certains clichés, on le voit, amusé, tenter un levé de jambe maladroit en pleine rue, ou ébaucher un pas de danse en compagnie de Jacqueline Roque, sa dernière égérie. Pour autant, cette affinité avec le mouvement dansé peut-elle avoir influencé sa pratique artistique ?
La série de photographies réalisée par Gjon Mili pour le magazine Life en août 1949 apporte quelques éléments de réponse. À l'aide d'un crayon lumineux, Mili invite Picasso à exécuter des dessins immatériels. Constitué d'une ligne ininterrompue de lumière, chaque motif est fixé sur la pellicule grâce à une durée d'exposition très longue. Parfois, une succession de flashs permet de capturer différents états de la gestuelle de l'artiste : son corps apparaît tourné dans plusieurs directions à la fois, à la façon d'un tableau cubiste.
Cette technique du trait continu, Picasso l'a expérimentée dès la fin des années 1900 : la pointe du crayon se pose sur le papier et ne le quitte qu'une fois le dessin achevé. Entre 1917 et 1924, l'artiste s'en sert de nouveau, aboutissant au « style curvilinéaire » de Mercure. Mais la proposition de Mili implique une nouveauté de taille : cette fois, le tracé s'épanouit dans un espace à trois dimensions. Mouvements amples des bras, extension maximale, le corps de Picasso semble se projeter dans une sphère pour déployer une imagerie en volume. Son geste devient, en quelque sorte et pour un bref instant, un geste de danseur, immortalisé par l'œuvre photographique, comme une esquisse de notation chorégraphique.
L'Assomption (d'un mot latin qui signifie "enlever", et non "ascension") célèbre l'"enlèvement" à la vie terrestre de Marie, mère du Christ.
La fête en a été fixée au 15 août au début du VIe siècle.
Description:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Inde
Indépendance du Royaume-Uni : 15 août 1947
En 1857, la révolte des Cipayes, des soldats indiens au service des Britanniques, se transforme en soulèvement populaire général contre la puissance de la Compagnie anglaise des Indes orientales. Les Indiens considèrent cette révolte comme la première guerre - infructueuse - d'indépendance.
Après la révolte, les mouvements indiens pour l'indépendance commencent à exiger une indépendance complète. Le 15 août 1947, l'Inde accède finalement, sans grande violence et au prix de nombreux sacrifices, grâce aux efforts tenaces du Mahatma Gandhi, à son indépendance tout en subissant la Partition qui devait donner naissance à un autre Etat pour les musulmans, le Pakistan.
Description:
Fête nationale de Corée du Sud
Time:
13:30-18:00
Description:
Brûlerie Caron
32 rue Notre Dame de Nazareth
75003 Paris
// ALERTE EVENEMENT //
Les Coffee Summer Sessions sont de retour ! Un programme totalement gratuit et caféiné vous attend. Devenez barista l'espace d'un jour et testez vos connaissances !
Cours de cuisine, atelier de painting ou encore dégustation de cafés... plein d'animations pour petits et grands, alors n'hésitez plus !
Du 7 au 25 août
Programme détaillé :
Mardi : Journée Cup Tasting
- 3 sessions à l'étage : 13H30, 15H, 16H30
- Dégustation de 5 cafés différents. Réalisez l'extraction avec l'aide du Barista et retrouvez à « l'aveugle » de quel café il s'agit.
Mercredi : GLACE au café Caron
- 3 sessions à l'étage : 13H30, 15H, 16H30
- Réalisation de glace au café et autoconsommation !
Jeudi : Vegan Latte
- Entrée libre de 13H30 à 18H
- Réalisez une boisson froide avec l'aide d'un barista. 3 recettes vous seront proposées.
Vendredi : Game of Coffee
- Entrée libre de 13H30 à 18H
- Défiez vous autour de jeu sur le café : coffret mystère, nez du café, blind test, roue de la chance, bonne pioche ...
Samedi : LATTE ART
- Entrée libre de 13H30 à 18H
- Apprenez l'art du dessin sur cappuccino : Painting, topping. Miam !
Dernier samedi (Samedi 28/08) : TRADITIONNEL BRUNCH BY CARON
Time:
17:30-19:30
Description:
3 ANS + 1 HECTARE POUR FERTILISER LA VILLE ET EXPLORER LES USAGES DE DEMAIN
La Cité Fertile est un nouveau territoire d'expérimentations, de célébrations et de rencontres. Cet espace-temps propice à la fertilisation collective nous réunit pour imaginer et construire un avenir joyeux et durable.
Inscrit dans la démarche d'Urbanisme Transitoire by SNCF Immobilier, le projet de La Cité Fertile opère la transition entre l'ancienne gare de marchandises et le futur éco-quartier de Pantin.
Chaque semaine du 15/08 au 14/10, La Cité Fertile vous invite à explorer une thématique en compagnie d'acteurs engagés pour une ville meilleure.
Du 15 au 19 Août : "RÉGALADES" Boire et manger ultra local
"C'est le temps de l'amour, le temps des copains et de l'aventure..."
L'heure de nos premiers échanges autour de bonnes bières et de grandes tablées. Comme un petit goût de vacances sur les terres verdoyantes de Pantin !
Pour cette première semaine d'ouverture La Cité Fertile explore son environnement immédiat avec :
MERCREDI 15 AOÛT : 17H - 00H
17h30 - 19h30 : Performance d'art urbain #1 par l'artiste Yola avec The Wall 51
Vernissage de l'exposition des illustrations de Thibaut Guittet consacrées à La Cité Fertile et Pantin
Lectures d'histoires autour de la nature pour les enfants
18h30 : ÉCLAIR, nos rencontres hebdomadaires autour d'un sujet lié à la thématique de la semaine. Pour notre première, focus sur le projet de La Cité Fertile
18h30 : À la Ricaravane de Ricard : Simon et Simone DJ set, mini bingo et tournoi de pétanque
JEUDI 16 AOÛT : 17H - 00H
Vente d'une étonnante collection de basilics avec Pépins production
Et à la Ricaravane de Ricard : Simon et Simone DJ set, mini bingo et tournoi de pétanque
VENDREDI 17 AOÛT : 17H - 00H
18h30 : À la Ricaravane de Ricard : Simon et Simone DJ set, mini bingo et tournoi de pétanque
SAMEDI 18 AOÛT : 12H - 00H
Dégustation-vente de miel du Château de Millemont et rencontre avec les apiculteurs locaux de Un Domaine pour une Reine
Marché-brocante avec Emmaüs Coup de main
18h30 : DJset de Guillaume Biau & Jean Viril
DIMANCHE 19 AOÛT : 11H - 21H
Dégustation-vente de miel du Château de Millemont et rencontre avec les apiculteurs locaux de Un Domaine pour une Reine
15h - Visite de la Cité Fertile et découverte de l'atelier artistique de nos résidents
ET TOUS LES JOURS À LA CITÉ FERTILE
Le programme convivial et décalé de La Ricaravane de Ricard : DJsets, performances, tournois de pétanque...
La Cabane à méditation de Mind pour vous ressourcer.
Une fresque géante par My Little Paris
Notre bière brassée sur place par Paname Brewing Company
Un BBQ, des salades de saison à composer, des planches à partager, des cocktails à savourer et des jus faits maison.
Des tables de ping pong, des terrains de volley, de pétanque, de molkky, une bibliothèque en plein air, des espaces de jeux pour enfants...
Time:
18:00-22:00
Description:
13 - 26 Août 2018
Goûter-finissage le dimanche 26 Août de 16h à 18h, en présence de l'artiste.
Artiste plasticienne et dessinatrice née en région parisienne en 1992, Aurélie travaille entre Bordeaux, Nantes et Paris. Diplômée des Beaux-arts de Nantes 2016, elle reçoit la même année le Prix des Arts Visuels de la Ville de Nantes.
Thèmes : Enfance, Blessure, Soin
https://www.aureliepoux.com
Time:
18:00-21:00
Description:
Elisabeth Bodey et Wendy Kelly
exposition « ABSTRACT JUNCTIONS »
présentées par Factory 49
Vernissage mercredi 15 août de 18h à 21h
Exposition du 16 août au 1er septembre 2018
ouvert du mercredi au samedi de 14h à 19h
Elisabeth Bodey et Wendy Kelly vivent et travaillent à Melbourne en Australie et entretiennent une relation continue avec l'abstraction dans leur pratique.
À travers leurs approches individuelles, elles explorent une investigation contemporaine du genre.
L'inspiration d'Elisabeth Bodey résonne avec la musique qu'elle apprécie et Wendy Kelly a développé un travail d'interprétation des formes géométriques dans l'organisation d'une ville et son développement.
Time:
18:00-22:00
Description:
Carte Blanche Antonin-Tri Hoang
du 15/08 au 31/08/18
Depuis quelques temps, je m'aperçois qu'il se passe quelque chose à Paris au mois d'août. Ou plutôt il ne s'y passe rien. Donc il s'y passe tout : croiser des connus ou inconnus qui ne regardent pas l'heure, donner des rendez-vous pour dans 15 minutes, marcher au milieu des rues, faire de la musique sans but avec des musiciens rencontrés la veille. Une dérive qui s'interrompt toujours trop tôt, vers la fin août. Fin de la grande vacance. Donner à cette dérive un point de chute : l'Office, un bâtiment fascinant, fermé et ouvert, caché et à nu, l'esprit de Croix de Chavaux y résonne au grand jour. J'aimerais le transformer en aquarium à axolotl, et qu'y défilent tous ceux qui n'ont rien à faire, des artistes Bartleby. Parce que le mois d'août est le seul moment dans l'année où des gens sont disponibles, à Paris. Malheureusement, comme on ne peut empêcher complètement des projets de naître sitôt qu'on ouvre un espace, quelques collaborations se dessinent, mais je veux garder les possibilités ouvertes, donner la priorité à la dernière minute avec réservation impossible.
M.C Gayffier
"de TOUT, de RIEN"
Exposition de films, images et dessins
Vernissage le mercredi 15 août de 18h à 22h
du 15/08 au 31/08/18
Horaires d'ouverture : 15h-20h
Antonin-Tri Hoang
Résidence de création de musique, installation sonore et visuelle / Residence of music creation, visual and sound installation
20/08 au 25/08/18
Samedi 25 août à 20h
Concert Antonin-Tri Hoang avec des dessins de Eve Risser + concerts surprises
Quatuor de clarinettes Watt avec Elsa Biston
Résidence de création de musique
26/08 au 28/08/18
Mardi 28 août à 20h
Concert
Vendredi 31 août à 20h
Concert laboratoire Fake Book
Dans la continuité des projets menés en 2017 à L'Office, la Fabrique des Illusions transforme cet été, L'Office en un «Artist Run Space», un lieu de rencontres, de réalisations et d'échanges, à la fois pour les artistes et pour le public, un espace pour construire des situations et concevoir de nouvelles formes artistiques. Musique, concerts, performances, art visuel, installations in situ, ateliers, écriture..., se croisent et se répondent pour un programme estival du premier juillet au 31 août 2018.
Description:
du 27 avril au 29 septembre 2018, prolongée jusqu'au 2 janvier 2019
du mardi au samedi de 11h à 18h
Personnage clé de l'histoire de la photographie française, Willy Ronis (1910-2009) est l'une des plus grandes figures de cette photographie dite « humaniste », attachée à capter fraternellement l'essentiel de la vie quotidienne des gens. À partir de 1985, Willy Ronis se plonge dans son fonds photographique pour sélectionner ce qu'il considère comme l'essentiel de son travail. Il réalise une série de six albums, constituant ainsi son « testament photographique ». Ces albums inédits sont la matrice de cette exposition.
À l'invitation de Frédérique Calandra, Maire du 20e arrondissement, Willy Ronis par Willy Ronis est à voir et à écouter du 27 avril au 29 septembre 2018, au Pavillon Carré de Baudouin, qui fête ses dix ans cette année, au cœur de ce quartier de Paris qu'il aimait tant.
Devenu reporter photographe en 1936, Willy Ronis mène de front commandes et recherches personnelles. Observant le monde, ses photos dressent une sorte de portrait à la fois intimiste et profond de la société et de l'époque. Elles constituent un immense travelling qui donne à voir, à comprendre et à aimer les gens dans l'ordinaire de leur vie. En plaçant l'homme au centre de son œuvre, en posant sur lui un regard optimiste et bienveillant, Willy Ronis n'en néglige pas pour autant de rendre compte de la dureté de l'époque, d'où ces nombreuses images sur le monde du travail et les luttes ouvrières, marquant son empathie et un engagement social qui perdure tout au long de son œuvre.
Outre les photographies exposées, près de deux cents, réalisées entre 1926 et 2001, le public pourra également feuilleter les albums à partir de bornes composées de tablettes interactives. Par ailleurs, une série de films et de vidéos réalisés sur Willy Ronis sera projetée dans l'auditorium selon une programmation particulière. Une occasion unique d'entrer de plain-pied dans l'univers personnel de l'artiste.
Neuf ans après le décès de Willy Ronis, cette exposition célèbre la clôture de la succession et l'entrée de l'œuvre dans les collections de la MAP, l'établissement du ministère de la Culture qui gère, entre autres, les grandes donations photographiques faites à l'État. Le commissariat de cette exposition est assuré par Gérard Uféras, photographe, l'un des plus proches amis de Willy Ronis, et par Jean-Claude Gautrand, photographe, journaliste et historien de la photographie française. Toutes les photographies exposées font l'objet d'un travail exceptionnel au sein du laboratoire de l'Agence photographique de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais, qui les diffuse en exclusivité.
Tradition et modernité, flou et forme, éphémère et éternité, deux faces contraires d'un même élément : l'esthétique japonaise ou l'art de la coexistence des opposés.
Présentée dans l'Hôtel Salomon de Rothschild, cette exposition qui marquera le coup d'envoi de Japonismes 2018 est conçue sous le commissariat de Yuko Hasegawa, directrice artistique au musée d'art contemporain de Tokyo. Elle dévoilera l'âme de l'esthétique japonaise à travers un parcours jalonné d'œuvres traditionnelles et de productions contemporaines. Quel meilleur exemple pour illustrer l'harmonie qui transcende les medium artistiques et les époques et pour incarner la vitalité propre à l'esthétique japonaise, qu'une poterie Jômon de plusieurs milliers d'années avant J.C., présentée à côté d'une robe sculptée par le jeune créateur de la marque Anrealage, inspirée justement de ladite poterie ? À travers un large éventail de créations (peinture, installation, photographie, mode, sculpture, etc.) et de thématiques illustrant une multiplicité de concepts (primitivisme, hybridation, minimalisme, alchimie, philosophie de la légèreté, renaissance, etc.), l'exposition appréhendera l'esthétique japonaise, qui unit tradition et modernité, sous une perspective nouvelle.
UN VOYAGE AU COEUR DE 10 000 ANS D'HISTOIRE DE L'ART
Cette exposition a pour vocation de synthétiser les éléments des manifestations prévues à Paris dans le cadre de la saison culturelle « Japonismes 2018 ».
La culture artistique de cet archipel d'Extrême-Orient, dont le climat varie considérablement du nord au sud et avec les saisons, est intimement liée à la nature. Son isolement a donné naissance à une façon originale d'absorber et de développer la culture.
L'esthétique japonaise inclut ainsi des éléments parfois antagonistes tels que le calme et le mouvement, le masculin et le féminin, le bien et le mal, la forme et le chaos, la permanence et l'instant, le baroque et le minimalisme, la tradition et la modernité ; c'est dans cette zone de flottement où les pôles opposés deviennent les deux facettes d'une même pièce qu'elle s'épanouit. Il n'est pas question de synthèse conciliatrice où les éléments opposés seraient à la fois éliminés et affirmés (aufhebung) comme dans la dialectique occidentale. Au contraire, ils restent bien distincts l'un de l'autre.
D'une certaine façon, on pourrait parler de « dialectique du flottement ».
Cette vision ne repose pas sur l'anthropocentrisme occidental qui affirme le dualisme soi/autre et sujet/objet, séparant la nature de la société, mais sur un anti-anthropocentrisme animiste où l'homme ne fait qu'un avec la nature et avec l'environnement et qui reconnaît la nature divine de toute chose. Cet état d'esprit mène à un moyen de « japoniser » librement les cultures étrangères grâce à l'imitation et à une grande curiosité intellectuelle, sans filtre critique. Lévi-Strauss oppose à la conception « centrifuge » du sujet qui prévaut en Occident une conception « centripète », relativement ouverte, où l'essence de l'individu dépend des circonstances dans lesquelles ils se trouve. Reposant sur la liberté d'assimilation et une identité ouverte en fonction des circonstances, la culture japonaise possède un dynamisme et une énergie qui rappellent l'activité biologique et le renouvellement cellulaire.
À l'ère de l'anthropocène (changements environnementaux causés par l'anthropocentrisme), confrontées à la question du terrorisme et des migrations, la France et l'Europe cherchent à tâtons une nouvelle direction. Cette exposition est aussi un message du Japon en faveur de la coexistence du présent et du passé et du vivre-ensemble. Son titre, « Fukami » - une plongée dans l'esthétique japonaise, enjoint les visiteurs à dépasser les clichés existants pour s'immerger sans les profondeurs de la véritable essence de l'esthétique japonaise. L'espace d'exposition est donc conçu de façon interactive, afin que le public puisse éprouver les liens créatifs entre des œuvres très différentes. Les œuvres exposées au sein de ce magnifique bâtiment français du 19e siècle couvrent 10 000 ans d'histoire. La conception de l'espace a été confié à l'agence d'architecture SANAA. Les interactions entre les œuvres et le bâtiment, tout en transparence et en flottement, annulent leurs origines, guidant les visiteurs dans un espace de pur dialogue avec les objets. Cette scénographie interactive qui traverse les âges et les pays en juxtaposant œuvres anciennes et contemporaines d'une part, japonaises et occidentales d'autre part, invite un voyage qui apporte de nouvelles perspectives et de nouveaux regards sur le monde. Cent pièces créées par 25 artistes sont exposées, avec « l'expression du vivant » pour fil conducteur.
Elles sont organisées autour de 10 thèmes :
- Prologue - Dualité d'échos, Exprimer les origines de la vie - déconstruction et transmission de l'animisme
- L'alchimie - transformer la matière, transformer la perception
- Esthétique de la disparition - Minimalisme
- Vers le Sud - Revitalisation de la créativité par la sphère périphérique
- Représentation du désastre et de la crise - les médias vers une nouvelle existence
- Renaissance répétée, Renaissance de l'intangible
- Paysage subjectif - philosophie de la légèreté
- Hybridation - Coexistance
- Epilogue - Transformation
Tout comme le japonisme du 19e siècle a eu un fort impact sur Paris et sur l'Europe, cette exposition est une occasion de favoriser le tissage de liens variés et stimulants et de suggérer que des imaginations diverses peuvent entrer en résonance, de nos jours, en 2018.
Yuko Hasegawa
(Left) National Treasure, Flame Style Vessel, Tokamachi City Museum (Right) ANREALAGE, collaboration with NAWA Kohei | SANDWICH, ANREALAGE 2017-2018 autumn & winter collection "ROLL"
Kohei Nawa
Itô Jakuchu
Lee Ufan
Paul Gauguin
Description:
Bibliothèque-musée de l'Opéra, Palais Garnier
Entrée à l'angle des rues Scribe et Auber, Paris 9e
Du 19 juin au 16 septembre 2018
Tous les jours 10h > 17h
Tarifs de visite
Plein tarif : 12 € - Tarif réduit : 8 €
Entrée gratuite pour les moins de 12 ans, personnes en situation de handicap et leur accompagnateur, demandeurs d'emploi.
Commissariat
Bérenger Hainaut, conservateur au département de la Musique, BnF
Inès Piovesan, chef du Service des éditions, Opéra national de Paris
Catalogue
Picasso et la danse
Sous la direction de Bérenger Hainaut et Inès Piovesan BnF Éditions
22 x 27 cm, 192 pages, 100 illustrations environ, 39 €
Pablo Picasso (1881-1973) est certainement l'un des artistes les plus complets du xxe siècle : à la fois peintre, dessinateur, sculpteur, graveur, il n'a cessé d'approfondir toutes les techniques, explorant les champs et les modes d'expression les plus divers. À partir des années 1910, il découvre le monde du spectacle et travaille à la création de décors et costumes qui marqueront l'histoire du ballet. Parade (1917), Le Tricorne (1919), Pulcinella (1920), Mercure (1924) constituent autant de repères majeurs pour cet art. L'héritage de Picasso reste d'ailleurs vivace au sein du répertoire du Ballet de l'Opéra de Paris, témoignant de l'importance de la place qu'il occupe dans le paysage chorégraphique.
Mais il faut dépasser le cadre du ballet pour découvrir que l'intérêt de Picasso pour la danse s'est en réalité exprimé dès ses plus jeunes années. Des danseuses de cirque des années 1900 aux danses érotiques du dernier Picasso, en passant par les scènes de bacchanales des années 1940 à 1960, tout a semblé prétexte à représenter des corps en mouvement. La dynamique du mouvement dansé a ainsi traversé toute l'œuvre du maître, allant parfois jusqu'à alimenter son geste artistique.
L'exposition organisée par la Bibliothèque nationale de France et l'Opéra national de Paris explore les différentes facettes du rapport de Picasso à la danse, entre vie de troupe et recherches créatrices, entre beaux-arts et spectacle vivant.
I. La troupe des Ballets russes
En mars 1915, Jean Cocteau cherche à rencontrer Picasso. Le jeune écrivain, qui côtoie les Ballets russes depuis 1909, souhaite marquer les esprits et s'imposer en tant que créateur auprès de Serge Diaghilev, le directeur de la compagnie. Il imagine donc de rallier le chef de file du mouvement cubiste et de le convaincre de participer à un de ses projets scéniques : Parade. Au début de l'été, le compositeur Edgar Varèse accepte de présenter Cocteau à Picasso : cette première rencontre signe le début de la collaboration de l'artiste avec les Ballets russes.
De 1917 à 1925, Picasso partage régulièrement la vie de la troupe, à l'occasion de résidences de travail ou de tournées, en France et à l'étranger. Il incarne une forme de renouveau au sein des Ballets russes, aux côtés de Cocteau mais aussi de Léonide Massine, alors principal chorégraphe. Au fil de ces années de collaboration, Picasso noue de nombreuses amitiés, dont témoignent portraits et caricatures, ainsi qu'une abondante correspondance. Sa forte implication dans l'univers mondain du ballet s'explique aussi par sa rencontre avec Olga Khokhlova : danseuse pour Diaghilev depuis 1911, elle entame une liaison avec Picasso en 1917, avant de l'épouser le 12 juillet 1918. Jusqu'en 1924, elle sera omniprésente dans ses œuvres.
Dans ce contexte, le ballet devient une thématique à part entière : Picasso réalise de nombreuses études de mouvements dansés et multiplie les dessins de danseurs, de ballerines et de pas de deux.
Pablo Picasso, Danseuse ayant servi de frontispice pour le livre de Boris Kochno, Le Ballet, mars 1954 lithographie en couleur BnF, Estampes et photographie
Picasso a contribué à dix productions de ballets, dont six pour les Ballets russes. Son implication se limite parfois à un simple rideau de scène, ou à des indications pour le faire réaliser : c'est le cas par exemple pour Le Train bleu (1924) ou Le Rendez-vous (1945). Entre 1917 et 1924, il s'investit toutefois très activement dans quatre productions majeures : Parade (1917), Le Tricorne (1919), Pulcinella (1920) et Mercure (1924), ballets pour lesquels il conçoit décors, costumes et rideaux de scène.
Ces réalisations coïncident avec une prise de distance vis-à-vis de la technique cubiste. Après une dizaine d'années de recherches systématiques, qui l'ont mené du proto-cubisme des Demoiselles d'Avignon (1907) au cubisme synthétique, il commence à explorer de nouvelles directions. Des dessins naturalistes font leur réapparition dès 1915. Dans Parade cohabitent éléments néo-classiques et éléments cubistes, que Picasso n'abandonne pas pour autant : il les distille au fil des productions, par petites touches, avant de leur substituer une première forme de surréalisme dans Mercure. Le ballet accompagne ainsi les mutations successives de l'artiste.
À partir des années 1970, certains de ces ballets ont été reconstitués par l'Opéra de Paris. Après Parade, recréé en 1979 à l'occasion d'un hommage à Erik Satie, ce sont Le Tricorne, Le Train bleu et Le Rendez-vous qui intègrent simultanément le répertoire de l'Opéra en 1992. En comptant aussi Icare, dans une nouvelle production créée au Palais Garnier en 1962, cinq des ballets de Picasso sont actuellement au répertoire de l'institution.
Imaginé par Cocteau, l'argument de Parade est très simple : devant un chapiteau, les artistes tentent de convaincre le public d'entrer pour assister à leur spectacle en donnant un aperçu de leurs numéros (la « parade »). Cocteau veut puiser la « force de vie » présente dans le cirque pour « féconder » un art théâtral jugé moribond. Ce projet ne pouvait mieux convenir à Picasso : particulièrement sensible à l'univers des saltimbanques, il s'identifie à Arlequin, « double mélancolique » très présent dans son œuvre. Sollicité par Cocteau, il accepte de participer, aux côtés de Massine et du compositeur Erik Satie. Il réalise un décor cubiste, qui contraste avec le néo-classicisme de son rideau de scène. Par ailleurs, Picasso modifie le ballet de façon notable. Il introduit les personnages des managers, dont les costumes sont pensés comme des sculptures cubistes, ainsi qu'un numéro de « cheval-jupon », sur le modèle de celui qu'il a observé au cirque Medrano. Ses costumes contribuent largement au scandale de la création de Parade, qui finit néanmoins par s'imposer.
Après la réussite de Parade, Diaghilev invite Picasso à participer à un second ballet, entièrement espagnol : El Sombrero de tres picos (Le Tricorne), adapté du roman picaresque de Pedro de Alarcón. Manuel de Falla compose la musique et Massine est de nouveau chargé de la chorégraphie, conseillé par Félix Fernandez, un danseur de flamenco. L'intrigue du ballet s'articule autour des personnages du meunier et de sa femme, convoitée par le gouverneur de la province. À la suite de nombreuses péripéties, le gouverneur est rossé, avant que la foule ne se lance dans une jota finale, danse traditionnelle espagnole. Picasso réalise des décors aux teintes douces, à la fois naturalistes et subtilement cubistes, sur lesquels ses costumes très colorés, d'inspiration populaire, se détachent vivement. Le Tricorne, qui lui rappelle ses racines andalouses, lui permet d'exprimer sa passion pour la corrida, qu'il fait infuser dans le ballet : il fait danser matador et picador au milieu des villageois, et représente sur le rideau de scène une arène, un jour de corrida.
En avril 1917, les Ballets russes sont en tournée en Italie : la troupe se produit à Rome, avant de gagner Naples. Alors que Picasso travaille sur Parade, Diaghilev et Massine rassemblent des matériaux pour un nouveau ballet, inspiré de la commedia dell'arte. Adaptant une pièce du théâtre napolitain du xviiie siècle, Massine écrit l'argument de Pulcinella quelques mois plus tard. Diaghilev, de son côté, après avoir collecté des manuscrits attribués à Jean-Baptiste Pergolèse (1710-1736), propose à Igor Stravinsky de s'en servir pour composer une nouvelle musique de ballet. Picasso rejoint le projet en décembre 1919 et réalise une première série d'esquisses évoquant l'esthétique du Second Empire. Après plusieurs refus de Diaghilev, il opte pour une scène de rue nocturne : Naples est représentée selon les principes cubistes, avec vue sur le Vésuve. Les costumes qu'il conçoit empruntent à la fois aux costumes du XVIIIe siècle et aux traditions populaires napolitaines, qu'il a découvertes en 1917. Pulcinella est créé par les Ballets russes à l'Opéra de Paris le 15 mai 1920.
En 1924, Diaghilev et Cocteau montent Le Train bleu. Sollicité, Picasso accepte qu'un de ses tableaux soit reproduit pour servir de rideau de scène. Au même moment, le comte Étienne de Beaumont lance un projet concurrent. Pour ses « Soirées de Paris », il réunit une équipe composée de Satie, Massine et Picasso, auxquels il commande un ballet autour du dieu Mercure.
Picasso a carte blanche. S'éloignant du cubisme, il conçoit des « poses plastiques » d'allure surréaliste : les Trois Grâces apparaissent travesties ; certains personnages sont incarnés par des sculptures mobiles. L'artiste approfondit aussi une nouvelle technique, à base de lignes continues : ce style, dit « calligraphique » ou
« curvilinéaire », irriguera sa production dans les années suivantes.
Lors de la première de Mercure, le 15 juin 1924, un groupe de dadaïstes menés par André Breton et Louis Aragon déclenche une cabale visant Satie et Beaumont. Quelques jours plus tard, ils dressent toutefois dans la presse un portrait élogieux de Picasso : son dernier ballet majeur signe ainsi son entrée dans le surréalisme.
En 1962, Serge Lifar est invité par l'Opéra de Paris à remonter son ballet Icare. L'argument qu'il a conçu s'inspire de la mythologie grecque : grâce aux ailes fabriquées par son père Dédale, Icare s'élance dans les airs ; mais grisé par le vol, il s'approche trop près du soleil, la cire de ses ailes fond et il tombe dans la mer. Créé en 1935, le ballet est un manifeste où la danse s'écrit indépendamment de la musique : outre la chorégraphie, Lifar est responsable des « rythmes » qui l'accompagnent, orchestrés par Arthur Honegger.
Pour cette reprise, l'ancien danseur conçoit lui-même de nouveaux costumes et propose à son ami Picasso, rencontré grâce aux Ballets russes dans les années 1920, de réaliser décor et rideau de scène. Depuis 1924, Picasso n'a plus travaillé pour le ballet, à l'exception d'un rideau pour Le Rendez-vous (1945) de Roland Petit, qui reprend une toile existante. L'artiste accepte pourtant d'imaginer ce nouveau décor : il fournit à Lifar une esquisse rappelant une autre « chute d'Icare », celle de la fresque qu'il a peinte en 1958 pour le siège de l'Unesco.
III. Représenter la danse
Au-delà de l'univers du ballet, Picasso a représenté un grand nombre de scènes de danses. Dès la fin des années 1890, des danseuses de cabaret apparaissent dans ses œuvres. L'artiste fréquente alors beaucoup music-halls et cafés-concerts : les danseuses de french cancan mais aussi les bals populaires qu'il dépeint, sont autant de témoins de sa vie de bohème, en prise avec le monde de la nuit et de la fête. Ces premières thématiques laissent ensuite la place à d'autres sujets, prétextes à l'introduction de nouvelles danses : danses orientales, danses mythologiques, danses traditionnelles espagnoles comme le flamenco, la jota ou encore la sardane, liée à la
« ronde de la paix »...
Réalisé entre 1904 et 1972, l'œuvre gravé de Picasso accompagne l'évolution de son rapport au mouvement dansé et permet de proposer un aperçu de la présence continue de la danse dans sa production, à travers quatre thématiques majeures.
Au cirque - Forains et saltimbanques
Picasso a toujours été fasciné par le monde circassien. À Paris, dès 1904, il est un habitué du cirque Medrano. Cette fréquentation assidue se ressent dans sa création : en 1905, les saltimbanques deviennent omniprésents dans ses œuvres. Suivant les traces de Toulouse-Lautrec, Picasso dessine ses premières « danseuses à cheval » ou « écuyères à panneau », du nom de la selle plate sur laquelle ces baladines se produisent. Au fil des années, il convoquera souvent cette figure, que l'on retrouve notamment sur le rideau de Parade.
La mythologie gréco-latine a profondément nourri l'œuvre de Picasso. Si le minotaure, alter ego de l'artiste, domine les années 1930, ce sont les bacchantes et l'ensemble du cortège dionysiaque qui s'imposent à partir des années 1940. Les bacchantes sont ces femmes enivrées qui pratiquent une danse rituelle en l'honneur de Dionysos-Bacchus, dieu du vin et du théâtre. Picasso s'inspire des bacchanales du classicisme français pour représenter ce nouveau type féminin. En août 1944, dans l'euphorie de la Libération de Paris, il reproduit Le Triomphe de Pan de Nicolas Poussin (1594-1665), qu'il réinterprète d'une manière cubiste : célébrant la joie de vivre retrouvée, cette peinture initie un nouveau départ dans son œuvre. À la faveur du retour à la paix et de séjours réguliers à Antibes, satyres, centaures, faunes et bacchantes s'affirment alors dans des compositions mêlant musique, danse et fête, dans lesquelles on voit parfois poindre l'influence du néo-classicisme de Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867).
Danser la corrida
Dans la culture populaire espagnole, les affinités entre danse et tauromachie sont nombreuses : les paroles et les figures du flamenco font souvent référence à la corrida ; le paso doble évoque le tercio de muleta, combat final du matador contre le taureau. Réciproquement, un certain nombre de musiques de danse sont jouées tout au long de la corrida. Lorsque le matador choisit de poser lui-même les banderilles, il le fait au son d'une valse ou d'une jota issue du folklore espagnol, dansant et virevoltant devant le taureau pour provoquer sa charge. Puis, alors que l'orchestre interprète un paso doble, le matador exécute, avec une cape rouge, une série de passes parfois comparées à des mouvements de flamenco, avant l'estocade finale. Picasso a pleinement intégré le potentiel dansant de la corrida. Si les danseurs des Ballets russes incarnaient matador et picador dans Le Tricorne, ce sont ici les toréros qui se font danseurs. Les banderilleros sont suspendus dans des postures qui semblent chorégraphiées, tandis que chevaux et taureaux se figent au milieu de pas de deux brutaux.
Pablo Picasso
Tauromaquia : suerte de muleta
1957
Aquatine au sucre
BNF, Estampes et photographie
Le pouvoir érotique de la danse
Au cours des années 1960, la présence de l'érotisme dans les œuvres de Picasso s'intensifie considérablement. L'artiste revisite les sujets qui lui sont chers pour en proposer une nouvelle interprétation, fortement sexualisée. En particulier, il explicite beaucoup plus que par le passé le caractère sensuel voire luxurieux de la danse : bacchantes, circassiennes et danseuses orientales apparaissent nues, leurs attributs sexuels exacerbés. Plus encore, ses représentations mettent en scène avec insistance le pouvoir érotique de la danse. Les danseuses adoptent des poses lascives, attirant de façon magnétique le regard de spectateurs concupiscents, auxquels Picasso paraît une nouvelle fois s'identifier. Ces jeux de séduction fascinent diverses figures incarnant l'autorité ou le pouvoir, captives de ces visions érotiques, tel Hérode face à Salomé. Le public lui-même est renvoyé à sa posture de voyeur, à l'image de ce cavalier, échappé de l'univers de Rembrandt (1606-1669), qui surprend une bacchanale nocturne dans une composition de 1971.
Amateur de bals populaires et de fêtes mondaines, Picasso a dansé toute sa vie. Sur certains clichés, on le voit, amusé, tenter un levé de jambe maladroit en pleine rue, ou ébaucher un pas de danse en compagnie de Jacqueline Roque, sa dernière égérie. Pour autant, cette affinité avec le mouvement dansé peut-elle avoir influencé sa pratique artistique ?
La série de photographies réalisée par Gjon Mili pour le magazine Life en août 1949 apporte quelques éléments de réponse. À l'aide d'un crayon lumineux, Mili invite Picasso à exécuter des dessins immatériels. Constitué d'une ligne ininterrompue de lumière, chaque motif est fixé sur la pellicule grâce à une durée d'exposition très longue. Parfois, une succession de flashs permet de capturer différents états de la gestuelle de l'artiste : son corps apparaît tourné dans plusieurs directions à la fois, à la façon d'un tableau cubiste.
Cette technique du trait continu, Picasso l'a expérimentée dès la fin des années 1900 : la pointe du crayon se pose sur le papier et ne le quitte qu'une fois le dessin achevé. Entre 1917 et 1924, l'artiste s'en sert de nouveau, aboutissant au « style curvilinéaire » de Mercure. Mais la proposition de Mili implique une nouveauté de taille : cette fois, le tracé s'épanouit dans un espace à trois dimensions. Mouvements amples des bras, extension maximale, le corps de Picasso semble se projeter dans une sphère pour déployer une imagerie en volume. Son geste devient, en quelque sorte et pour un bref instant, un geste de danseur, immortalisé par l'œuvre photographique, comme une esquisse de notation chorégraphique.
Brûlerie Caron
32 rue Notre Dame de Nazareth
75003 Paris
// ALERTE EVENEMENT //
Les Coffee Summer Sessions sont de retour ! Un programme totalement gratuit et caféiné vous attend. Devenez barista l'espace d'un jour et testez vos connaissances !
Cours de cuisine, atelier de painting ou encore dégustation de cafés... plein d'animations pour petits et grands, alors n'hésitez plus !
Du 7 au 25 août
Programme détaillé :
Mardi : Journée Cup Tasting
- 3 sessions à l'étage : 13H30, 15H, 16H30
- Dégustation de 5 cafés différents. Réalisez l'extraction avec l'aide du Barista et retrouvez à « l'aveugle » de quel café il s'agit.
Mercredi : GLACE au café Caron
- 3 sessions à l'étage : 13H30, 15H, 16H30
- Réalisation de glace au café et autoconsommation !
Jeudi : Vegan Latte
- Entrée libre de 13H30 à 18H
- Réalisez une boisson froide avec l'aide d'un barista. 3 recettes vous seront proposées.
Vendredi : Game of Coffee
- Entrée libre de 13H30 à 18H
- Défiez vous autour de jeu sur le café : coffret mystère, nez du café, blind test, roue de la chance, bonne pioche ...
Samedi : LATTE ART
- Entrée libre de 13H30 à 18H
- Apprenez l'art du dessin sur cappuccino : Painting, topping. Miam !
Dernier samedi (Samedi 28/08) : TRADITIONNEL BRUNCH BY CARON
Time:
18:00-21:00
Description:
in)(between off the record vol.7
横溝 光太郎 Kotaro YOKOMIZO - ぶどう酒と牛乳 Le vin et le lait
Vernissage le jeudi 16 août de 18h00 à 21h00 en présence de l'artiste 横溝 光太郎 Kotaro YOKOMIZO.
Exposition du jeudi 16 août au jeudi 23 août 2018
Kotaro YOKOMIZO, né à Tokyo en 1993, s'installe à Paris depuis 2013. Travaille en voyageant le monde.
L'exposition présente les tirages argentiques réalisés à la main par l'artiste.
La série « le vin et le lait » se composent avec les tirages que l'artiste a prises en Europe, aux Amériques et au Japon pendant son séjour en France depuis 2013. L'artiste s'est inspiré le Mythologies de Roland Barthes et a nommé la série « le vin et le lait » en citant un chapitre du livre.
Nous présentons également les photos hors de la série. Elles composent avec les photos qui sont prises dans la vie quotidienne de l'artiste.
L'artiste vous invite à découvrir son univers photographique exprimé en prose.
Dans son travail de peintre, Karina Kueffner traite des questions de base de la composition, de la forme et de la matérialité. Ses peintures sont caractérisées par la simplicité supposée dans la forme et la méthode de représentation et résultent d'actions réalisées avec précision et avec concentration.
Son processus de peinture reste une action limitée dans le temps, combinant différents substrats de peinture comme les films. En franchissant les limites de l'image et la question des frontières du format de l'image stéréotypé, les œuvres évitent une définition claire de la peinture et de l'objet. Le caractère fragmentaire et réduit des œuvres est évoqué par une moindre utilisation des moyens picturaux, où l'espace vide et l'absence constituent un élément essentiel du processus et des œuvres.
Avec "Shiny", Karina Kueffner et l'artiste invité Ludwig Hanisch présentent pour la première fois des objets-images qui sont développés en collaboration au cours d'un court processus de travail à la Cité internationale des arts.
La combinaison de cadres LED en tant que surface modulaire et individuellement enregistrable avec des œuvres d'art génère des objets qui découlent d'éléments picturaux, conceptuels et d'installation. Les cadres LED de Ludwig Hanisch fonctionnent comme un hommage analoge d'un canal vidéo transféré dans la "vie réelle".
Karina Kueffner (Allemagne) vit et travaille comme artiste plasticienne à Nuremberg, Allemagne. Elle est en résidence à la Cité internationale des arts par le biais du Ministère d'Etat bavarois des Sciences, de la Recherche et des Arts, Allemagne.
Time:
19:00-21:00
Description:
Atelier 8208
Des gribouillis, des mouvements, des formes et des lignes qui se déplacent dans différentes directions. Il a l'air d'une intensité bien serrée. Tout comme la surface du Soleil ressemble à celle des films. Martin Alund peint et dessine son esprit, ses nerfs, son énergie, ses pensées et ses sentiments, et tout ce qu'il y voit : le monde, tous les gens. L'ensemble de l'existence en tant que rayons X de l'énergie et de la sensualité.
« Je saute dans les sous-bois. Ça me déchire. J'ai coulé à travers le marais. Se mouiller. Sauter des rochers. Se tordre la cheville.
Un alter ego est apparu. Se pourrait-il qu'au lieu de devenir fou, ce soit un saint ? Je n'en sais rien. Je n'en suis pas sûr. Je m'habille dans son plastique la nuit. J'essaie de comprendre. »
Martin Ålund (Suède) est en résidence à la Cité internationale des arts par l'intermédiaire de l'Académie royale des beaux-arts de Suède (Konstakademien).
Time:
19:00-21:00
Description:
Atelier 8210
Née au Royaume-Uni, Sarah Blood vit et travaille actuellement aux États-Unis où elle enseigne la sculpture à l'Université d'Alfred à New York.
Le travail de Sarah Blood repousse les limites de la phénoménologie, présentant au spectateur de nouvelles façons de voir les matériaux les plus courants. Jouant avec la tension entre la lumière et la matérialité, ses objets et installations sculpturaux sont aussi simples que poétiques et parlent à une partie instinctive de nous, ce qui induit un sentiment d'émerveillement et de curiosité.
Sarah Blood (Royaume-Uni/Etats-Unis) est en résidence à la Cité internationale des arts par le biais de l'Université Alfred à New York.
Time:
19:00-23:00
Description:
Brixton Presents Public Service Announcement : Paris
Ce 16 août, la marque Brixton vous invite à son exposition « Public Service Announcement » à la Galerie Joseph Charlot. Venez ainsi découvrir les talents artistiques des ambassadeurs de la marque, Brian Delatorre, Dolan Stearns ainsi que Lucas Beaufort. Comme d'habitude, les boissons sont offertes et la petite originalité de l'event c'est que Dolan pourra vous tatouer pendant l'event (RSVP en MP auprès de lui).
Time:
19:30-21:00
Description:
Atelier 1432
« L'environnement physique et mental submergé donne un sentiment de perspective fraîche et pure, ce qui est impossible parce que l'espace-temps existant est rempli de diverses substances creuses.
L'action expérimentale avec le feu conduisant à l'utilisation de la force (physique) de friction, la manipulation destructrice avec des résultats matériels dans le démantèlement des idéaux existants, rétablissent l'espace pour une conception nouvelle de la forme, la technique et le cours de la créativité. »
Sigita Sniegs (Lettonie) est en résidence à la Cité internationale des arts par le biais du Ministère de la Culture de la république de Lettonie.
Time:
21:00-23:55
Description:
Si on chantait ?
Du 18 juillet au 19 août
Depuis 28 étés, la prairie du triangle de La Villette devient la plus grande salle de cinéma de Paris à ciel ouvert. Venez (re)voir des films sur le thème de la chanson. 25 soirées pour donner l'occasion à Wes Anderson, François Truffaut, ou encore Xavier Dolan de nous faire voyager en musique. Alors à vos micros ! #CineVillette
LE FESTIVAL
Des comédies musicales, des reprises à gogo, que ce soit Résiste interprété par Agnès Jaoui, The River of no return par Marilyn Monroe ou encore It's not Unusual par Tom Jones lui-même ! Des biopics pour se remémorer la brève et fulgurante carrière de Ian Curtis ou découvrir l'histoire abracadabrante du retour sur scène de Sixto Rodriguez, et quelques scènes cultes avec Jeanne Moreau chantant Le Tourbillon ou Anna Karina reprenant Ma ligne de chance.
Et cette année encore, le jeune public n'est pas oublié avec une journée spéciale à Little Villette suivie de la projection du Livre de la jungle de Wolfgang Reitherman.
PREMIERS PAS
Chaque samedi (excepté le 21 juillet), en première partie de soirée, projection d'un court métrage d'un réalisateur ayant sorti en salle son premier long métrage en 2017.
DES CROISIÈRES MUSICALES À BORD D'UNE PÉNICHE
Tous les samedis et dimanches, L'Eté du Canal s'associe à La Villette pour concocter des croisières gourmandes aux saveurs des films à découvrir ensuite sur l'écran géant du Cinéma en plein air !
SOIRÉES SPÉCIALES
Les mercredi 18 juillet et jeudi 9 août, Garden Party au jardin 21 du Glazart !
Le vendredi 10 août, balade indienne autour du film Devdas avec l'association Anardana.
Le samedi 18 août, à l'issue de la projection, venez danser sur l'album Discovery des Daft Punk !
La soirée continuera sur des sets d'électro cosmique et de mapping futuriste avec Les Animaux du Futur, à la Folie des Merveilles / Villette Makerz by WOMA.
INFOS TRANSATS
LOCATION DE TRANSAT, À PARTIR DE 19H30, DANS L'ESPACE SÉCURISÉ
FORFAIT 5 TRANSATS : 20 €
PLEIN TARIF : 7 €
ABONNEMENTS ET CARTES : GRATUIT
ABONNEMENTS/ & CARTES VILLETTE, QUELS AUTRES AVANTAGES ?
À NOTER
POUR DES RAISONS DE SÉCURITÉ, LA PRAIRIE DU TRIANGLE SERA ÉVACUÉE ENTRE 18H ET 19H LES JOURS DU CINÉMA EN PLEIN AIR. INTERDICTION AUX COUVERTS EN MÉTAL, ET TIRE-BOUCHONS.
VERRES ET BOUTEILLES EN VERRE DÉBOUCHÉES SONT AUTORISÉS. DES TIRE-BOUCHONS SERONT À VOTRE DISPOSITION.
LES OBJETS INTERDITS SERONT CONSIGNÉS
LES CHIENS NE SONT PAS AUTORISÉS.
PROGRAMME
LA LA LAND - DAMIEN CHAZELLE
Mercredi 18 juillet
L'histoire d'amour de Mia (Emma Stone), aspirante actrice, et de Sebastian (Ryan Gosling), un pianiste de jazz, résistera-t-elle à la vie trépidante du Hollywood des années 90 ? La comédie musicale culte La La Land a été récompensée par 6 Oscars, dont celui du meilleur réalisateur pour Damien Chazelle.
LA VIE AQUATIQUE - WES ANDERSON
Jeudi 19 juillet
La Vie aquatique retrace l'odyssée absurde et comique de l'océanographe Steve Zissou (Bill Muray), aux faux airs de commandant Cousteau. Et surprise : ce film de Wes Anderson, avec Cate Blanchett, Owen Wilson et Jeff Goldblum, comprend une dizaine de reprises de David Bowie en portugais.
ARTE FAIT SON KARAOKÉ
Vendredi 20 juillet
Et si vous veniez chanter les plus grands tubes de la chanson française ? De Barbara à Carmen, en passant par Etienne Daho, ARTE vous invite à son karaoké ! L'événement sera précédé de plusieurs épisodes de Silex and the City et 50 Nuances de Grecs, d'après les BD de Jul, et d'un court-métrage de Olivier Klein. Soirée présentée par Aline Afanoukoé
LE LIVRE DE LA JUNGLE - WOLFGANG REITHERMAN
Samedi 21 juillet
Abandonné dans la jungle, Mowgli doit faire face au tigre Shere Khan aux côtés de la panthère Bagheera et de l'ours Baloo... Retrouvez en famille Le Livre de la Jungle, un classique Disney qui rappelle qu'il en faut peu pour être heureux ! Il sera suivi d'Allons Enfants de Stéphane Desmoutier, tourné à la Villette !
YELLOW SUBMARINE - GEORGE DUNNING
Dimanche 22 juillet
Il était une fois un royaume enchanté protégé par le Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band, où le bonheur et la musique règnent en maîtres. Mais un jour, les méchants Blue Meanies leur déclarent la guerre... Yellow Submarine est un film d'animation de George Dunning, sur les inoubliables chansons des Beatles.
LENINGRAD COWBOYS GO AMERICA - Aki Kaurismäki
Mercredi 25 juillet
Quelque part dans la toundra sibérienne vit le plus mauvais groupe de rock du monde ! Il décide de partir chercher fortune aux États-Unis. Mais la route qui mène au succès est longue et sinueuse... Leningrad Cowboys go America est une comédie d'Aki Kaurismäki, avec les Leningrad Cowboys dans leurs propres rôles !
HOLY MOTORS - LEOS CARAX
Jeudi 26 juillet
Accompagné par la mystérieuse Céline, M. Oscar est, à bord de sa luxueuse limousine, tantôt père de famille, tantôt meurtrier ou grand patron. Mais est-il l'homme sans attache qu'il prétend être ? Holy Motors est un film de Leos Carax, avec Eva Mendes et Kylie Minogue, en compétition au festival de Cannes 2012.
MOMMY - XAVIER DOLAN
Vendredi 27 juillet
Mommy raconte l'histoire d'une veuve qui récupère la garde de son fils, adolescent impulsif et violent. Grâce à la voisine, le trio inattendu retrouve une forme d'équilibre. Ce drame de Xavier Dolan, ponctué de chansons de Céline Dion, Dido et tant d'autres, a remporté le prix du Jury du festival de Cannes 2014.
LES CHANSONS D'AMOUR - Christophe Honoré
Samedi 28 juillet
Pour surmonter leurs problèmes de couple, Julie (Ludivine Sagnier) et Ismaël (Louis Garrel) décident de commencer une relation à trois en accueillant Alice (Clothilde Hesme) dans leur appartement. Les Chansons d'amour de Christophe Honoré a remporté le César 2008 de la meilleure musique de film.
JULES ET JIM - FRANÇOIS TRUFFAUT
Dimanche 29 juillet
Paris, 1907. Jules et Jim sont des amis inséparables. Pourtant, ils tombent tous les deux amoureux de Catherine, incarnée par Jeanne Moreau. Leur relation résistera-t-elle aux écueils des sentiments ? C'est dans ce film de François Truffaut, que l'on trouve la chanson Le tourbillon de la vie écrite par Serge Rezvani.
SUGAR MAN - MALIK BENDJELLOUL
Mercredi 1 août
Dans les années 70, Sixto Rodríguez enregistre deux albums dans l'indifférence du public. En Afrique du Sud, il devient pourtant l'idole des jeunes. Des années plus tard, deux fans du Cap se lancent à sa recherche. Sugar Man de Malik Bendjelloul remporte l'Oscar du meilleur film documentaire en 2012.
SPRING BREAKERS - HARMONY KORINE
Jeudi 2 août
Pour financer leur Spring Break, quatre filles braquent une banque. Alors qu'elles sont arrêtées par la police, un malfrat paie leur caution et les prend sous son aile... Spring Breakers de Harmony Korine, avec James Franco, Vanessa Hudgens et Selena Gomez, a été présenté à la 69e Mostra de Venise.
interdit aux moins de 12 ans
ON CONNAÎT LA CHANSON - ALAIN RESNAIS
Vendredi 3 août
Odile (Sabine Azéma) et Claude (Pierre Arditi) forment en apparence un couple solide. Pourtant, l'éternelle indécision de Claude finit par agacer Odile, qui observe avec nostalgie le retour d'un vieil amour, Nicolas (Jean-Pierre Bacri)... On connaît la chanson d'Alain Resnais a remporté 7 Césars en 1998.
MARS ATTACKS! - TIM BURTON
Samedi 4 août
Les Martiens ont décidé de rendre visite à la planète Terre, ce qui provoque l'effervescence. Le film de science-fiction parodique Mars Attacks! de Tim Burton, avec Jack Nickolson, Glenn Close et Pierce Brosnan, sera précédé du court-métrage Junior de Julia Ducournau, la réalisatrice du très remarqué Grave.
PIERROT LE FOU - JEAN-LUC GODARD
Dimanche 5 août
Fernand Griffon (Jean-Paul Belmondo) est désabusé : il vient de perdre son emploi. Sur un coup de tête, il quitte femme et enfants pour partir avec un ancien flirt (Anna Karina) dans le Sud de la France. Précurseur du road movie, le film Pierrot le fou de Jean-Luc Godard a été primé à la Mostra de Venise en 1965.
FRANCES HA - NOAH BAUMBACH
Mercredi 8 août
Frances espère intégrer une compagnie de danse. En attendant, elle donne des cours à des enfants. Dans les rues de New-York, elle s'amuse, danse un peu, et s'égare beaucoup... Frances Ha, de Noah Baumbach, a permis à Greta Gerwig de remporter le Golden Globes 2014 de la meilleure actrice dans un film musical.
CONTROL - ANTON CORBIJN
Jeudi 9 août
Control d'Anton Corbijn retrace la vie de Ian Curtis, leader du groupe de rock anglais Joy Division, tiraillé entre sa vie de famille, sa gloire naissante et son amour pour une autre femme. Le film a été distingué au festival de Cannes 2007, en remportant entre autres le Prix Regards Jeunes.
DEVDAS - SANJAY LEELA BHANSALI
Vendredi 10 août
Devdas rentre en Inde après ses études et retrouve Parvati, qu'il aime depuis l'enfance. Mais l'emprise des castes sera-t-elle plus puissante que la passion ? Véritable Roméo et Juliette indien, ce film de Sanjay Leela Bhansalt, avec Shahrukh Khan, a popularisé la culture Bollywood en Occident.
ATTACHE-MOI ! - Pedro Almodóvar
Samedi 11 août
Marina (Victoria Abril), actrice porno, cherche à faire carrière dans le cinéma traditionnel. Mais elle est séquestrée par Ricky (Antonio Banderas), un admirateur qui espère la séduire... Le film Attache-moi ! de Pedro Almodóvar sera précédé du court-métrage Le Diable est dans les détails, de Fabien Gorgeart.
RIVIÈRE SANS RETOUR - OTTO PREMINGER
Dimanche 12 août
A sa sortie de prison, Matt retrouve son fils. Alors qu'ils aspirent à une vie calme, leur route croise celle d'une chanteuse de bar et de son amant, aux intentions troubles... Le western Rivière sans retour d'Otto Preminger marque la rencontre des stars d'Hollywood Robert Mitchum et Marilyn Monroe.
BANDE DE FILLES - Céline Sciamma
Mercredi 15 août
Pour Marieme, 16 ans, la vie est une succession d'interdits. Sa rencontre avec trois filles affranchies va tout changer. Présenté en ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs, Bande de filles de Céline Sciamma a été sélectionné dans de nombreux festival lors de sa sortie en 2014, et a reçu 3 nominations aux Césars.
TONI ERDMANN - MAREN ADE
Jeudi 16 août
Inès est l'une des brillantes associées d'une société allemande. Quand son père débarque sans prévenir et lui demande si elle est heureuse, c'est pour elle le début d'un bouleversement profond... Le film Toni Erdmann de Maren Ade a remporté de nombreux prix dont celui de la critique internationale à Cannes en 2016.
PROMISED LAND - GUS VAN SANT
Vendredi 17 août
Deux représentants d'un grand groupe proposent aux habitants d'un village de racheter leurs terres, pour en exploiter les ressources énergétiques. Ce qui s'annonçait comme un jeu d'enfant va pourtant se compliquer. Promised Land, de Gus Van Sant avec Matt Damon, a reçu la mention spéciale du jury à la Berlinale 2013.
INTERSTELLA 5555 - DAFT PUNK/LEIJI MATSUMOTO/KAZUHISA TAKENOUCHI
Samedi 18 août
Quatre musiciens d'une autre galaxie sont kidnappés par un manager maléfique. Dans Interstella 5555: The Story of the Secret Star System, les dessins de Leiji Matsumoto rencontrent les musiques des Daft Punk. Le film sera précédé du court-métrage Fox-Terrier de Hubert Charuel réalisateur de Petit Paysan.
LES PARAPLUIES DE CHERBOURG - JACQUES DEMY
Dimanche 19 août
Geneviève (Catherine Deneuve) vit avec sa mère, qui tient un magasin de parapluies à Cherbourg. Avec Guy, ils se jurent une passion éternelle. Hélas, il part faire son service militaire... La célèbre comédie musicale Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy a remporté la Palme d'or au festival de Cannes 1964.
Description:
「深みへ‐日本の美意識を求めて‐」展
Du 14 juillet au 21 août 2018
Tous les jours de 11h à 20h (fermeture les 23 juillet et 6 août)
Tradition et modernité, flou et forme, éphémère et éternité, deux faces contraires d'un même élément : l'esthétique japonaise ou l'art de la coexistence des opposés.
Présentée dans l'Hôtel Salomon de Rothschild, cette exposition qui marquera le coup d'envoi de Japonismes 2018 est conçue sous le commissariat de Yuko Hasegawa, directrice artistique au musée d'art contemporain de Tokyo. Elle dévoilera l'âme de l'esthétique japonaise à travers un parcours jalonné d'œuvres traditionnelles et de productions contemporaines. Quel meilleur exemple pour illustrer l'harmonie qui transcende les medium artistiques et les époques et pour incarner la vitalité propre à l'esthétique japonaise, qu'une poterie Jômon de plusieurs milliers d'années avant J.C., présentée à côté d'une robe sculptée par le jeune créateur de la marque Anrealage, inspirée justement de ladite poterie ? À travers un large éventail de créations (peinture, installation, photographie, mode, sculpture, etc.) et de thématiques illustrant une multiplicité de concepts (primitivisme, hybridation, minimalisme, alchimie, philosophie de la légèreté, renaissance, etc.), l'exposition appréhendera l'esthétique japonaise, qui unit tradition et modernité, sous une perspective nouvelle.
UN VOYAGE AU COEUR DE 10 000 ANS D'HISTOIRE DE L'ART
Cette exposition a pour vocation de synthétiser les éléments des manifestations prévues à Paris dans le cadre de la saison culturelle « Japonismes 2018 ».
La culture artistique de cet archipel d'Extrême-Orient, dont le climat varie considérablement du nord au sud et avec les saisons, est intimement liée à la nature. Son isolement a donné naissance à une façon originale d'absorber et de développer la culture.
L'esthétique japonaise inclut ainsi des éléments parfois antagonistes tels que le calme et le mouvement, le masculin et le féminin, le bien et le mal, la forme et le chaos, la permanence et l'instant, le baroque et le minimalisme, la tradition et la modernité ; c'est dans cette zone de flottement où les pôles opposés deviennent les deux facettes d'une même pièce qu'elle s'épanouit. Il n'est pas question de synthèse conciliatrice où les éléments opposés seraient à la fois éliminés et affirmés (aufhebung) comme dans la dialectique occidentale. Au contraire, ils restent bien distincts l'un de l'autre.
D'une certaine façon, on pourrait parler de « dialectique du flottement ».
Cette vision ne repose pas sur l'anthropocentrisme occidental qui affirme le dualisme soi/autre et sujet/objet, séparant la nature de la société, mais sur un anti-anthropocentrisme animiste où l'homme ne fait qu'un avec la nature et avec l'environnement et qui reconnaît la nature divine de toute chose. Cet état d'esprit mène à un moyen de « japoniser » librement les cultures étrangères grâce à l'imitation et à une grande curiosité intellectuelle, sans filtre critique. Lévi-Strauss oppose à la conception « centrifuge » du sujet qui prévaut en Occident une conception « centripète », relativement ouverte, où l'essence de l'individu dépend des circonstances dans lesquelles ils se trouve. Reposant sur la liberté d'assimilation et une identité ouverte en fonction des circonstances, la culture japonaise possède un dynamisme et une énergie qui rappellent l'activité biologique et le renouvellement cellulaire.
À l'ère de l'anthropocène (changements environnementaux causés par l'anthropocentrisme), confrontées à la question du terrorisme et des migrations, la France et l'Europe cherchent à tâtons une nouvelle direction. Cette exposition est aussi un message du Japon en faveur de la coexistence du présent et du passé et du vivre-ensemble. Son titre, « Fukami » - une plongée dans l'esthétique japonaise, enjoint les visiteurs à dépasser les clichés existants pour s'immerger sans les profondeurs de la véritable essence de l'esthétique japonaise. L'espace d'exposition est donc conçu de façon interactive, afin que le public puisse éprouver les liens créatifs entre des œuvres très différentes. Les œuvres exposées au sein de ce magnifique bâtiment français du 19e siècle couvrent 10 000 ans d'histoire. La conception de l'espace a été confié à l'agence d'architecture SANAA. Les interactions entre les œuvres et le bâtiment, tout en transparence et en flottement, annulent leurs origines, guidant les visiteurs dans un espace de pur dialogue avec les objets. Cette scénographie interactive qui traverse les âges et les pays en juxtaposant œuvres anciennes et contemporaines d'une part, japonaises et occidentales d'autre part, invite un voyage qui apporte de nouvelles perspectives et de nouveaux regards sur le monde. Cent pièces créées par 25 artistes sont exposées, avec « l'expression du vivant » pour fil conducteur.
Elles sont organisées autour de 10 thèmes :
- Prologue - Dualité d'échos, Exprimer les origines de la vie - déconstruction et transmission de l'animisme
- L'alchimie - transformer la matière, transformer la perception
- Esthétique de la disparition - Minimalisme
- Vers le Sud - Revitalisation de la créativité par la sphère périphérique
- Représentation du désastre et de la crise - les médias vers une nouvelle existence
- Renaissance répétée, Renaissance de l'intangible
- Paysage subjectif - philosophie de la légèreté
- Hybridation - Coexistance
- Epilogue - Transformation
Tout comme le japonisme du 19e siècle a eu un fort impact sur Paris et sur l'Europe, cette exposition est une occasion de favoriser le tissage de liens variés et stimulants et de suggérer que des imaginations diverses peuvent entrer en résonance, de nos jours, en 2018.
Yuko Hasegawa
(Left) National Treasure, Flame Style Vessel, Tokamachi City Museum (Right) ANREALAGE, collaboration with NAWA Kohei | SANDWICH, ANREALAGE 2017-2018 autumn & winter collection "ROLL"
Kohei Nawa
Itô Jakuchu
Lee Ufan
Paul Gauguin
Description:
Bibliothèque-musée de l'Opéra, Palais Garnier
Entrée à l'angle des rues Scribe et Auber, Paris 9e
Du 19 juin au 16 septembre 2018
Tous les jours 10h > 17h
Tarifs de visite
Plein tarif : 12 € - Tarif réduit : 8 €
Entrée gratuite pour les moins de 12 ans, personnes en situation de handicap et leur accompagnateur, demandeurs d'emploi.
Commissariat
Bérenger Hainaut, conservateur au département de la Musique, BnF
Inès Piovesan, chef du Service des éditions, Opéra national de Paris
Catalogue
Picasso et la danse
Sous la direction de Bérenger Hainaut et Inès Piovesan BnF Éditions
22 x 27 cm, 192 pages, 100 illustrations environ, 39 €
Pablo Picasso (1881-1973) est certainement l'un des artistes les plus complets du xxe siècle : à la fois peintre, dessinateur, sculpteur, graveur, il n'a cessé d'approfondir toutes les techniques, explorant les champs et les modes d'expression les plus divers. À partir des années 1910, il découvre le monde du spectacle et travaille à la création de décors et costumes qui marqueront l'histoire du ballet. Parade (1917), Le Tricorne (1919), Pulcinella (1920), Mercure (1924) constituent autant de repères majeurs pour cet art. L'héritage de Picasso reste d'ailleurs vivace au sein du répertoire du Ballet de l'Opéra de Paris, témoignant de l'importance de la place qu'il occupe dans le paysage chorégraphique.
Mais il faut dépasser le cadre du ballet pour découvrir que l'intérêt de Picasso pour la danse s'est en réalité exprimé dès ses plus jeunes années. Des danseuses de cirque des années 1900 aux danses érotiques du dernier Picasso, en passant par les scènes de bacchanales des années 1940 à 1960, tout a semblé prétexte à représenter des corps en mouvement. La dynamique du mouvement dansé a ainsi traversé toute l'œuvre du maître, allant parfois jusqu'à alimenter son geste artistique.
L'exposition organisée par la Bibliothèque nationale de France et l'Opéra national de Paris explore les différentes facettes du rapport de Picasso à la danse, entre vie de troupe et recherches créatrices, entre beaux-arts et spectacle vivant.
I. La troupe des Ballets russes
En mars 1915, Jean Cocteau cherche à rencontrer Picasso. Le jeune écrivain, qui côtoie les Ballets russes depuis 1909, souhaite marquer les esprits et s'imposer en tant que créateur auprès de Serge Diaghilev, le directeur de la compagnie. Il imagine donc de rallier le chef de file du mouvement cubiste et de le convaincre de participer à un de ses projets scéniques : Parade. Au début de l'été, le compositeur Edgar Varèse accepte de présenter Cocteau à Picasso : cette première rencontre signe le début de la collaboration de l'artiste avec les Ballets russes.
De 1917 à 1925, Picasso partage régulièrement la vie de la troupe, à l'occasion de résidences de travail ou de tournées, en France et à l'étranger. Il incarne une forme de renouveau au sein des Ballets russes, aux côtés de Cocteau mais aussi de Léonide Massine, alors principal chorégraphe. Au fil de ces années de collaboration, Picasso noue de nombreuses amitiés, dont témoignent portraits et caricatures, ainsi qu'une abondante correspondance. Sa forte implication dans l'univers mondain du ballet s'explique aussi par sa rencontre avec Olga Khokhlova : danseuse pour Diaghilev depuis 1911, elle entame une liaison avec Picasso en 1917, avant de l'épouser le 12 juillet 1918. Jusqu'en 1924, elle sera omniprésente dans ses œuvres.
Dans ce contexte, le ballet devient une thématique à part entière : Picasso réalise de nombreuses études de mouvements dansés et multiplie les dessins de danseurs, de ballerines et de pas de deux.
Pablo Picasso, Danseuse ayant servi de frontispice pour le livre de Boris Kochno, Le Ballet, mars 1954 lithographie en couleur BnF, Estampes et photographie
Picasso a contribué à dix productions de ballets, dont six pour les Ballets russes. Son implication se limite parfois à un simple rideau de scène, ou à des indications pour le faire réaliser : c'est le cas par exemple pour Le Train bleu (1924) ou Le Rendez-vous (1945). Entre 1917 et 1924, il s'investit toutefois très activement dans quatre productions majeures : Parade (1917), Le Tricorne (1919), Pulcinella (1920) et Mercure (1924), ballets pour lesquels il conçoit décors, costumes et rideaux de scène.
Ces réalisations coïncident avec une prise de distance vis-à-vis de la technique cubiste. Après une dizaine d'années de recherches systématiques, qui l'ont mené du proto-cubisme des Demoiselles d'Avignon (1907) au cubisme synthétique, il commence à explorer de nouvelles directions. Des dessins naturalistes font leur réapparition dès 1915. Dans Parade cohabitent éléments néo-classiques et éléments cubistes, que Picasso n'abandonne pas pour autant : il les distille au fil des productions, par petites touches, avant de leur substituer une première forme de surréalisme dans Mercure. Le ballet accompagne ainsi les mutations successives de l'artiste.
À partir des années 1970, certains de ces ballets ont été reconstitués par l'Opéra de Paris. Après Parade, recréé en 1979 à l'occasion d'un hommage à Erik Satie, ce sont Le Tricorne, Le Train bleu et Le Rendez-vous qui intègrent simultanément le répertoire de l'Opéra en 1992. En comptant aussi Icare, dans une nouvelle production créée au Palais Garnier en 1962, cinq des ballets de Picasso sont actuellement au répertoire de l'institution.
Imaginé par Cocteau, l'argument de Parade est très simple : devant un chapiteau, les artistes tentent de convaincre le public d'entrer pour assister à leur spectacle en donnant un aperçu de leurs numéros (la « parade »). Cocteau veut puiser la « force de vie » présente dans le cirque pour « féconder » un art théâtral jugé moribond. Ce projet ne pouvait mieux convenir à Picasso : particulièrement sensible à l'univers des saltimbanques, il s'identifie à Arlequin, « double mélancolique » très présent dans son œuvre. Sollicité par Cocteau, il accepte de participer, aux côtés de Massine et du compositeur Erik Satie. Il réalise un décor cubiste, qui contraste avec le néo-classicisme de son rideau de scène. Par ailleurs, Picasso modifie le ballet de façon notable. Il introduit les personnages des managers, dont les costumes sont pensés comme des sculptures cubistes, ainsi qu'un numéro de « cheval-jupon », sur le modèle de celui qu'il a observé au cirque Medrano. Ses costumes contribuent largement au scandale de la création de Parade, qui finit néanmoins par s'imposer.
Après la réussite de Parade, Diaghilev invite Picasso à participer à un second ballet, entièrement espagnol : El Sombrero de tres picos (Le Tricorne), adapté du roman picaresque de Pedro de Alarcón. Manuel de Falla compose la musique et Massine est de nouveau chargé de la chorégraphie, conseillé par Félix Fernandez, un danseur de flamenco. L'intrigue du ballet s'articule autour des personnages du meunier et de sa femme, convoitée par le gouverneur de la province. À la suite de nombreuses péripéties, le gouverneur est rossé, avant que la foule ne se lance dans une jota finale, danse traditionnelle espagnole. Picasso réalise des décors aux teintes douces, à la fois naturalistes et subtilement cubistes, sur lesquels ses costumes très colorés, d'inspiration populaire, se détachent vivement. Le Tricorne, qui lui rappelle ses racines andalouses, lui permet d'exprimer sa passion pour la corrida, qu'il fait infuser dans le ballet : il fait danser matador et picador au milieu des villageois, et représente sur le rideau de scène une arène, un jour de corrida.
En avril 1917, les Ballets russes sont en tournée en Italie : la troupe se produit à Rome, avant de gagner Naples. Alors que Picasso travaille sur Parade, Diaghilev et Massine rassemblent des matériaux pour un nouveau ballet, inspiré de la commedia dell'arte. Adaptant une pièce du théâtre napolitain du xviiie siècle, Massine écrit l'argument de Pulcinella quelques mois plus tard. Diaghilev, de son côté, après avoir collecté des manuscrits attribués à Jean-Baptiste Pergolèse (1710-1736), propose à Igor Stravinsky de s'en servir pour composer une nouvelle musique de ballet. Picasso rejoint le projet en décembre 1919 et réalise une première série d'esquisses évoquant l'esthétique du Second Empire. Après plusieurs refus de Diaghilev, il opte pour une scène de rue nocturne : Naples est représentée selon les principes cubistes, avec vue sur le Vésuve. Les costumes qu'il conçoit empruntent à la fois aux costumes du XVIIIe siècle et aux traditions populaires napolitaines, qu'il a découvertes en 1917. Pulcinella est créé par les Ballets russes à l'Opéra de Paris le 15 mai 1920.
En 1924, Diaghilev et Cocteau montent Le Train bleu. Sollicité, Picasso accepte qu'un de ses tableaux soit reproduit pour servir de rideau de scène. Au même moment, le comte Étienne de Beaumont lance un projet concurrent. Pour ses « Soirées de Paris », il réunit une équipe composée de Satie, Massine et Picasso, auxquels il commande un ballet autour du dieu Mercure.
Picasso a carte blanche. S'éloignant du cubisme, il conçoit des « poses plastiques » d'allure surréaliste : les Trois Grâces apparaissent travesties ; certains personnages sont incarnés par des sculptures mobiles. L'artiste approfondit aussi une nouvelle technique, à base de lignes continues : ce style, dit « calligraphique » ou
« curvilinéaire », irriguera sa production dans les années suivantes.
Lors de la première de Mercure, le 15 juin 1924, un groupe de dadaïstes menés par André Breton et Louis Aragon déclenche une cabale visant Satie et Beaumont. Quelques jours plus tard, ils dressent toutefois dans la presse un portrait élogieux de Picasso : son dernier ballet majeur signe ainsi son entrée dans le surréalisme.
En 1962, Serge Lifar est invité par l'Opéra de Paris à remonter son ballet Icare. L'argument qu'il a conçu s'inspire de la mythologie grecque : grâce aux ailes fabriquées par son père Dédale, Icare s'élance dans les airs ; mais grisé par le vol, il s'approche trop près du soleil, la cire de ses ailes fond et il tombe dans la mer. Créé en 1935, le ballet est un manifeste où la danse s'écrit indépendamment de la musique : outre la chorégraphie, Lifar est responsable des « rythmes » qui l'accompagnent, orchestrés par Arthur Honegger.
Pour cette reprise, l'ancien danseur conçoit lui-même de nouveaux costumes et propose à son ami Picasso, rencontré grâce aux Ballets russes dans les années 1920, de réaliser décor et rideau de scène. Depuis 1924, Picasso n'a plus travaillé pour le ballet, à l'exception d'un rideau pour Le Rendez-vous (1945) de Roland Petit, qui reprend une toile existante. L'artiste accepte pourtant d'imaginer ce nouveau décor : il fournit à Lifar une esquisse rappelant une autre « chute d'Icare », celle de la fresque qu'il a peinte en 1958 pour le siège de l'Unesco.
III. Représenter la danse
Au-delà de l'univers du ballet, Picasso a représenté un grand nombre de scènes de danses. Dès la fin des années 1890, des danseuses de cabaret apparaissent dans ses œuvres. L'artiste fréquente alors beaucoup music-halls et cafés-concerts : les danseuses de french cancan mais aussi les bals populaires qu'il dépeint, sont autant de témoins de sa vie de bohème, en prise avec le monde de la nuit et de la fête. Ces premières thématiques laissent ensuite la place à d'autres sujets, prétextes à l'introduction de nouvelles danses : danses orientales, danses mythologiques, danses traditionnelles espagnoles comme le flamenco, la jota ou encore la sardane, liée à la
« ronde de la paix »...
Réalisé entre 1904 et 1972, l'œuvre gravé de Picasso accompagne l'évolution de son rapport au mouvement dansé et permet de proposer un aperçu de la présence continue de la danse dans sa production, à travers quatre thématiques majeures.
Au cirque - Forains et saltimbanques
Picasso a toujours été fasciné par le monde circassien. À Paris, dès 1904, il est un habitué du cirque Medrano. Cette fréquentation assidue se ressent dans sa création : en 1905, les saltimbanques deviennent omniprésents dans ses œuvres. Suivant les traces de Toulouse-Lautrec, Picasso dessine ses premières « danseuses à cheval » ou « écuyères à panneau », du nom de la selle plate sur laquelle ces baladines se produisent. Au fil des années, il convoquera souvent cette figure, que l'on retrouve notamment sur le rideau de Parade.
La mythologie gréco-latine a profondément nourri l'œuvre de Picasso. Si le minotaure, alter ego de l'artiste, domine les années 1930, ce sont les bacchantes et l'ensemble du cortège dionysiaque qui s'imposent à partir des années 1940. Les bacchantes sont ces femmes enivrées qui pratiquent une danse rituelle en l'honneur de Dionysos-Bacchus, dieu du vin et du théâtre. Picasso s'inspire des bacchanales du classicisme français pour représenter ce nouveau type féminin. En août 1944, dans l'euphorie de la Libération de Paris, il reproduit Le Triomphe de Pan de Nicolas Poussin (1594-1665), qu'il réinterprète d'une manière cubiste : célébrant la joie de vivre retrouvée, cette peinture initie un nouveau départ dans son œuvre. À la faveur du retour à la paix et de séjours réguliers à Antibes, satyres, centaures, faunes et bacchantes s'affirment alors dans des compositions mêlant musique, danse et fête, dans lesquelles on voit parfois poindre l'influence du néo-classicisme de Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867).
Danser la corrida
Dans la culture populaire espagnole, les affinités entre danse et tauromachie sont nombreuses : les paroles et les figures du flamenco font souvent référence à la corrida ; le paso doble évoque le tercio de muleta, combat final du matador contre le taureau. Réciproquement, un certain nombre de musiques de danse sont jouées tout au long de la corrida. Lorsque le matador choisit de poser lui-même les banderilles, il le fait au son d'une valse ou d'une jota issue du folklore espagnol, dansant et virevoltant devant le taureau pour provoquer sa charge. Puis, alors que l'orchestre interprète un paso doble, le matador exécute, avec une cape rouge, une série de passes parfois comparées à des mouvements de flamenco, avant l'estocade finale. Picasso a pleinement intégré le potentiel dansant de la corrida. Si les danseurs des Ballets russes incarnaient matador et picador dans Le Tricorne, ce sont ici les toréros qui se font danseurs. Les banderilleros sont suspendus dans des postures qui semblent chorégraphiées, tandis que chevaux et taureaux se figent au milieu de pas de deux brutaux.
Pablo Picasso
Tauromaquia : suerte de muleta
1957
Aquatine au sucre
BNF, Estampes et photographie
Le pouvoir érotique de la danse
Au cours des années 1960, la présence de l'érotisme dans les œuvres de Picasso s'intensifie considérablement. L'artiste revisite les sujets qui lui sont chers pour en proposer une nouvelle interprétation, fortement sexualisée. En particulier, il explicite beaucoup plus que par le passé le caractère sensuel voire luxurieux de la danse : bacchantes, circassiennes et danseuses orientales apparaissent nues, leurs attributs sexuels exacerbés. Plus encore, ses représentations mettent en scène avec insistance le pouvoir érotique de la danse. Les danseuses adoptent des poses lascives, attirant de façon magnétique le regard de spectateurs concupiscents, auxquels Picasso paraît une nouvelle fois s'identifier. Ces jeux de séduction fascinent diverses figures incarnant l'autorité ou le pouvoir, captives de ces visions érotiques, tel Hérode face à Salomé. Le public lui-même est renvoyé à sa posture de voyeur, à l'image de ce cavalier, échappé de l'univers de Rembrandt (1606-1669), qui surprend une bacchanale nocturne dans une composition de 1971.
Amateur de bals populaires et de fêtes mondaines, Picasso a dansé toute sa vie. Sur certains clichés, on le voit, amusé, tenter un levé de jambe maladroit en pleine rue, ou ébaucher un pas de danse en compagnie de Jacqueline Roque, sa dernière égérie. Pour autant, cette affinité avec le mouvement dansé peut-elle avoir influencé sa pratique artistique ?
La série de photographies réalisée par Gjon Mili pour le magazine Life en août 1949 apporte quelques éléments de réponse. À l'aide d'un crayon lumineux, Mili invite Picasso à exécuter des dessins immatériels. Constitué d'une ligne ininterrompue de lumière, chaque motif est fixé sur la pellicule grâce à une durée d'exposition très longue. Parfois, une succession de flashs permet de capturer différents états de la gestuelle de l'artiste : son corps apparaît tourné dans plusieurs directions à la fois, à la façon d'un tableau cubiste.
Cette technique du trait continu, Picasso l'a expérimentée dès la fin des années 1900 : la pointe du crayon se pose sur le papier et ne le quitte qu'une fois le dessin achevé. Entre 1917 et 1924, l'artiste s'en sert de nouveau, aboutissant au « style curvilinéaire » de Mercure. Mais la proposition de Mili implique une nouveauté de taille : cette fois, le tracé s'épanouit dans un espace à trois dimensions. Mouvements amples des bras, extension maximale, le corps de Picasso semble se projeter dans une sphère pour déployer une imagerie en volume. Son geste devient, en quelque sorte et pour un bref instant, un geste de danseur, immortalisé par l'œuvre photographique, comme une esquisse de notation chorégraphique.
du 27 avril au 29 septembre 2018, prolongée jusqu'au 2 janvier 2019
du mardi au samedi de 11h à 18h
Personnage clé de l'histoire de la photographie française, Willy Ronis (1910-2009) est l'une des plus grandes figures de cette photographie dite « humaniste », attachée à capter fraternellement l'essentiel de la vie quotidienne des gens. À partir de 1985, Willy Ronis se plonge dans son fonds photographique pour sélectionner ce qu'il considère comme l'essentiel de son travail. Il réalise une série de six albums, constituant ainsi son « testament photographique ». Ces albums inédits sont la matrice de cette exposition.
À l'invitation de Frédérique Calandra, Maire du 20e arrondissement, Willy Ronis par Willy Ronis est à voir et à écouter du 27 avril au 29 septembre 2018, au Pavillon Carré de Baudouin, qui fête ses dix ans cette année, au cœur de ce quartier de Paris qu'il aimait tant.
Devenu reporter photographe en 1936, Willy Ronis mène de front commandes et recherches personnelles. Observant le monde, ses photos dressent une sorte de portrait à la fois intimiste et profond de la société et de l'époque. Elles constituent un immense travelling qui donne à voir, à comprendre et à aimer les gens dans l'ordinaire de leur vie. En plaçant l'homme au centre de son œuvre, en posant sur lui un regard optimiste et bienveillant, Willy Ronis n'en néglige pas pour autant de rendre compte de la dureté de l'époque, d'où ces nombreuses images sur le monde du travail et les luttes ouvrières, marquant son empathie et un engagement social qui perdure tout au long de son œuvre.
Outre les photographies exposées, près de deux cents, réalisées entre 1926 et 2001, le public pourra également feuilleter les albums à partir de bornes composées de tablettes interactives. Par ailleurs, une série de films et de vidéos réalisés sur Willy Ronis sera projetée dans l'auditorium selon une programmation particulière. Une occasion unique d'entrer de plain-pied dans l'univers personnel de l'artiste.
Neuf ans après le décès de Willy Ronis, cette exposition célèbre la clôture de la succession et l'entrée de l'œuvre dans les collections de la MAP, l'établissement du ministère de la Culture qui gère, entre autres, les grandes donations photographiques faites à l'État. Le commissariat de cette exposition est assuré par Gérard Uféras, photographe, l'un des plus proches amis de Willy Ronis, et par Jean-Claude Gautrand, photographe, journaliste et historien de la photographie française. Toutes les photographies exposées font l'objet d'un travail exceptionnel au sein du laboratoire de l'Agence photographique de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais, qui les diffuse en exclusivité.
Déclaration d'indépendance en 1945 (reconnue ultérieurement)
Description:
Anniversaire de l'Indépendance du Gabon
Le Gabon acquit son indépendance le 17 août 1960.
Time:
13:30-18:00
Description:
Brûlerie Caron
32 rue Notre Dame de Nazareth
75003 Paris
// ALERTE EVENEMENT //
Les Coffee Summer Sessions sont de retour ! Un programme totalement gratuit et caféiné vous attend. Devenez barista l'espace d'un jour et testez vos connaissances !
Cours de cuisine, atelier de painting ou encore dégustation de cafés... plein d'animations pour petits et grands, alors n'hésitez plus !
Du 7 au 25 août
Programme détaillé :
Mardi : Journée Cup Tasting
- 3 sessions à l'étage : 13H30, 15H, 16H30
- Dégustation de 5 cafés différents. Réalisez l'extraction avec l'aide du Barista et retrouvez à « l'aveugle » de quel café il s'agit.
Mercredi : GLACE au café Caron
- 3 sessions à l'étage : 13H30, 15H, 16H30
- Réalisation de glace au café et autoconsommation !
Jeudi : Vegan Latte
- Entrée libre de 13H30 à 18H
- Réalisez une boisson froide avec l'aide d'un barista. 3 recettes vous seront proposées.
Vendredi : Game of Coffee
- Entrée libre de 13H30 à 18H
- Défiez vous autour de jeu sur le café : coffret mystère, nez du café, blind test, roue de la chance, bonne pioche ...
Samedi : LATTE ART
- Entrée libre de 13H30 à 18H
- Apprenez l'art du dessin sur cappuccino : Painting, topping. Miam !
Dernier samedi (Samedi 28/08) : TRADITIONNEL BRUNCH BY CARON
Time:
18:00-23:00
Description:
URBAN NATION
Bülowstrasse 97
10783 Berlin
https://urban-nation.com
URBAN NATION proudly presents: PROJECT M/13 - The Monster Project
Come and visit the vernissage on August 17th from 6 to 11 p.m.
On August 17th, monsters will take possession of the Production Office of the URBAN NATION MUSEUM FOR URBAN CONTEMPORARY ART. The reason is the exhibition opening of the PROJECT M / 13: THE MONSTER PROJECT.
Four weeks before the vernissage, a crowd of young artists stormed the Production Office of the URBAN NATION Museum at Bülowstraße 97 and let their creativity run wild. The occasion was the cooperation of the URBAN NATION MUSEUM FOR URBAN CONTEMPORARY ART with the Texan 'The Monster Project'. Over 74 children between the ages of five and twelve from 17 different Berlin institutions participated in the campaign and painted big, small, funny, scary, colorful and very imaginative monsters.
"The joint workshop has exceeded all our expectations and confirms to us once more that the collaboration of 'The Monster Project' and URBAN NATION could not have been more suitable. The collaboration of cultural institutions/social projects with the public is an important building block of art and cultural promotion. It was amazing to see how the children transformed their ideas into colourful pictures and how overwhelmingly the artists reacted to them. We are pleased to be able to share 50 of the monster artworks with the public in the upcoming exhibition on 17 August", said Katie Johnson, founder of The Monster Project and Yasha Young, director of the URBAN NATION museum.
After the workshop Katie Johnson, founder of 'The Monster Project' and Yasha Young, director of the URBAN NATION Museum, selected 50 artworks from the kids. These will be interpreted and brought to life over the next four weeks by local and international artists.
The pictures of the children and artists will be presented in a joint exhibition in the URBAN NATION Production Office at Bülowstraße 97 on 17.08.2018 from 6 to 11 pm during the MuseumSummer in Berlin. The unique art will be sold via the website of The Monster Project for a good cause and will support the continuing work of 'The Monster Project' and the childrens hospice 'Berliner Herz'.
A huge "THANK YOU" goes out to the 74 children of the Monster-Workshop and the following artists:
A SQUID CALLED SEBASTIAN / HERA / ALEX KONAHIN / AOF SMITH / ARCHAN NAIR / AURELIE NEYRET / BENE ROHLMANN / CLOCKBIRDS / COLLIN VAN DER SLUIJS / SELLFABLE / DAVID DE LA MANO / DEIH XLF / DETON WATTS / DZIA / ELLEN JEWETT / ESTER CONCEICAO / VAGO / GASTON PACHECO / GEDIMINAS PRANCKEVICIUS / HAYLEY WELSH / HERA HERAKUT / INKIE / INSANE51 / JASON LIMON / KATIE GAMB / LORA ZOMBIE / LOUIS MASAI / LURK / MARCO MAZZONI / MIMI SCHOLZ / MIRANDA ZIMMERMANN / NOMAD CLAN / NUNO VIEGAS / ONUR / OSCAR LLORENS / PHOENIX CHAN / PINK POWER / BUST / RUSLAN SULEIMANOV / STAALE GERHARDSEN / THOMAS GIESEKE / TIM VON RUEDEN / TONY RIFF / WES21 / YARON GRANOT / YU MAEDA / MATEO DINEEN / DENTON WATTS / SA LU / COSMIC NUGGETS / AGATA KARELUS / AKUT / 1UP / MATT GRIFFIN / MARK GMEHLING / MATEUS BAILON / THE LONDON POLICE
Kathrin Honesta
Time:
18:30-21:00
Description:
Salles Voûtées Cassis
Place Baragnon
13260 Cassis
Vernissage : vendredi 17 août 2018 à 18h30
Ouverture au public - entrée libre
- dates : du 18 au 26 août 2018
- horaires : Tous les jours 10h > 13h - 15h > 19h
Time:
19:00-21:00
Description:
Café Tietz & Cie
Potsdamer Straße 77
10785 Berlin
du 18 août au 19 septembre
Time:
19:00-21:00
Description:
H ART MANN GALLERY
Joachimstraße 3-4
10119 Berlin
Vernissage: Freitag, 17. August 2018, 19.00 - 21.00 Uhr
Ausstellungsdaten: Samstag, 18. August - 1. September 2018
In den neuen Werken der Künstlerin Simone Kornfeld geht es um mehr als die Auseinandersetzung mit dem Thema Farbe. Es geht um den Freiheitsbegriff, den ihr die abstrakte Malerei ermöglicht. Für den Betrachter wird dieser Freiraum oft zur Herausforderung auch durch den spezifischen Farbauftrag ihrer Werke.
Zur Ausstellung erscheint ein Katalog im Verlag: ART IN FLOW.
ISBN: 978-3-938457-40-5 (https://artinflow.de/simone-kornfeld/)
Simone Kornfeld, new waves, 2016, Öl auf Leinwand, 160 x 200 cm
Time:
21:00-23:55
Description:
Si on chantait ?
Du 18 juillet au 19 août
Depuis 28 étés, la prairie du triangle de La Villette devient la plus grande salle de cinéma de Paris à ciel ouvert. Venez (re)voir des films sur le thème de la chanson. 25 soirées pour donner l'occasion à Wes Anderson, François Truffaut, ou encore Xavier Dolan de nous faire voyager en musique. Alors à vos micros ! #CineVillette
LE FESTIVAL
Des comédies musicales, des reprises à gogo, que ce soit Résiste interprété par Agnès Jaoui, The River of no return par Marilyn Monroe ou encore It's not Unusual par Tom Jones lui-même ! Des biopics pour se remémorer la brève et fulgurante carrière de Ian Curtis ou découvrir l'histoire abracadabrante du retour sur scène de Sixto Rodriguez, et quelques scènes cultes avec Jeanne Moreau chantant Le Tourbillon ou Anna Karina reprenant Ma ligne de chance.
Et cette année encore, le jeune public n'est pas oublié avec une journée spéciale à Little Villette suivie de la projection du Livre de la jungle de Wolfgang Reitherman.
PREMIERS PAS
Chaque samedi (excepté le 21 juillet), en première partie de soirée, projection d'un court métrage d'un réalisateur ayant sorti en salle son premier long métrage en 2017.
DES CROISIÈRES MUSICALES À BORD D'UNE PÉNICHE
Tous les samedis et dimanches, L'Eté du Canal s'associe à La Villette pour concocter des croisières gourmandes aux saveurs des films à découvrir ensuite sur l'écran géant du Cinéma en plein air !
SOIRÉES SPÉCIALES
Les mercredi 18 juillet et jeudi 9 août, Garden Party au jardin 21 du Glazart !
Le vendredi 10 août, balade indienne autour du film Devdas avec l'association Anardana.
Le samedi 18 août, à l'issue de la projection, venez danser sur l'album Discovery des Daft Punk !
La soirée continuera sur des sets d'électro cosmique et de mapping futuriste avec Les Animaux du Futur, à la Folie des Merveilles / Villette Makerz by WOMA.
INFOS TRANSATS
LOCATION DE TRANSAT, À PARTIR DE 19H30, DANS L'ESPACE SÉCURISÉ
FORFAIT 5 TRANSATS : 20 €
PLEIN TARIF : 7 €
ABONNEMENTS ET CARTES : GRATUIT
ABONNEMENTS/ & CARTES VILLETTE, QUELS AUTRES AVANTAGES ?
À NOTER
POUR DES RAISONS DE SÉCURITÉ, LA PRAIRIE DU TRIANGLE SERA ÉVACUÉE ENTRE 18H ET 19H LES JOURS DU CINÉMA EN PLEIN AIR. INTERDICTION AUX COUVERTS EN MÉTAL, ET TIRE-BOUCHONS.
VERRES ET BOUTEILLES EN VERRE DÉBOUCHÉES SONT AUTORISÉS. DES TIRE-BOUCHONS SERONT À VOTRE DISPOSITION.
LES OBJETS INTERDITS SERONT CONSIGNÉS
LES CHIENS NE SONT PAS AUTORISÉS.
PROGRAMME
LA LA LAND - DAMIEN CHAZELLE
Mercredi 18 juillet
L'histoire d'amour de Mia (Emma Stone), aspirante actrice, et de Sebastian (Ryan Gosling), un pianiste de jazz, résistera-t-elle à la vie trépidante du Hollywood des années 90 ? La comédie musicale culte La La Land a été récompensée par 6 Oscars, dont celui du meilleur réalisateur pour Damien Chazelle.
LA VIE AQUATIQUE - WES ANDERSON
Jeudi 19 juillet
La Vie aquatique retrace l'odyssée absurde et comique de l'océanographe Steve Zissou (Bill Muray), aux faux airs de commandant Cousteau. Et surprise : ce film de Wes Anderson, avec Cate Blanchett, Owen Wilson et Jeff Goldblum, comprend une dizaine de reprises de David Bowie en portugais.
ARTE FAIT SON KARAOKÉ
Vendredi 20 juillet
Et si vous veniez chanter les plus grands tubes de la chanson française ? De Barbara à Carmen, en passant par Etienne Daho, ARTE vous invite à son karaoké ! L'événement sera précédé de plusieurs épisodes de Silex and the City et 50 Nuances de Grecs, d'après les BD de Jul, et d'un court-métrage de Olivier Klein. Soirée présentée par Aline Afanoukoé
LE LIVRE DE LA JUNGLE - WOLFGANG REITHERMAN
Samedi 21 juillet
Abandonné dans la jungle, Mowgli doit faire face au tigre Shere Khan aux côtés de la panthère Bagheera et de l'ours Baloo... Retrouvez en famille Le Livre de la Jungle, un classique Disney qui rappelle qu'il en faut peu pour être heureux ! Il sera suivi d'Allons Enfants de Stéphane Desmoutier, tourné à la Villette !
YELLOW SUBMARINE - GEORGE DUNNING
Dimanche 22 juillet
Il était une fois un royaume enchanté protégé par le Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band, où le bonheur et la musique règnent en maîtres. Mais un jour, les méchants Blue Meanies leur déclarent la guerre... Yellow Submarine est un film d'animation de George Dunning, sur les inoubliables chansons des Beatles.
LENINGRAD COWBOYS GO AMERICA - Aki Kaurismäki
Mercredi 25 juillet
Quelque part dans la toundra sibérienne vit le plus mauvais groupe de rock du monde ! Il décide de partir chercher fortune aux États-Unis. Mais la route qui mène au succès est longue et sinueuse... Leningrad Cowboys go America est une comédie d'Aki Kaurismäki, avec les Leningrad Cowboys dans leurs propres rôles !
HOLY MOTORS - LEOS CARAX
Jeudi 26 juillet
Accompagné par la mystérieuse Céline, M. Oscar est, à bord de sa luxueuse limousine, tantôt père de famille, tantôt meurtrier ou grand patron. Mais est-il l'homme sans attache qu'il prétend être ? Holy Motors est un film de Leos Carax, avec Eva Mendes et Kylie Minogue, en compétition au festival de Cannes 2012.
MOMMY - XAVIER DOLAN
Vendredi 27 juillet
Mommy raconte l'histoire d'une veuve qui récupère la garde de son fils, adolescent impulsif et violent. Grâce à la voisine, le trio inattendu retrouve une forme d'équilibre. Ce drame de Xavier Dolan, ponctué de chansons de Céline Dion, Dido et tant d'autres, a remporté le prix du Jury du festival de Cannes 2014.
LES CHANSONS D'AMOUR - Christophe Honoré
Samedi 28 juillet
Pour surmonter leurs problèmes de couple, Julie (Ludivine Sagnier) et Ismaël (Louis Garrel) décident de commencer une relation à trois en accueillant Alice (Clothilde Hesme) dans leur appartement. Les Chansons d'amour de Christophe Honoré a remporté le César 2008 de la meilleure musique de film.
JULES ET JIM - FRANÇOIS TRUFFAUT
Dimanche 29 juillet
Paris, 1907. Jules et Jim sont des amis inséparables. Pourtant, ils tombent tous les deux amoureux de Catherine, incarnée par Jeanne Moreau. Leur relation résistera-t-elle aux écueils des sentiments ? C'est dans ce film de François Truffaut, que l'on trouve la chanson Le tourbillon de la vie écrite par Serge Rezvani.
SUGAR MAN - MALIK BENDJELLOUL
Mercredi 1 août
Dans les années 70, Sixto Rodríguez enregistre deux albums dans l'indifférence du public. En Afrique du Sud, il devient pourtant l'idole des jeunes. Des années plus tard, deux fans du Cap se lancent à sa recherche. Sugar Man de Malik Bendjelloul remporte l'Oscar du meilleur film documentaire en 2012.
SPRING BREAKERS - HARMONY KORINE
Jeudi 2 août
Pour financer leur Spring Break, quatre filles braquent une banque. Alors qu'elles sont arrêtées par la police, un malfrat paie leur caution et les prend sous son aile... Spring Breakers de Harmony Korine, avec James Franco, Vanessa Hudgens et Selena Gomez, a été présenté à la 69e Mostra de Venise.
interdit aux moins de 12 ans
ON CONNAÎT LA CHANSON - ALAIN RESNAIS
Vendredi 3 août
Odile (Sabine Azéma) et Claude (Pierre Arditi) forment en apparence un couple solide. Pourtant, l'éternelle indécision de Claude finit par agacer Odile, qui observe avec nostalgie le retour d'un vieil amour, Nicolas (Jean-Pierre Bacri)... On connaît la chanson d'Alain Resnais a remporté 7 Césars en 1998.
MARS ATTACKS! - TIM BURTON
Samedi 4 août
Les Martiens ont décidé de rendre visite à la planète Terre, ce qui provoque l'effervescence. Le film de science-fiction parodique Mars Attacks! de Tim Burton, avec Jack Nickolson, Glenn Close et Pierce Brosnan, sera précédé du court-métrage Junior de Julia Ducournau, la réalisatrice du très remarqué Grave.
PIERROT LE FOU - JEAN-LUC GODARD
Dimanche 5 août
Fernand Griffon (Jean-Paul Belmondo) est désabusé : il vient de perdre son emploi. Sur un coup de tête, il quitte femme et enfants pour partir avec un ancien flirt (Anna Karina) dans le Sud de la France. Précurseur du road movie, le film Pierrot le fou de Jean-Luc Godard a été primé à la Mostra de Venise en 1965.
FRANCES HA - NOAH BAUMBACH
Mercredi 8 août
Frances espère intégrer une compagnie de danse. En attendant, elle donne des cours à des enfants. Dans les rues de New-York, elle s'amuse, danse un peu, et s'égare beaucoup... Frances Ha, de Noah Baumbach, a permis à Greta Gerwig de remporter le Golden Globes 2014 de la meilleure actrice dans un film musical.
CONTROL - ANTON CORBIJN
Jeudi 9 août
Control d'Anton Corbijn retrace la vie de Ian Curtis, leader du groupe de rock anglais Joy Division, tiraillé entre sa vie de famille, sa gloire naissante et son amour pour une autre femme. Le film a été distingué au festival de Cannes 2007, en remportant entre autres le Prix Regards Jeunes.
DEVDAS - SANJAY LEELA BHANSALI
Vendredi 10 août
Devdas rentre en Inde après ses études et retrouve Parvati, qu'il aime depuis l'enfance. Mais l'emprise des castes sera-t-elle plus puissante que la passion ? Véritable Roméo et Juliette indien, ce film de Sanjay Leela Bhansalt, avec Shahrukh Khan, a popularisé la culture Bollywood en Occident.
ATTACHE-MOI ! - Pedro Almodóvar
Samedi 11 août
Marina (Victoria Abril), actrice porno, cherche à faire carrière dans le cinéma traditionnel. Mais elle est séquestrée par Ricky (Antonio Banderas), un admirateur qui espère la séduire... Le film Attache-moi ! de Pedro Almodóvar sera précédé du court-métrage Le Diable est dans les détails, de Fabien Gorgeart.
RIVIÈRE SANS RETOUR - OTTO PREMINGER
Dimanche 12 août
A sa sortie de prison, Matt retrouve son fils. Alors qu'ils aspirent à une vie calme, leur route croise celle d'une chanteuse de bar et de son amant, aux intentions troubles... Le western Rivière sans retour d'Otto Preminger marque la rencontre des stars d'Hollywood Robert Mitchum et Marilyn Monroe.
BANDE DE FILLES - Céline Sciamma
Mercredi 15 août
Pour Marieme, 16 ans, la vie est une succession d'interdits. Sa rencontre avec trois filles affranchies va tout changer. Présenté en ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs, Bande de filles de Céline Sciamma a été sélectionné dans de nombreux festival lors de sa sortie en 2014, et a reçu 3 nominations aux Césars.
TONI ERDMANN - MAREN ADE
Jeudi 16 août
Inès est l'une des brillantes associées d'une société allemande. Quand son père débarque sans prévenir et lui demande si elle est heureuse, c'est pour elle le début d'un bouleversement profond... Le film Toni Erdmann de Maren Ade a remporté de nombreux prix dont celui de la critique internationale à Cannes en 2016.
PROMISED LAND - GUS VAN SANT
Vendredi 17 août
Deux représentants d'un grand groupe proposent aux habitants d'un village de racheter leurs terres, pour en exploiter les ressources énergétiques. Ce qui s'annonçait comme un jeu d'enfant va pourtant se compliquer. Promised Land, de Gus Van Sant avec Matt Damon, a reçu la mention spéciale du jury à la Berlinale 2013.
INTERSTELLA 5555 - DAFT PUNK/LEIJI MATSUMOTO/KAZUHISA TAKENOUCHI
Samedi 18 août
Quatre musiciens d'une autre galaxie sont kidnappés par un manager maléfique. Dans Interstella 5555: The Story of the Secret Star System, les dessins de Leiji Matsumoto rencontrent les musiques des Daft Punk. Le film sera précédé du court-métrage Fox-Terrier de Hubert Charuel réalisateur de Petit Paysan.
LES PARAPLUIES DE CHERBOURG - JACQUES DEMY
Dimanche 19 août
Geneviève (Catherine Deneuve) vit avec sa mère, qui tient un magasin de parapluies à Cherbourg. Avec Guy, ils se jurent une passion éternelle. Hélas, il part faire son service militaire... La célèbre comédie musicale Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy a remporté la Palme d'or au festival de Cannes 1964.
Description:
Bibliothèque-musée de l'Opéra, Palais Garnier
Entrée à l'angle des rues Scribe et Auber, Paris 9e
Du 19 juin au 16 septembre 2018
Tous les jours 10h > 17h
Tarifs de visite
Plein tarif : 12 € - Tarif réduit : 8 €
Entrée gratuite pour les moins de 12 ans, personnes en situation de handicap et leur accompagnateur, demandeurs d'emploi.
Commissariat
Bérenger Hainaut, conservateur au département de la Musique, BnF
Inès Piovesan, chef du Service des éditions, Opéra national de Paris
Catalogue
Picasso et la danse
Sous la direction de Bérenger Hainaut et Inès Piovesan BnF Éditions
22 x 27 cm, 192 pages, 100 illustrations environ, 39 €
Pablo Picasso (1881-1973) est certainement l'un des artistes les plus complets du xxe siècle : à la fois peintre, dessinateur, sculpteur, graveur, il n'a cessé d'approfondir toutes les techniques, explorant les champs et les modes d'expression les plus divers. À partir des années 1910, il découvre le monde du spectacle et travaille à la création de décors et costumes qui marqueront l'histoire du ballet. Parade (1917), Le Tricorne (1919), Pulcinella (1920), Mercure (1924) constituent autant de repères majeurs pour cet art. L'héritage de Picasso reste d'ailleurs vivace au sein du répertoire du Ballet de l'Opéra de Paris, témoignant de l'importance de la place qu'il occupe dans le paysage chorégraphique.
Mais il faut dépasser le cadre du ballet pour découvrir que l'intérêt de Picasso pour la danse s'est en réalité exprimé dès ses plus jeunes années. Des danseuses de cirque des années 1900 aux danses érotiques du dernier Picasso, en passant par les scènes de bacchanales des années 1940 à 1960, tout a semblé prétexte à représenter des corps en mouvement. La dynamique du mouvement dansé a ainsi traversé toute l'œuvre du maître, allant parfois jusqu'à alimenter son geste artistique.
L'exposition organisée par la Bibliothèque nationale de France et l'Opéra national de Paris explore les différentes facettes du rapport de Picasso à la danse, entre vie de troupe et recherches créatrices, entre beaux-arts et spectacle vivant.
I. La troupe des Ballets russes
En mars 1915, Jean Cocteau cherche à rencontrer Picasso. Le jeune écrivain, qui côtoie les Ballets russes depuis 1909, souhaite marquer les esprits et s'imposer en tant que créateur auprès de Serge Diaghilev, le directeur de la compagnie. Il imagine donc de rallier le chef de file du mouvement cubiste et de le convaincre de participer à un de ses projets scéniques : Parade. Au début de l'été, le compositeur Edgar Varèse accepte de présenter Cocteau à Picasso : cette première rencontre signe le début de la collaboration de l'artiste avec les Ballets russes.
De 1917 à 1925, Picasso partage régulièrement la vie de la troupe, à l'occasion de résidences de travail ou de tournées, en France et à l'étranger. Il incarne une forme de renouveau au sein des Ballets russes, aux côtés de Cocteau mais aussi de Léonide Massine, alors principal chorégraphe. Au fil de ces années de collaboration, Picasso noue de nombreuses amitiés, dont témoignent portraits et caricatures, ainsi qu'une abondante correspondance. Sa forte implication dans l'univers mondain du ballet s'explique aussi par sa rencontre avec Olga Khokhlova : danseuse pour Diaghilev depuis 1911, elle entame une liaison avec Picasso en 1917, avant de l'épouser le 12 juillet 1918. Jusqu'en 1924, elle sera omniprésente dans ses œuvres.
Dans ce contexte, le ballet devient une thématique à part entière : Picasso réalise de nombreuses études de mouvements dansés et multiplie les dessins de danseurs, de ballerines et de pas de deux.
Pablo Picasso, Danseuse ayant servi de frontispice pour le livre de Boris Kochno, Le Ballet, mars 1954 lithographie en couleur BnF, Estampes et photographie
Picasso a contribué à dix productions de ballets, dont six pour les Ballets russes. Son implication se limite parfois à un simple rideau de scène, ou à des indications pour le faire réaliser : c'est le cas par exemple pour Le Train bleu (1924) ou Le Rendez-vous (1945). Entre 1917 et 1924, il s'investit toutefois très activement dans quatre productions majeures : Parade (1917), Le Tricorne (1919), Pulcinella (1920) et Mercure (1924), ballets pour lesquels il conçoit décors, costumes et rideaux de scène.
Ces réalisations coïncident avec une prise de distance vis-à-vis de la technique cubiste. Après une dizaine d'années de recherches systématiques, qui l'ont mené du proto-cubisme des Demoiselles d'Avignon (1907) au cubisme synthétique, il commence à explorer de nouvelles directions. Des dessins naturalistes font leur réapparition dès 1915. Dans Parade cohabitent éléments néo-classiques et éléments cubistes, que Picasso n'abandonne pas pour autant : il les distille au fil des productions, par petites touches, avant de leur substituer une première forme de surréalisme dans Mercure. Le ballet accompagne ainsi les mutations successives de l'artiste.
À partir des années 1970, certains de ces ballets ont été reconstitués par l'Opéra de Paris. Après Parade, recréé en 1979 à l'occasion d'un hommage à Erik Satie, ce sont Le Tricorne, Le Train bleu et Le Rendez-vous qui intègrent simultanément le répertoire de l'Opéra en 1992. En comptant aussi Icare, dans une nouvelle production créée au Palais Garnier en 1962, cinq des ballets de Picasso sont actuellement au répertoire de l'institution.
Imaginé par Cocteau, l'argument de Parade est très simple : devant un chapiteau, les artistes tentent de convaincre le public d'entrer pour assister à leur spectacle en donnant un aperçu de leurs numéros (la « parade »). Cocteau veut puiser la « force de vie » présente dans le cirque pour « féconder » un art théâtral jugé moribond. Ce projet ne pouvait mieux convenir à Picasso : particulièrement sensible à l'univers des saltimbanques, il s'identifie à Arlequin, « double mélancolique » très présent dans son œuvre. Sollicité par Cocteau, il accepte de participer, aux côtés de Massine et du compositeur Erik Satie. Il réalise un décor cubiste, qui contraste avec le néo-classicisme de son rideau de scène. Par ailleurs, Picasso modifie le ballet de façon notable. Il introduit les personnages des managers, dont les costumes sont pensés comme des sculptures cubistes, ainsi qu'un numéro de « cheval-jupon », sur le modèle de celui qu'il a observé au cirque Medrano. Ses costumes contribuent largement au scandale de la création de Parade, qui finit néanmoins par s'imposer.
Après la réussite de Parade, Diaghilev invite Picasso à participer à un second ballet, entièrement espagnol : El Sombrero de tres picos (Le Tricorne), adapté du roman picaresque de Pedro de Alarcón. Manuel de Falla compose la musique et Massine est de nouveau chargé de la chorégraphie, conseillé par Félix Fernandez, un danseur de flamenco. L'intrigue du ballet s'articule autour des personnages du meunier et de sa femme, convoitée par le gouverneur de la province. À la suite de nombreuses péripéties, le gouverneur est rossé, avant que la foule ne se lance dans une jota finale, danse traditionnelle espagnole. Picasso réalise des décors aux teintes douces, à la fois naturalistes et subtilement cubistes, sur lesquels ses costumes très colorés, d'inspiration populaire, se détachent vivement. Le Tricorne, qui lui rappelle ses racines andalouses, lui permet d'exprimer sa passion pour la corrida, qu'il fait infuser dans le ballet : il fait danser matador et picador au milieu des villageois, et représente sur le rideau de scène une arène, un jour de corrida.
En avril 1917, les Ballets russes sont en tournée en Italie : la troupe se produit à Rome, avant de gagner Naples. Alors que Picasso travaille sur Parade, Diaghilev et Massine rassemblent des matériaux pour un nouveau ballet, inspiré de la commedia dell'arte. Adaptant une pièce du théâtre napolitain du xviiie siècle, Massine écrit l'argument de Pulcinella quelques mois plus tard. Diaghilev, de son côté, après avoir collecté des manuscrits attribués à Jean-Baptiste Pergolèse (1710-1736), propose à Igor Stravinsky de s'en servir pour composer une nouvelle musique de ballet. Picasso rejoint le projet en décembre 1919 et réalise une première série d'esquisses évoquant l'esthétique du Second Empire. Après plusieurs refus de Diaghilev, il opte pour une scène de rue nocturne : Naples est représentée selon les principes cubistes, avec vue sur le Vésuve. Les costumes qu'il conçoit empruntent à la fois aux costumes du XVIIIe siècle et aux traditions populaires napolitaines, qu'il a découvertes en 1917. Pulcinella est créé par les Ballets russes à l'Opéra de Paris le 15 mai 1920.
En 1924, Diaghilev et Cocteau montent Le Train bleu. Sollicité, Picasso accepte qu'un de ses tableaux soit reproduit pour servir de rideau de scène. Au même moment, le comte Étienne de Beaumont lance un projet concurrent. Pour ses « Soirées de Paris », il réunit une équipe composée de Satie, Massine et Picasso, auxquels il commande un ballet autour du dieu Mercure.
Picasso a carte blanche. S'éloignant du cubisme, il conçoit des « poses plastiques » d'allure surréaliste : les Trois Grâces apparaissent travesties ; certains personnages sont incarnés par des sculptures mobiles. L'artiste approfondit aussi une nouvelle technique, à base de lignes continues : ce style, dit « calligraphique » ou
« curvilinéaire », irriguera sa production dans les années suivantes.
Lors de la première de Mercure, le 15 juin 1924, un groupe de dadaïstes menés par André Breton et Louis Aragon déclenche une cabale visant Satie et Beaumont. Quelques jours plus tard, ils dressent toutefois dans la presse un portrait élogieux de Picasso : son dernier ballet majeur signe ainsi son entrée dans le surréalisme.
En 1962, Serge Lifar est invité par l'Opéra de Paris à remonter son ballet Icare. L'argument qu'il a conçu s'inspire de la mythologie grecque : grâce aux ailes fabriquées par son père Dédale, Icare s'élance dans les airs ; mais grisé par le vol, il s'approche trop près du soleil, la cire de ses ailes fond et il tombe dans la mer. Créé en 1935, le ballet est un manifeste où la danse s'écrit indépendamment de la musique : outre la chorégraphie, Lifar est responsable des « rythmes » qui l'accompagnent, orchestrés par Arthur Honegger.
Pour cette reprise, l'ancien danseur conçoit lui-même de nouveaux costumes et propose à son ami Picasso, rencontré grâce aux Ballets russes dans les années 1920, de réaliser décor et rideau de scène. Depuis 1924, Picasso n'a plus travaillé pour le ballet, à l'exception d'un rideau pour Le Rendez-vous (1945) de Roland Petit, qui reprend une toile existante. L'artiste accepte pourtant d'imaginer ce nouveau décor : il fournit à Lifar une esquisse rappelant une autre « chute d'Icare », celle de la fresque qu'il a peinte en 1958 pour le siège de l'Unesco.
III. Représenter la danse
Au-delà de l'univers du ballet, Picasso a représenté un grand nombre de scènes de danses. Dès la fin des années 1890, des danseuses de cabaret apparaissent dans ses œuvres. L'artiste fréquente alors beaucoup music-halls et cafés-concerts : les danseuses de french cancan mais aussi les bals populaires qu'il dépeint, sont autant de témoins de sa vie de bohème, en prise avec le monde de la nuit et de la fête. Ces premières thématiques laissent ensuite la place à d'autres sujets, prétextes à l'introduction de nouvelles danses : danses orientales, danses mythologiques, danses traditionnelles espagnoles comme le flamenco, la jota ou encore la sardane, liée à la
« ronde de la paix »...
Réalisé entre 1904 et 1972, l'œuvre gravé de Picasso accompagne l'évolution de son rapport au mouvement dansé et permet de proposer un aperçu de la présence continue de la danse dans sa production, à travers quatre thématiques majeures.
Au cirque - Forains et saltimbanques
Picasso a toujours été fasciné par le monde circassien. À Paris, dès 1904, il est un habitué du cirque Medrano. Cette fréquentation assidue se ressent dans sa création : en 1905, les saltimbanques deviennent omniprésents dans ses œuvres. Suivant les traces de Toulouse-Lautrec, Picasso dessine ses premières « danseuses à cheval » ou « écuyères à panneau », du nom de la selle plate sur laquelle ces baladines se produisent. Au fil des années, il convoquera souvent cette figure, que l'on retrouve notamment sur le rideau de Parade.
La mythologie gréco-latine a profondément nourri l'œuvre de Picasso. Si le minotaure, alter ego de l'artiste, domine les années 1930, ce sont les bacchantes et l'ensemble du cortège dionysiaque qui s'imposent à partir des années 1940. Les bacchantes sont ces femmes enivrées qui pratiquent une danse rituelle en l'honneur de Dionysos-Bacchus, dieu du vin et du théâtre. Picasso s'inspire des bacchanales du classicisme français pour représenter ce nouveau type féminin. En août 1944, dans l'euphorie de la Libération de Paris, il reproduit Le Triomphe de Pan de Nicolas Poussin (1594-1665), qu'il réinterprète d'une manière cubiste : célébrant la joie de vivre retrouvée, cette peinture initie un nouveau départ dans son œuvre. À la faveur du retour à la paix et de séjours réguliers à Antibes, satyres, centaures, faunes et bacchantes s'affirment alors dans des compositions mêlant musique, danse et fête, dans lesquelles on voit parfois poindre l'influence du néo-classicisme de Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867).
Danser la corrida
Dans la culture populaire espagnole, les affinités entre danse et tauromachie sont nombreuses : les paroles et les figures du flamenco font souvent référence à la corrida ; le paso doble évoque le tercio de muleta, combat final du matador contre le taureau. Réciproquement, un certain nombre de musiques de danse sont jouées tout au long de la corrida. Lorsque le matador choisit de poser lui-même les banderilles, il le fait au son d'une valse ou d'une jota issue du folklore espagnol, dansant et virevoltant devant le taureau pour provoquer sa charge. Puis, alors que l'orchestre interprète un paso doble, le matador exécute, avec une cape rouge, une série de passes parfois comparées à des mouvements de flamenco, avant l'estocade finale. Picasso a pleinement intégré le potentiel dansant de la corrida. Si les danseurs des Ballets russes incarnaient matador et picador dans Le Tricorne, ce sont ici les toréros qui se font danseurs. Les banderilleros sont suspendus dans des postures qui semblent chorégraphiées, tandis que chevaux et taureaux se figent au milieu de pas de deux brutaux.
Pablo Picasso
Tauromaquia : suerte de muleta
1957
Aquatine au sucre
BNF, Estampes et photographie
Le pouvoir érotique de la danse
Au cours des années 1960, la présence de l'érotisme dans les œuvres de Picasso s'intensifie considérablement. L'artiste revisite les sujets qui lui sont chers pour en proposer une nouvelle interprétation, fortement sexualisée. En particulier, il explicite beaucoup plus que par le passé le caractère sensuel voire luxurieux de la danse : bacchantes, circassiennes et danseuses orientales apparaissent nues, leurs attributs sexuels exacerbés. Plus encore, ses représentations mettent en scène avec insistance le pouvoir érotique de la danse. Les danseuses adoptent des poses lascives, attirant de façon magnétique le regard de spectateurs concupiscents, auxquels Picasso paraît une nouvelle fois s'identifier. Ces jeux de séduction fascinent diverses figures incarnant l'autorité ou le pouvoir, captives de ces visions érotiques, tel Hérode face à Salomé. Le public lui-même est renvoyé à sa posture de voyeur, à l'image de ce cavalier, échappé de l'univers de Rembrandt (1606-1669), qui surprend une bacchanale nocturne dans une composition de 1971.
Amateur de bals populaires et de fêtes mondaines, Picasso a dansé toute sa vie. Sur certains clichés, on le voit, amusé, tenter un levé de jambe maladroit en pleine rue, ou ébaucher un pas de danse en compagnie de Jacqueline Roque, sa dernière égérie. Pour autant, cette affinité avec le mouvement dansé peut-elle avoir influencé sa pratique artistique ?
La série de photographies réalisée par Gjon Mili pour le magazine Life en août 1949 apporte quelques éléments de réponse. À l'aide d'un crayon lumineux, Mili invite Picasso à exécuter des dessins immatériels. Constitué d'une ligne ininterrompue de lumière, chaque motif est fixé sur la pellicule grâce à une durée d'exposition très longue. Parfois, une succession de flashs permet de capturer différents états de la gestuelle de l'artiste : son corps apparaît tourné dans plusieurs directions à la fois, à la façon d'un tableau cubiste.
Cette technique du trait continu, Picasso l'a expérimentée dès la fin des années 1900 : la pointe du crayon se pose sur le papier et ne le quitte qu'une fois le dessin achevé. Entre 1917 et 1924, l'artiste s'en sert de nouveau, aboutissant au « style curvilinéaire » de Mercure. Mais la proposition de Mili implique une nouveauté de taille : cette fois, le tracé s'épanouit dans un espace à trois dimensions. Mouvements amples des bras, extension maximale, le corps de Picasso semble se projeter dans une sphère pour déployer une imagerie en volume. Son geste devient, en quelque sorte et pour un bref instant, un geste de danseur, immortalisé par l'œuvre photographique, comme une esquisse de notation chorégraphique.
Tradition et modernité, flou et forme, éphémère et éternité, deux faces contraires d'un même élément : l'esthétique japonaise ou l'art de la coexistence des opposés.
Présentée dans l'Hôtel Salomon de Rothschild, cette exposition qui marquera le coup d'envoi de Japonismes 2018 est conçue sous le commissariat de Yuko Hasegawa, directrice artistique au musée d'art contemporain de Tokyo. Elle dévoilera l'âme de l'esthétique japonaise à travers un parcours jalonné d'œuvres traditionnelles et de productions contemporaines. Quel meilleur exemple pour illustrer l'harmonie qui transcende les medium artistiques et les époques et pour incarner la vitalité propre à l'esthétique japonaise, qu'une poterie Jômon de plusieurs milliers d'années avant J.C., présentée à côté d'une robe sculptée par le jeune créateur de la marque Anrealage, inspirée justement de ladite poterie ? À travers un large éventail de créations (peinture, installation, photographie, mode, sculpture, etc.) et de thématiques illustrant une multiplicité de concepts (primitivisme, hybridation, minimalisme, alchimie, philosophie de la légèreté, renaissance, etc.), l'exposition appréhendera l'esthétique japonaise, qui unit tradition et modernité, sous une perspective nouvelle.
UN VOYAGE AU COEUR DE 10 000 ANS D'HISTOIRE DE L'ART
Cette exposition a pour vocation de synthétiser les éléments des manifestations prévues à Paris dans le cadre de la saison culturelle « Japonismes 2018 ».
La culture artistique de cet archipel d'Extrême-Orient, dont le climat varie considérablement du nord au sud et avec les saisons, est intimement liée à la nature. Son isolement a donné naissance à une façon originale d'absorber et de développer la culture.
L'esthétique japonaise inclut ainsi des éléments parfois antagonistes tels que le calme et le mouvement, le masculin et le féminin, le bien et le mal, la forme et le chaos, la permanence et l'instant, le baroque et le minimalisme, la tradition et la modernité ; c'est dans cette zone de flottement où les pôles opposés deviennent les deux facettes d'une même pièce qu'elle s'épanouit. Il n'est pas question de synthèse conciliatrice où les éléments opposés seraient à la fois éliminés et affirmés (aufhebung) comme dans la dialectique occidentale. Au contraire, ils restent bien distincts l'un de l'autre.
D'une certaine façon, on pourrait parler de « dialectique du flottement ».
Cette vision ne repose pas sur l'anthropocentrisme occidental qui affirme le dualisme soi/autre et sujet/objet, séparant la nature de la société, mais sur un anti-anthropocentrisme animiste où l'homme ne fait qu'un avec la nature et avec l'environnement et qui reconnaît la nature divine de toute chose. Cet état d'esprit mène à un moyen de « japoniser » librement les cultures étrangères grâce à l'imitation et à une grande curiosité intellectuelle, sans filtre critique. Lévi-Strauss oppose à la conception « centrifuge » du sujet qui prévaut en Occident une conception « centripète », relativement ouverte, où l'essence de l'individu dépend des circonstances dans lesquelles ils se trouve. Reposant sur la liberté d'assimilation et une identité ouverte en fonction des circonstances, la culture japonaise possède un dynamisme et une énergie qui rappellent l'activité biologique et le renouvellement cellulaire.
À l'ère de l'anthropocène (changements environnementaux causés par l'anthropocentrisme), confrontées à la question du terrorisme et des migrations, la France et l'Europe cherchent à tâtons une nouvelle direction. Cette exposition est aussi un message du Japon en faveur de la coexistence du présent et du passé et du vivre-ensemble. Son titre, « Fukami » - une plongée dans l'esthétique japonaise, enjoint les visiteurs à dépasser les clichés existants pour s'immerger sans les profondeurs de la véritable essence de l'esthétique japonaise. L'espace d'exposition est donc conçu de façon interactive, afin que le public puisse éprouver les liens créatifs entre des œuvres très différentes. Les œuvres exposées au sein de ce magnifique bâtiment français du 19e siècle couvrent 10 000 ans d'histoire. La conception de l'espace a été confié à l'agence d'architecture SANAA. Les interactions entre les œuvres et le bâtiment, tout en transparence et en flottement, annulent leurs origines, guidant les visiteurs dans un espace de pur dialogue avec les objets. Cette scénographie interactive qui traverse les âges et les pays en juxtaposant œuvres anciennes et contemporaines d'une part, japonaises et occidentales d'autre part, invite un voyage qui apporte de nouvelles perspectives et de nouveaux regards sur le monde. Cent pièces créées par 25 artistes sont exposées, avec « l'expression du vivant » pour fil conducteur.
Elles sont organisées autour de 10 thèmes :
- Prologue - Dualité d'échos, Exprimer les origines de la vie - déconstruction et transmission de l'animisme
- L'alchimie - transformer la matière, transformer la perception
- Esthétique de la disparition - Minimalisme
- Vers le Sud - Revitalisation de la créativité par la sphère périphérique
- Représentation du désastre et de la crise - les médias vers une nouvelle existence
- Renaissance répétée, Renaissance de l'intangible
- Paysage subjectif - philosophie de la légèreté
- Hybridation - Coexistance
- Epilogue - Transformation
Tout comme le japonisme du 19e siècle a eu un fort impact sur Paris et sur l'Europe, cette exposition est une occasion de favoriser le tissage de liens variés et stimulants et de suggérer que des imaginations diverses peuvent entrer en résonance, de nos jours, en 2018.
Yuko Hasegawa
(Left) National Treasure, Flame Style Vessel, Tokamachi City Museum (Right) ANREALAGE, collaboration with NAWA Kohei | SANDWICH, ANREALAGE 2017-2018 autumn & winter collection "ROLL"
Kohei Nawa
Itô Jakuchu
Lee Ufan
Paul Gauguin
Description:
du 27 avril au 29 septembre 2018, prolongée jusqu'au 2 janvier 2019
du mardi au samedi de 11h à 18h
Personnage clé de l'histoire de la photographie française, Willy Ronis (1910-2009) est l'une des plus grandes figures de cette photographie dite « humaniste », attachée à capter fraternellement l'essentiel de la vie quotidienne des gens. À partir de 1985, Willy Ronis se plonge dans son fonds photographique pour sélectionner ce qu'il considère comme l'essentiel de son travail. Il réalise une série de six albums, constituant ainsi son « testament photographique ». Ces albums inédits sont la matrice de cette exposition.
À l'invitation de Frédérique Calandra, Maire du 20e arrondissement, Willy Ronis par Willy Ronis est à voir et à écouter du 27 avril au 29 septembre 2018, au Pavillon Carré de Baudouin, qui fête ses dix ans cette année, au cœur de ce quartier de Paris qu'il aimait tant.
Devenu reporter photographe en 1936, Willy Ronis mène de front commandes et recherches personnelles. Observant le monde, ses photos dressent une sorte de portrait à la fois intimiste et profond de la société et de l'époque. Elles constituent un immense travelling qui donne à voir, à comprendre et à aimer les gens dans l'ordinaire de leur vie. En plaçant l'homme au centre de son œuvre, en posant sur lui un regard optimiste et bienveillant, Willy Ronis n'en néglige pas pour autant de rendre compte de la dureté de l'époque, d'où ces nombreuses images sur le monde du travail et les luttes ouvrières, marquant son empathie et un engagement social qui perdure tout au long de son œuvre.
Outre les photographies exposées, près de deux cents, réalisées entre 1926 et 2001, le public pourra également feuilleter les albums à partir de bornes composées de tablettes interactives. Par ailleurs, une série de films et de vidéos réalisés sur Willy Ronis sera projetée dans l'auditorium selon une programmation particulière. Une occasion unique d'entrer de plain-pied dans l'univers personnel de l'artiste.
Neuf ans après le décès de Willy Ronis, cette exposition célèbre la clôture de la succession et l'entrée de l'œuvre dans les collections de la MAP, l'établissement du ministère de la Culture qui gère, entre autres, les grandes donations photographiques faites à l'État. Le commissariat de cette exposition est assuré par Gérard Uféras, photographe, l'un des plus proches amis de Willy Ronis, et par Jean-Claude Gautrand, photographe, journaliste et historien de la photographie française. Toutes les photographies exposées font l'objet d'un travail exceptionnel au sein du laboratoire de l'Agence photographique de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais, qui les diffuse en exclusivité.
Brûlerie Caron
32 rue Notre Dame de Nazareth
75003 Paris
// ALERTE EVENEMENT //
Les Coffee Summer Sessions sont de retour ! Un programme totalement gratuit et caféiné vous attend. Devenez barista l'espace d'un jour et testez vos connaissances !
Cours de cuisine, atelier de painting ou encore dégustation de cafés... plein d'animations pour petits et grands, alors n'hésitez plus !
Du 7 au 25 août
Programme détaillé :
Mardi : Journée Cup Tasting
- 3 sessions à l'étage : 13H30, 15H, 16H30
- Dégustation de 5 cafés différents. Réalisez l'extraction avec l'aide du Barista et retrouvez à « l'aveugle » de quel café il s'agit.
Mercredi : GLACE au café Caron
- 3 sessions à l'étage : 13H30, 15H, 16H30
- Réalisation de glace au café et autoconsommation !
Jeudi : Vegan Latte
- Entrée libre de 13H30 à 18H
- Réalisez une boisson froide avec l'aide d'un barista. 3 recettes vous seront proposées.
Vendredi : Game of Coffee
- Entrée libre de 13H30 à 18H
- Défiez vous autour de jeu sur le café : coffret mystère, nez du café, blind test, roue de la chance, bonne pioche ...
Samedi : LATTE ART
- Entrée libre de 13H30 à 18H
- Apprenez l'art du dessin sur cappuccino : Painting, topping. Miam !
Dernier samedi (Samedi 28/08) : TRADITIONNEL BRUNCH BY CARON
Time:
18:00-21:00
Description:
https://www.instagram.com/ghizlaneart
Time:
18:00-21:00
Description:
Galerie Martin Mertens
Linienstraße 148
10115 Berlin
https://martinmertens.com
Vernissage part 1: Samstag, 21. Juli 2018, 18:00 - 21:00 Uhr
Ausstellungsdaten part 1: Samstag, 21. Juli bis Samstag, 28. Juli 2018
Vernissage part 2: Samstag, 18. August 2018, 18:00 - 21:00 Uhr
Ausstellungsdaten part 2: Samstag, 18. August bis Samstag, 25. August 2018
Galerie Martin Mertens zeigt ab 21. Juli 2018 die Ausstellung der Künstlerin Haruka Hirai. Die Ausstellung ist zeitlich in zwei Teile unterteilt: Superimpose (part 1) und Bookmark (part 2).
Bevor die japanische Künstlerin Haruka Hirai (*1985 Japan) zu malen beginnt, fertigt sie klassische Collagen an. Die daraus entstehenden Kompositionen lässt sie lange Zeit liegen und beginnt dann letztendlich sie zu malen. Durch dieses Verfahren möchte sie keine Methodik formulieren, sondern einfach genügend Zeit haben um Anhaltspunkte zu finden, um von den vermeintlichen Bedeutungen des Bildes befreit zu werden.
"Durch meine Versuche, das unlösbare Problem der Malerei zu lösen, habe ich eine Reihe von malerischen Methoden erworben. Trotzdem kann ich sie jederzeit für jede weitere Transformation loslassen, denn das Wichtigste ist, dass das Verfahren zu meiner Untersuchung des Prozesses des Malens selbst beiträgt."
Haruka Hirai: Cut 04, 39 x 32 cm, Acryl auf Baumwolle, 2018
Haruka Hirai: Cut 05, 39 x 32 cm, Acryl auf Baumwolle, 2018
Time:
18:00-22:00
Description:
Exposition pour la deuxième année consécutive sur le cheval dans l'art contemporain, regroupant une quinzaine d'artistes ayant travaillé sur le thème du cheval en peintures, sculptures et photographies. L'exposition abordera les courses, le concours hippique, le polo, mais aussi le cheval en tant qu'animal respecté et apprécié par tous publics, cavaliers ou non.
L'exposition prendra place cet été en trois lieux distincts :
- en l'Eglise Saint Pierre de Touques, du 16 au 26 août
- à l'Hippodrome de Deauville-La Touques lors de la Barrière Polo Cup du 16 au 26 août
- au Pôle International du Cheval à Saint-Arnoult. lors Jumping Longines Deauville Classic du 16 au 19 août
Vernissage le samedi 18 Août à 18h
Time:
19:00-21:00
Description:
Galerie mutare
Giesebrechtstraße 12
10629 Berlin
http://www.galeriemutare.de
Galerie Mutare präsentiert ab 18. August 2018 eine Ausstellung mit Malerei der Künstlerin Ita Maximowna.
Die Ausstellung "Ita Maximowna" präsentiert Werke dieser vielseitigen Künstlerin im Genre ihrer freien Malerei. Somit zeigt die Galerie Mutare im Anschluss an die Ausstellung des Künstlers Martin Rupprecht, der bei Ita Maximowna assistierte, abermals eine Künstlerin, die ursprünglich im Bühnen- und Kostümbild zuhause war. Die Ausstellung wird am 18. August eröffnet und ist bis zum 13. Oktober 2018 zu sehen. Die Galeristin führt mit einem Gespräch mit Freunden und Sammlern von Ita Maximowa ein.
Ita Maximowna war eine Bühnen- und Kostümbildnerin, Grafikerin und Malerin russischer Herkunft und eine der ersten und bedeutendsten Bühnenbildnerinnen in Deutschland. Auch international gelang ihr der Durchbruch. Sie war an allen großen Opernhäusern weltweit gefragt. Ihre kreative Schaffensperiode lag in den 40er bis 70er Jahren des 20. Jahrhunderts. Die freien Arbeiten der Künstlerin unter dem Motto "Faszination des Verfalls" stehen sehr in Kontrast zu ihren eher heiteren Bühnenbildern und zeigen überwiegend Motive aus dem Berliner Stadtmilieu.
Auf Streifzügen durch das verfallene Berlin mit ihrem damaligen Assistenten und Freund Martin Rupprecht fertigte die Wahlberlinerin Skizzen von Ruinen an, die als Vorlagen ihrer menschenleeren Architekturbilder dienten. Brandmauern, triste Fassaden, Baustellen und Schuttberge sind nicht aus einer Melancholie heraus entstanden. Vielmehr faszinierte das Werden und Vergehen, dieser Prozess der Natur, die Künstlerin. Die Patina der Mauern, die allen Naturgewalten ausgesetzt waren, war für sie äußerst reizvoll. Verfall als Prozess, das wollte Maximowna sehr real darstellen. Die Textur dieses Prozesses war für sie im konventionellen Sinn nicht malbar. Ita Maximowna entwickelte eine spezielle Maltechnik, sodass durch das freie Spiel der Farben diese Morbidität zum Ausdruck kam und auch heute noch ihre besondere künstlerische Handschrift kennzeichnet.
Hintergrund:
Ita Maximowna, geboren bei St. Petersburg, hat zu ihren Lebzeiten keine konkreten Zahlen zum Zeitpunkt ihrer Geburt angegeben, daher finden sich in verschiedenen Quellen eine Vielzahl unterschiedlicher Angaben. Der 31. Oktober 1901 als ihr exaktes Geburtsdatum beruht auf Dokumenten des Nachlasses der Künstlerin. Ita Maximowna starb 1988 in Berlin.
Maximowna wurde ausgebildet bei Marie Laurenc in Paris und in der Kunstschule Berlin (Buchillustrationen, Grafik, Schrift bei Johannes Boehland, Malerei, Portrait, Komposition bei Erwin Freytag). Im Juli 1945 begann sie als Bühnenbildnerin unter Karlheinz Martin. Die Künstlerin bezeichnete ihn als die wesentlichste Figur in ihrem Leben und war auch privat mit ihm liiert.
Sie schuf Bühnenbilder für beinahe 400 Theater- und Operninszenierungen in Europa, Kanada, Nord- und Südamerika. Besonders hervorzuheben wäre ihr Debüt 1952 in Berlin "Preußisches Märchen" unter der Regie von Ludwig Berger und 1953 die "Zauberflöte" unter der Regie von Günther Rennert, wofür sie den Kunstpreis des Berliner Senats erhielt.
Ita Maximowna begann 1970 neben ihrer Arbeit als Bühnenbildnerin mit der freien Malerei, 1976 fand ihre erste Ausstellung im Neuen Berliner Kunstverein statt.
Ita Maximowna, Baustelle, 1971
Time:
19:00-22:00
Description:
Boulevard de Waterloo 103
103 Boulevard de Waterloo, 1000 Région de Bruxelles-Capitale
Vernissage Ensoleillé
--> Samedi 18 août 2018
Venez découvrir le lancement du concept photographique "Emilie-Soleil".
Quel est le but ?
Vous partager ce que je ressens dans le monde artistique, mon parcours, ma vision ainsi que mes projets.
Je ne vais pas en dire trop pour laisser la surprise à ceux qui veulent découvrir ce moment d'évasion...
Au programme :
- 12h: Ouverture de l'exposition
- 18h30: Présentation du concept "Emilie-Soleil"
- 19h à 22h: Officialisation du lancement de l'Expo autour d'un verre et d'amuse- bouches, moments d'échanges, informations sur l'exposition et les ateliers qui suivront.
Exposition Ensoleillée
--> Du 18 août au 16 septembre 2018
*Entrée gratuite
*Tous les jours du lundi au dimanche de 12h à 20h
*ateliers programmés
"Venez prendre un peu de soleil sans risquer l'insolation"
Au plaisir de vous y voir nombreux!
N'hésitez pas à partager l'évènement et à me suivre sur instagram: https://www.instagram.com/sunsphotow/
Time:
21:00-23:55
Description:
Si on chantait ?
Du 18 juillet au 19 août
Depuis 28 étés, la prairie du triangle de La Villette devient la plus grande salle de cinéma de Paris à ciel ouvert. Venez (re)voir des films sur le thème de la chanson. 25 soirées pour donner l'occasion à Wes Anderson, François Truffaut, ou encore Xavier Dolan de nous faire voyager en musique. Alors à vos micros ! #CineVillette
LE FESTIVAL
Des comédies musicales, des reprises à gogo, que ce soit Résiste interprété par Agnès Jaoui, The River of no return par Marilyn Monroe ou encore It's not Unusual par Tom Jones lui-même ! Des biopics pour se remémorer la brève et fulgurante carrière de Ian Curtis ou découvrir l'histoire abracadabrante du retour sur scène de Sixto Rodriguez, et quelques scènes cultes avec Jeanne Moreau chantant Le Tourbillon ou Anna Karina reprenant Ma ligne de chance.
Et cette année encore, le jeune public n'est pas oublié avec une journée spéciale à Little Villette suivie de la projection du Livre de la jungle de Wolfgang Reitherman.
PREMIERS PAS
Chaque samedi (excepté le 21 juillet), en première partie de soirée, projection d'un court métrage d'un réalisateur ayant sorti en salle son premier long métrage en 2017.
DES CROISIÈRES MUSICALES À BORD D'UNE PÉNICHE
Tous les samedis et dimanches, L'Eté du Canal s'associe à La Villette pour concocter des croisières gourmandes aux saveurs des films à découvrir ensuite sur l'écran géant du Cinéma en plein air !
SOIRÉES SPÉCIALES
Les mercredi 18 juillet et jeudi 9 août, Garden Party au jardin 21 du Glazart !
Le vendredi 10 août, balade indienne autour du film Devdas avec l'association Anardana.
Le samedi 18 août, à l'issue de la projection, venez danser sur l'album Discovery des Daft Punk !
La soirée continuera sur des sets d'électro cosmique et de mapping futuriste avec Les Animaux du Futur, à la Folie des Merveilles / Villette Makerz by WOMA.
INFOS TRANSATS
LOCATION DE TRANSAT, À PARTIR DE 19H30, DANS L'ESPACE SÉCURISÉ
FORFAIT 5 TRANSATS : 20 €
PLEIN TARIF : 7 €
ABONNEMENTS ET CARTES : GRATUIT
ABONNEMENTS/ & CARTES VILLETTE, QUELS AUTRES AVANTAGES ?
À NOTER
POUR DES RAISONS DE SÉCURITÉ, LA PRAIRIE DU TRIANGLE SERA ÉVACUÉE ENTRE 18H ET 19H LES JOURS DU CINÉMA EN PLEIN AIR. INTERDICTION AUX COUVERTS EN MÉTAL, ET TIRE-BOUCHONS.
VERRES ET BOUTEILLES EN VERRE DÉBOUCHÉES SONT AUTORISÉS. DES TIRE-BOUCHONS SERONT À VOTRE DISPOSITION.
LES OBJETS INTERDITS SERONT CONSIGNÉS
LES CHIENS NE SONT PAS AUTORISÉS.
PROGRAMME
LA LA LAND - DAMIEN CHAZELLE
Mercredi 18 juillet
L'histoire d'amour de Mia (Emma Stone), aspirante actrice, et de Sebastian (Ryan Gosling), un pianiste de jazz, résistera-t-elle à la vie trépidante du Hollywood des années 90 ? La comédie musicale culte La La Land a été récompensée par 6 Oscars, dont celui du meilleur réalisateur pour Damien Chazelle.
LA VIE AQUATIQUE - WES ANDERSON
Jeudi 19 juillet
La Vie aquatique retrace l'odyssée absurde et comique de l'océanographe Steve Zissou (Bill Muray), aux faux airs de commandant Cousteau. Et surprise : ce film de Wes Anderson, avec Cate Blanchett, Owen Wilson et Jeff Goldblum, comprend une dizaine de reprises de David Bowie en portugais.
ARTE FAIT SON KARAOKÉ
Vendredi 20 juillet
Et si vous veniez chanter les plus grands tubes de la chanson française ? De Barbara à Carmen, en passant par Etienne Daho, ARTE vous invite à son karaoké ! L'événement sera précédé de plusieurs épisodes de Silex and the City et 50 Nuances de Grecs, d'après les BD de Jul, et d'un court-métrage de Olivier Klein. Soirée présentée par Aline Afanoukoé
LE LIVRE DE LA JUNGLE - WOLFGANG REITHERMAN
Samedi 21 juillet
Abandonné dans la jungle, Mowgli doit faire face au tigre Shere Khan aux côtés de la panthère Bagheera et de l'ours Baloo... Retrouvez en famille Le Livre de la Jungle, un classique Disney qui rappelle qu'il en faut peu pour être heureux ! Il sera suivi d'Allons Enfants de Stéphane Desmoutier, tourné à la Villette !
YELLOW SUBMARINE - GEORGE DUNNING
Dimanche 22 juillet
Il était une fois un royaume enchanté protégé par le Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band, où le bonheur et la musique règnent en maîtres. Mais un jour, les méchants Blue Meanies leur déclarent la guerre... Yellow Submarine est un film d'animation de George Dunning, sur les inoubliables chansons des Beatles.
LENINGRAD COWBOYS GO AMERICA - Aki Kaurismäki
Mercredi 25 juillet
Quelque part dans la toundra sibérienne vit le plus mauvais groupe de rock du monde ! Il décide de partir chercher fortune aux États-Unis. Mais la route qui mène au succès est longue et sinueuse... Leningrad Cowboys go America est une comédie d'Aki Kaurismäki, avec les Leningrad Cowboys dans leurs propres rôles !
HOLY MOTORS - LEOS CARAX
Jeudi 26 juillet
Accompagné par la mystérieuse Céline, M. Oscar est, à bord de sa luxueuse limousine, tantôt père de famille, tantôt meurtrier ou grand patron. Mais est-il l'homme sans attache qu'il prétend être ? Holy Motors est un film de Leos Carax, avec Eva Mendes et Kylie Minogue, en compétition au festival de Cannes 2012.
MOMMY - XAVIER DOLAN
Vendredi 27 juillet
Mommy raconte l'histoire d'une veuve qui récupère la garde de son fils, adolescent impulsif et violent. Grâce à la voisine, le trio inattendu retrouve une forme d'équilibre. Ce drame de Xavier Dolan, ponctué de chansons de Céline Dion, Dido et tant d'autres, a remporté le prix du Jury du festival de Cannes 2014.
LES CHANSONS D'AMOUR - Christophe Honoré
Samedi 28 juillet
Pour surmonter leurs problèmes de couple, Julie (Ludivine Sagnier) et Ismaël (Louis Garrel) décident de commencer une relation à trois en accueillant Alice (Clothilde Hesme) dans leur appartement. Les Chansons d'amour de Christophe Honoré a remporté le César 2008 de la meilleure musique de film.
JULES ET JIM - FRANÇOIS TRUFFAUT
Dimanche 29 juillet
Paris, 1907. Jules et Jim sont des amis inséparables. Pourtant, ils tombent tous les deux amoureux de Catherine, incarnée par Jeanne Moreau. Leur relation résistera-t-elle aux écueils des sentiments ? C'est dans ce film de François Truffaut, que l'on trouve la chanson Le tourbillon de la vie écrite par Serge Rezvani.
SUGAR MAN - MALIK BENDJELLOUL
Mercredi 1 août
Dans les années 70, Sixto Rodríguez enregistre deux albums dans l'indifférence du public. En Afrique du Sud, il devient pourtant l'idole des jeunes. Des années plus tard, deux fans du Cap se lancent à sa recherche. Sugar Man de Malik Bendjelloul remporte l'Oscar du meilleur film documentaire en 2012.
SPRING BREAKERS - HARMONY KORINE
Jeudi 2 août
Pour financer leur Spring Break, quatre filles braquent une banque. Alors qu'elles sont arrêtées par la police, un malfrat paie leur caution et les prend sous son aile... Spring Breakers de Harmony Korine, avec James Franco, Vanessa Hudgens et Selena Gomez, a été présenté à la 69e Mostra de Venise.
interdit aux moins de 12 ans
ON CONNAÎT LA CHANSON - ALAIN RESNAIS
Vendredi 3 août
Odile (Sabine Azéma) et Claude (Pierre Arditi) forment en apparence un couple solide. Pourtant, l'éternelle indécision de Claude finit par agacer Odile, qui observe avec nostalgie le retour d'un vieil amour, Nicolas (Jean-Pierre Bacri)... On connaît la chanson d'Alain Resnais a remporté 7 Césars en 1998.
MARS ATTACKS! - TIM BURTON
Samedi 4 août
Les Martiens ont décidé de rendre visite à la planète Terre, ce qui provoque l'effervescence. Le film de science-fiction parodique Mars Attacks! de Tim Burton, avec Jack Nickolson, Glenn Close et Pierce Brosnan, sera précédé du court-métrage Junior de Julia Ducournau, la réalisatrice du très remarqué Grave.
PIERROT LE FOU - JEAN-LUC GODARD
Dimanche 5 août
Fernand Griffon (Jean-Paul Belmondo) est désabusé : il vient de perdre son emploi. Sur un coup de tête, il quitte femme et enfants pour partir avec un ancien flirt (Anna Karina) dans le Sud de la France. Précurseur du road movie, le film Pierrot le fou de Jean-Luc Godard a été primé à la Mostra de Venise en 1965.
FRANCES HA - NOAH BAUMBACH
Mercredi 8 août
Frances espère intégrer une compagnie de danse. En attendant, elle donne des cours à des enfants. Dans les rues de New-York, elle s'amuse, danse un peu, et s'égare beaucoup... Frances Ha, de Noah Baumbach, a permis à Greta Gerwig de remporter le Golden Globes 2014 de la meilleure actrice dans un film musical.
CONTROL - ANTON CORBIJN
Jeudi 9 août
Control d'Anton Corbijn retrace la vie de Ian Curtis, leader du groupe de rock anglais Joy Division, tiraillé entre sa vie de famille, sa gloire naissante et son amour pour une autre femme. Le film a été distingué au festival de Cannes 2007, en remportant entre autres le Prix Regards Jeunes.
DEVDAS - SANJAY LEELA BHANSALI
Vendredi 10 août
Devdas rentre en Inde après ses études et retrouve Parvati, qu'il aime depuis l'enfance. Mais l'emprise des castes sera-t-elle plus puissante que la passion ? Véritable Roméo et Juliette indien, ce film de Sanjay Leela Bhansalt, avec Shahrukh Khan, a popularisé la culture Bollywood en Occident.
ATTACHE-MOI ! - Pedro Almodóvar
Samedi 11 août
Marina (Victoria Abril), actrice porno, cherche à faire carrière dans le cinéma traditionnel. Mais elle est séquestrée par Ricky (Antonio Banderas), un admirateur qui espère la séduire... Le film Attache-moi ! de Pedro Almodóvar sera précédé du court-métrage Le Diable est dans les détails, de Fabien Gorgeart.
RIVIÈRE SANS RETOUR - OTTO PREMINGER
Dimanche 12 août
A sa sortie de prison, Matt retrouve son fils. Alors qu'ils aspirent à une vie calme, leur route croise celle d'une chanteuse de bar et de son amant, aux intentions troubles... Le western Rivière sans retour d'Otto Preminger marque la rencontre des stars d'Hollywood Robert Mitchum et Marilyn Monroe.
BANDE DE FILLES - Céline Sciamma
Mercredi 15 août
Pour Marieme, 16 ans, la vie est une succession d'interdits. Sa rencontre avec trois filles affranchies va tout changer. Présenté en ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs, Bande de filles de Céline Sciamma a été sélectionné dans de nombreux festival lors de sa sortie en 2014, et a reçu 3 nominations aux Césars.
TONI ERDMANN - MAREN ADE
Jeudi 16 août
Inès est l'une des brillantes associées d'une société allemande. Quand son père débarque sans prévenir et lui demande si elle est heureuse, c'est pour elle le début d'un bouleversement profond... Le film Toni Erdmann de Maren Ade a remporté de nombreux prix dont celui de la critique internationale à Cannes en 2016.
PROMISED LAND - GUS VAN SANT
Vendredi 17 août
Deux représentants d'un grand groupe proposent aux habitants d'un village de racheter leurs terres, pour en exploiter les ressources énergétiques. Ce qui s'annonçait comme un jeu d'enfant va pourtant se compliquer. Promised Land, de Gus Van Sant avec Matt Damon, a reçu la mention spéciale du jury à la Berlinale 2013.
INTERSTELLA 5555 - DAFT PUNK/LEIJI MATSUMOTO/KAZUHISA TAKENOUCHI
Samedi 18 août
Quatre musiciens d'une autre galaxie sont kidnappés par un manager maléfique. Dans Interstella 5555: The Story of the Secret Star System, les dessins de Leiji Matsumoto rencontrent les musiques des Daft Punk. Le film sera précédé du court-métrage Fox-Terrier de Hubert Charuel réalisateur de Petit Paysan.
LES PARAPLUIES DE CHERBOURG - JACQUES DEMY
Dimanche 19 août
Geneviève (Catherine Deneuve) vit avec sa mère, qui tient un magasin de parapluies à Cherbourg. Avec Guy, ils se jurent une passion éternelle. Hélas, il part faire son service militaire... La célèbre comédie musicale Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy a remporté la Palme d'or au festival de Cannes 1964.
Description:
「深みへ‐日本の美意識を求めて‐」展
Du 14 juillet au 21 août 2018
Tous les jours de 11h à 20h (fermeture les 23 juillet et 6 août)
Tradition et modernité, flou et forme, éphémère et éternité, deux faces contraires d'un même élément : l'esthétique japonaise ou l'art de la coexistence des opposés.
Présentée dans l'Hôtel Salomon de Rothschild, cette exposition qui marquera le coup d'envoi de Japonismes 2018 est conçue sous le commissariat de Yuko Hasegawa, directrice artistique au musée d'art contemporain de Tokyo. Elle dévoilera l'âme de l'esthétique japonaise à travers un parcours jalonné d'œuvres traditionnelles et de productions contemporaines. Quel meilleur exemple pour illustrer l'harmonie qui transcende les medium artistiques et les époques et pour incarner la vitalité propre à l'esthétique japonaise, qu'une poterie Jômon de plusieurs milliers d'années avant J.C., présentée à côté d'une robe sculptée par le jeune créateur de la marque Anrealage, inspirée justement de ladite poterie ? À travers un large éventail de créations (peinture, installation, photographie, mode, sculpture, etc.) et de thématiques illustrant une multiplicité de concepts (primitivisme, hybridation, minimalisme, alchimie, philosophie de la légèreté, renaissance, etc.), l'exposition appréhendera l'esthétique japonaise, qui unit tradition et modernité, sous une perspective nouvelle.
UN VOYAGE AU COEUR DE 10 000 ANS D'HISTOIRE DE L'ART
Cette exposition a pour vocation de synthétiser les éléments des manifestations prévues à Paris dans le cadre de la saison culturelle « Japonismes 2018 ».
La culture artistique de cet archipel d'Extrême-Orient, dont le climat varie considérablement du nord au sud et avec les saisons, est intimement liée à la nature. Son isolement a donné naissance à une façon originale d'absorber et de développer la culture.
L'esthétique japonaise inclut ainsi des éléments parfois antagonistes tels que le calme et le mouvement, le masculin et le féminin, le bien et le mal, la forme et le chaos, la permanence et l'instant, le baroque et le minimalisme, la tradition et la modernité ; c'est dans cette zone de flottement où les pôles opposés deviennent les deux facettes d'une même pièce qu'elle s'épanouit. Il n'est pas question de synthèse conciliatrice où les éléments opposés seraient à la fois éliminés et affirmés (aufhebung) comme dans la dialectique occidentale. Au contraire, ils restent bien distincts l'un de l'autre.
D'une certaine façon, on pourrait parler de « dialectique du flottement ».
Cette vision ne repose pas sur l'anthropocentrisme occidental qui affirme le dualisme soi/autre et sujet/objet, séparant la nature de la société, mais sur un anti-anthropocentrisme animiste où l'homme ne fait qu'un avec la nature et avec l'environnement et qui reconnaît la nature divine de toute chose. Cet état d'esprit mène à un moyen de « japoniser » librement les cultures étrangères grâce à l'imitation et à une grande curiosité intellectuelle, sans filtre critique. Lévi-Strauss oppose à la conception « centrifuge » du sujet qui prévaut en Occident une conception « centripète », relativement ouverte, où l'essence de l'individu dépend des circonstances dans lesquelles ils se trouve. Reposant sur la liberté d'assimilation et une identité ouverte en fonction des circonstances, la culture japonaise possède un dynamisme et une énergie qui rappellent l'activité biologique et le renouvellement cellulaire.
À l'ère de l'anthropocène (changements environnementaux causés par l'anthropocentrisme), confrontées à la question du terrorisme et des migrations, la France et l'Europe cherchent à tâtons une nouvelle direction. Cette exposition est aussi un message du Japon en faveur de la coexistence du présent et du passé et du vivre-ensemble. Son titre, « Fukami » - une plongée dans l'esthétique japonaise, enjoint les visiteurs à dépasser les clichés existants pour s'immerger sans les profondeurs de la véritable essence de l'esthétique japonaise. L'espace d'exposition est donc conçu de façon interactive, afin que le public puisse éprouver les liens créatifs entre des œuvres très différentes. Les œuvres exposées au sein de ce magnifique bâtiment français du 19e siècle couvrent 10 000 ans d'histoire. La conception de l'espace a été confié à l'agence d'architecture SANAA. Les interactions entre les œuvres et le bâtiment, tout en transparence et en flottement, annulent leurs origines, guidant les visiteurs dans un espace de pur dialogue avec les objets. Cette scénographie interactive qui traverse les âges et les pays en juxtaposant œuvres anciennes et contemporaines d'une part, japonaises et occidentales d'autre part, invite un voyage qui apporte de nouvelles perspectives et de nouveaux regards sur le monde. Cent pièces créées par 25 artistes sont exposées, avec « l'expression du vivant » pour fil conducteur.
Elles sont organisées autour de 10 thèmes :
- Prologue - Dualité d'échos, Exprimer les origines de la vie - déconstruction et transmission de l'animisme
- L'alchimie - transformer la matière, transformer la perception
- Esthétique de la disparition - Minimalisme
- Vers le Sud - Revitalisation de la créativité par la sphère périphérique
- Représentation du désastre et de la crise - les médias vers une nouvelle existence
- Renaissance répétée, Renaissance de l'intangible
- Paysage subjectif - philosophie de la légèreté
- Hybridation - Coexistance
- Epilogue - Transformation
Tout comme le japonisme du 19e siècle a eu un fort impact sur Paris et sur l'Europe, cette exposition est une occasion de favoriser le tissage de liens variés et stimulants et de suggérer que des imaginations diverses peuvent entrer en résonance, de nos jours, en 2018.
Yuko Hasegawa
(Left) National Treasure, Flame Style Vessel, Tokamachi City Museum (Right) ANREALAGE, collaboration with NAWA Kohei | SANDWICH, ANREALAGE 2017-2018 autumn & winter collection "ROLL"
Kohei Nawa
Itô Jakuchu
Lee Ufan
Paul Gauguin
Description:
Bibliothèque-musée de l'Opéra, Palais Garnier
Entrée à l'angle des rues Scribe et Auber, Paris 9e
Du 19 juin au 16 septembre 2018
Tous les jours 10h > 17h
Tarifs de visite
Plein tarif : 12 € - Tarif réduit : 8 €
Entrée gratuite pour les moins de 12 ans, personnes en situation de handicap et leur accompagnateur, demandeurs d'emploi.
Commissariat
Bérenger Hainaut, conservateur au département de la Musique, BnF
Inès Piovesan, chef du Service des éditions, Opéra national de Paris
Catalogue
Picasso et la danse
Sous la direction de Bérenger Hainaut et Inès Piovesan BnF Éditions
22 x 27 cm, 192 pages, 100 illustrations environ, 39 €
Pablo Picasso (1881-1973) est certainement l'un des artistes les plus complets du xxe siècle : à la fois peintre, dessinateur, sculpteur, graveur, il n'a cessé d'approfondir toutes les techniques, explorant les champs et les modes d'expression les plus divers. À partir des années 1910, il découvre le monde du spectacle et travaille à la création de décors et costumes qui marqueront l'histoire du ballet. Parade (1917), Le Tricorne (1919), Pulcinella (1920), Mercure (1924) constituent autant de repères majeurs pour cet art. L'héritage de Picasso reste d'ailleurs vivace au sein du répertoire du Ballet de l'Opéra de Paris, témoignant de l'importance de la place qu'il occupe dans le paysage chorégraphique.
Mais il faut dépasser le cadre du ballet pour découvrir que l'intérêt de Picasso pour la danse s'est en réalité exprimé dès ses plus jeunes années. Des danseuses de cirque des années 1900 aux danses érotiques du dernier Picasso, en passant par les scènes de bacchanales des années 1940 à 1960, tout a semblé prétexte à représenter des corps en mouvement. La dynamique du mouvement dansé a ainsi traversé toute l'œuvre du maître, allant parfois jusqu'à alimenter son geste artistique.
L'exposition organisée par la Bibliothèque nationale de France et l'Opéra national de Paris explore les différentes facettes du rapport de Picasso à la danse, entre vie de troupe et recherches créatrices, entre beaux-arts et spectacle vivant.
I. La troupe des Ballets russes
En mars 1915, Jean Cocteau cherche à rencontrer Picasso. Le jeune écrivain, qui côtoie les Ballets russes depuis 1909, souhaite marquer les esprits et s'imposer en tant que créateur auprès de Serge Diaghilev, le directeur de la compagnie. Il imagine donc de rallier le chef de file du mouvement cubiste et de le convaincre de participer à un de ses projets scéniques : Parade. Au début de l'été, le compositeur Edgar Varèse accepte de présenter Cocteau à Picasso : cette première rencontre signe le début de la collaboration de l'artiste avec les Ballets russes.
De 1917 à 1925, Picasso partage régulièrement la vie de la troupe, à l'occasion de résidences de travail ou de tournées, en France et à l'étranger. Il incarne une forme de renouveau au sein des Ballets russes, aux côtés de Cocteau mais aussi de Léonide Massine, alors principal chorégraphe. Au fil de ces années de collaboration, Picasso noue de nombreuses amitiés, dont témoignent portraits et caricatures, ainsi qu'une abondante correspondance. Sa forte implication dans l'univers mondain du ballet s'explique aussi par sa rencontre avec Olga Khokhlova : danseuse pour Diaghilev depuis 1911, elle entame une liaison avec Picasso en 1917, avant de l'épouser le 12 juillet 1918. Jusqu'en 1924, elle sera omniprésente dans ses œuvres.
Dans ce contexte, le ballet devient une thématique à part entière : Picasso réalise de nombreuses études de mouvements dansés et multiplie les dessins de danseurs, de ballerines et de pas de deux.
Pablo Picasso, Danseuse ayant servi de frontispice pour le livre de Boris Kochno, Le Ballet, mars 1954 lithographie en couleur BnF, Estampes et photographie
Picasso a contribué à dix productions de ballets, dont six pour les Ballets russes. Son implication se limite parfois à un simple rideau de scène, ou à des indications pour le faire réaliser : c'est le cas par exemple pour Le Train bleu (1924) ou Le Rendez-vous (1945). Entre 1917 et 1924, il s'investit toutefois très activement dans quatre productions majeures : Parade (1917), Le Tricorne (1919), Pulcinella (1920) et Mercure (1924), ballets pour lesquels il conçoit décors, costumes et rideaux de scène.
Ces réalisations coïncident avec une prise de distance vis-à-vis de la technique cubiste. Après une dizaine d'années de recherches systématiques, qui l'ont mené du proto-cubisme des Demoiselles d'Avignon (1907) au cubisme synthétique, il commence à explorer de nouvelles directions. Des dessins naturalistes font leur réapparition dès 1915. Dans Parade cohabitent éléments néo-classiques et éléments cubistes, que Picasso n'abandonne pas pour autant : il les distille au fil des productions, par petites touches, avant de leur substituer une première forme de surréalisme dans Mercure. Le ballet accompagne ainsi les mutations successives de l'artiste.
À partir des années 1970, certains de ces ballets ont été reconstitués par l'Opéra de Paris. Après Parade, recréé en 1979 à l'occasion d'un hommage à Erik Satie, ce sont Le Tricorne, Le Train bleu et Le Rendez-vous qui intègrent simultanément le répertoire de l'Opéra en 1992. En comptant aussi Icare, dans une nouvelle production créée au Palais Garnier en 1962, cinq des ballets de Picasso sont actuellement au répertoire de l'institution.
Imaginé par Cocteau, l'argument de Parade est très simple : devant un chapiteau, les artistes tentent de convaincre le public d'entrer pour assister à leur spectacle en donnant un aperçu de leurs numéros (la « parade »). Cocteau veut puiser la « force de vie » présente dans le cirque pour « féconder » un art théâtral jugé moribond. Ce projet ne pouvait mieux convenir à Picasso : particulièrement sensible à l'univers des saltimbanques, il s'identifie à Arlequin, « double mélancolique » très présent dans son œuvre. Sollicité par Cocteau, il accepte de participer, aux côtés de Massine et du compositeur Erik Satie. Il réalise un décor cubiste, qui contraste avec le néo-classicisme de son rideau de scène. Par ailleurs, Picasso modifie le ballet de façon notable. Il introduit les personnages des managers, dont les costumes sont pensés comme des sculptures cubistes, ainsi qu'un numéro de « cheval-jupon », sur le modèle de celui qu'il a observé au cirque Medrano. Ses costumes contribuent largement au scandale de la création de Parade, qui finit néanmoins par s'imposer.
Après la réussite de Parade, Diaghilev invite Picasso à participer à un second ballet, entièrement espagnol : El Sombrero de tres picos (Le Tricorne), adapté du roman picaresque de Pedro de Alarcón. Manuel de Falla compose la musique et Massine est de nouveau chargé de la chorégraphie, conseillé par Félix Fernandez, un danseur de flamenco. L'intrigue du ballet s'articule autour des personnages du meunier et de sa femme, convoitée par le gouverneur de la province. À la suite de nombreuses péripéties, le gouverneur est rossé, avant que la foule ne se lance dans une jota finale, danse traditionnelle espagnole. Picasso réalise des décors aux teintes douces, à la fois naturalistes et subtilement cubistes, sur lesquels ses costumes très colorés, d'inspiration populaire, se détachent vivement. Le Tricorne, qui lui rappelle ses racines andalouses, lui permet d'exprimer sa passion pour la corrida, qu'il fait infuser dans le ballet : il fait danser matador et picador au milieu des villageois, et représente sur le rideau de scène une arène, un jour de corrida.
En avril 1917, les Ballets russes sont en tournée en Italie : la troupe se produit à Rome, avant de gagner Naples. Alors que Picasso travaille sur Parade, Diaghilev et Massine rassemblent des matériaux pour un nouveau ballet, inspiré de la commedia dell'arte. Adaptant une pièce du théâtre napolitain du xviiie siècle, Massine écrit l'argument de Pulcinella quelques mois plus tard. Diaghilev, de son côté, après avoir collecté des manuscrits attribués à Jean-Baptiste Pergolèse (1710-1736), propose à Igor Stravinsky de s'en servir pour composer une nouvelle musique de ballet. Picasso rejoint le projet en décembre 1919 et réalise une première série d'esquisses évoquant l'esthétique du Second Empire. Après plusieurs refus de Diaghilev, il opte pour une scène de rue nocturne : Naples est représentée selon les principes cubistes, avec vue sur le Vésuve. Les costumes qu'il conçoit empruntent à la fois aux costumes du XVIIIe siècle et aux traditions populaires napolitaines, qu'il a découvertes en 1917. Pulcinella est créé par les Ballets russes à l'Opéra de Paris le 15 mai 1920.
En 1924, Diaghilev et Cocteau montent Le Train bleu. Sollicité, Picasso accepte qu'un de ses tableaux soit reproduit pour servir de rideau de scène. Au même moment, le comte Étienne de Beaumont lance un projet concurrent. Pour ses « Soirées de Paris », il réunit une équipe composée de Satie, Massine et Picasso, auxquels il commande un ballet autour du dieu Mercure.
Picasso a carte blanche. S'éloignant du cubisme, il conçoit des « poses plastiques » d'allure surréaliste : les Trois Grâces apparaissent travesties ; certains personnages sont incarnés par des sculptures mobiles. L'artiste approfondit aussi une nouvelle technique, à base de lignes continues : ce style, dit « calligraphique » ou
« curvilinéaire », irriguera sa production dans les années suivantes.
Lors de la première de Mercure, le 15 juin 1924, un groupe de dadaïstes menés par André Breton et Louis Aragon déclenche une cabale visant Satie et Beaumont. Quelques jours plus tard, ils dressent toutefois dans la presse un portrait élogieux de Picasso : son dernier ballet majeur signe ainsi son entrée dans le surréalisme.
En 1962, Serge Lifar est invité par l'Opéra de Paris à remonter son ballet Icare. L'argument qu'il a conçu s'inspire de la mythologie grecque : grâce aux ailes fabriquées par son père Dédale, Icare s'élance dans les airs ; mais grisé par le vol, il s'approche trop près du soleil, la cire de ses ailes fond et il tombe dans la mer. Créé en 1935, le ballet est un manifeste où la danse s'écrit indépendamment de la musique : outre la chorégraphie, Lifar est responsable des « rythmes » qui l'accompagnent, orchestrés par Arthur Honegger.
Pour cette reprise, l'ancien danseur conçoit lui-même de nouveaux costumes et propose à son ami Picasso, rencontré grâce aux Ballets russes dans les années 1920, de réaliser décor et rideau de scène. Depuis 1924, Picasso n'a plus travaillé pour le ballet, à l'exception d'un rideau pour Le Rendez-vous (1945) de Roland Petit, qui reprend une toile existante. L'artiste accepte pourtant d'imaginer ce nouveau décor : il fournit à Lifar une esquisse rappelant une autre « chute d'Icare », celle de la fresque qu'il a peinte en 1958 pour le siège de l'Unesco.
III. Représenter la danse
Au-delà de l'univers du ballet, Picasso a représenté un grand nombre de scènes de danses. Dès la fin des années 1890, des danseuses de cabaret apparaissent dans ses œuvres. L'artiste fréquente alors beaucoup music-halls et cafés-concerts : les danseuses de french cancan mais aussi les bals populaires qu'il dépeint, sont autant de témoins de sa vie de bohème, en prise avec le monde de la nuit et de la fête. Ces premières thématiques laissent ensuite la place à d'autres sujets, prétextes à l'introduction de nouvelles danses : danses orientales, danses mythologiques, danses traditionnelles espagnoles comme le flamenco, la jota ou encore la sardane, liée à la
« ronde de la paix »...
Réalisé entre 1904 et 1972, l'œuvre gravé de Picasso accompagne l'évolution de son rapport au mouvement dansé et permet de proposer un aperçu de la présence continue de la danse dans sa production, à travers quatre thématiques majeures.
Au cirque - Forains et saltimbanques
Picasso a toujours été fasciné par le monde circassien. À Paris, dès 1904, il est un habitué du cirque Medrano. Cette fréquentation assidue se ressent dans sa création : en 1905, les saltimbanques deviennent omniprésents dans ses œuvres. Suivant les traces de Toulouse-Lautrec, Picasso dessine ses premières « danseuses à cheval » ou « écuyères à panneau », du nom de la selle plate sur laquelle ces baladines se produisent. Au fil des années, il convoquera souvent cette figure, que l'on retrouve notamment sur le rideau de Parade.
La mythologie gréco-latine a profondément nourri l'œuvre de Picasso. Si le minotaure, alter ego de l'artiste, domine les années 1930, ce sont les bacchantes et l'ensemble du cortège dionysiaque qui s'imposent à partir des années 1940. Les bacchantes sont ces femmes enivrées qui pratiquent une danse rituelle en l'honneur de Dionysos-Bacchus, dieu du vin et du théâtre. Picasso s'inspire des bacchanales du classicisme français pour représenter ce nouveau type féminin. En août 1944, dans l'euphorie de la Libération de Paris, il reproduit Le Triomphe de Pan de Nicolas Poussin (1594-1665), qu'il réinterprète d'une manière cubiste : célébrant la joie de vivre retrouvée, cette peinture initie un nouveau départ dans son œuvre. À la faveur du retour à la paix et de séjours réguliers à Antibes, satyres, centaures, faunes et bacchantes s'affirment alors dans des compositions mêlant musique, danse et fête, dans lesquelles on voit parfois poindre l'influence du néo-classicisme de Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867).
Danser la corrida
Dans la culture populaire espagnole, les affinités entre danse et tauromachie sont nombreuses : les paroles et les figures du flamenco font souvent référence à la corrida ; le paso doble évoque le tercio de muleta, combat final du matador contre le taureau. Réciproquement, un certain nombre de musiques de danse sont jouées tout au long de la corrida. Lorsque le matador choisit de poser lui-même les banderilles, il le fait au son d'une valse ou d'une jota issue du folklore espagnol, dansant et virevoltant devant le taureau pour provoquer sa charge. Puis, alors que l'orchestre interprète un paso doble, le matador exécute, avec une cape rouge, une série de passes parfois comparées à des mouvements de flamenco, avant l'estocade finale. Picasso a pleinement intégré le potentiel dansant de la corrida. Si les danseurs des Ballets russes incarnaient matador et picador dans Le Tricorne, ce sont ici les toréros qui se font danseurs. Les banderilleros sont suspendus dans des postures qui semblent chorégraphiées, tandis que chevaux et taureaux se figent au milieu de pas de deux brutaux.
Pablo Picasso
Tauromaquia : suerte de muleta
1957
Aquatine au sucre
BNF, Estampes et photographie
Le pouvoir érotique de la danse
Au cours des années 1960, la présence de l'érotisme dans les œuvres de Picasso s'intensifie considérablement. L'artiste revisite les sujets qui lui sont chers pour en proposer une nouvelle interprétation, fortement sexualisée. En particulier, il explicite beaucoup plus que par le passé le caractère sensuel voire luxurieux de la danse : bacchantes, circassiennes et danseuses orientales apparaissent nues, leurs attributs sexuels exacerbés. Plus encore, ses représentations mettent en scène avec insistance le pouvoir érotique de la danse. Les danseuses adoptent des poses lascives, attirant de façon magnétique le regard de spectateurs concupiscents, auxquels Picasso paraît une nouvelle fois s'identifier. Ces jeux de séduction fascinent diverses figures incarnant l'autorité ou le pouvoir, captives de ces visions érotiques, tel Hérode face à Salomé. Le public lui-même est renvoyé à sa posture de voyeur, à l'image de ce cavalier, échappé de l'univers de Rembrandt (1606-1669), qui surprend une bacchanale nocturne dans une composition de 1971.
Amateur de bals populaires et de fêtes mondaines, Picasso a dansé toute sa vie. Sur certains clichés, on le voit, amusé, tenter un levé de jambe maladroit en pleine rue, ou ébaucher un pas de danse en compagnie de Jacqueline Roque, sa dernière égérie. Pour autant, cette affinité avec le mouvement dansé peut-elle avoir influencé sa pratique artistique ?
La série de photographies réalisée par Gjon Mili pour le magazine Life en août 1949 apporte quelques éléments de réponse. À l'aide d'un crayon lumineux, Mili invite Picasso à exécuter des dessins immatériels. Constitué d'une ligne ininterrompue de lumière, chaque motif est fixé sur la pellicule grâce à une durée d'exposition très longue. Parfois, une succession de flashs permet de capturer différents états de la gestuelle de l'artiste : son corps apparaît tourné dans plusieurs directions à la fois, à la façon d'un tableau cubiste.
Cette technique du trait continu, Picasso l'a expérimentée dès la fin des années 1900 : la pointe du crayon se pose sur le papier et ne le quitte qu'une fois le dessin achevé. Entre 1917 et 1924, l'artiste s'en sert de nouveau, aboutissant au « style curvilinéaire » de Mercure. Mais la proposition de Mili implique une nouveauté de taille : cette fois, le tracé s'épanouit dans un espace à trois dimensions. Mouvements amples des bras, extension maximale, le corps de Picasso semble se projeter dans une sphère pour déployer une imagerie en volume. Son geste devient, en quelque sorte et pour un bref instant, un geste de danseur, immortalisé par l'œuvre photographique, comme une esquisse de notation chorégraphique.
L'état-nation d'Afghanistan, comme il est connu aujourd'hui, commença à exister en 1746 sous l'Empire Durrani, mais le contrôle fut cédé au Royaume-Uni jusqu'à ce que le roi Amanullah accède au trône en 1919.
Time:
14:00-19:00
Description:
Time:
17:00-20:00
Description:
A l'occasion de la sortie du Fanzine #2 du collectif Du Bout Des Étangs, Damayanthi Ravindher, Neil Jobard, Facundo Varas et Mathilde Nègre liront des textes accompagnés par des improvisations de Coredo Sullivan à la basse, à partir de 17h. Vous pourrez leur demander des dédicaces du Fanzine !
http://duboutdesetangs.com
Dans le cadre de l'exposition Ego Echo "HORS DE SOI(E)"
en présence des artistes Eiko KAINUMA, Mathilde Nègre, LUD, Rita BAGHA, Gérard PILANU et Jean-Michel JARILLOT
Time:
21:00-23:55
Description:
Si on chantait ?
Du 18 juillet au 19 août
Depuis 28 étés, la prairie du triangle de La Villette devient la plus grande salle de cinéma de Paris à ciel ouvert. Venez (re)voir des films sur le thème de la chanson. 25 soirées pour donner l'occasion à Wes Anderson, François Truffaut, ou encore Xavier Dolan de nous faire voyager en musique. Alors à vos micros ! #CineVillette
LE FESTIVAL
Des comédies musicales, des reprises à gogo, que ce soit Résiste interprété par Agnès Jaoui, The River of no return par Marilyn Monroe ou encore It's not Unusual par Tom Jones lui-même ! Des biopics pour se remémorer la brève et fulgurante carrière de Ian Curtis ou découvrir l'histoire abracadabrante du retour sur scène de Sixto Rodriguez, et quelques scènes cultes avec Jeanne Moreau chantant Le Tourbillon ou Anna Karina reprenant Ma ligne de chance.
Et cette année encore, le jeune public n'est pas oublié avec une journée spéciale à Little Villette suivie de la projection du Livre de la jungle de Wolfgang Reitherman.
PREMIERS PAS
Chaque samedi (excepté le 21 juillet), en première partie de soirée, projection d'un court métrage d'un réalisateur ayant sorti en salle son premier long métrage en 2017.
DES CROISIÈRES MUSICALES À BORD D'UNE PÉNICHE
Tous les samedis et dimanches, L'Eté du Canal s'associe à La Villette pour concocter des croisières gourmandes aux saveurs des films à découvrir ensuite sur l'écran géant du Cinéma en plein air !
SOIRÉES SPÉCIALES
Les mercredi 18 juillet et jeudi 9 août, Garden Party au jardin 21 du Glazart !
Le vendredi 10 août, balade indienne autour du film Devdas avec l'association Anardana.
Le samedi 18 août, à l'issue de la projection, venez danser sur l'album Discovery des Daft Punk !
La soirée continuera sur des sets d'électro cosmique et de mapping futuriste avec Les Animaux du Futur, à la Folie des Merveilles / Villette Makerz by WOMA.
INFOS TRANSATS
LOCATION DE TRANSAT, À PARTIR DE 19H30, DANS L'ESPACE SÉCURISÉ
FORFAIT 5 TRANSATS : 20 €
PLEIN TARIF : 7 €
ABONNEMENTS ET CARTES : GRATUIT
ABONNEMENTS/ & CARTES VILLETTE, QUELS AUTRES AVANTAGES ?
À NOTER
POUR DES RAISONS DE SÉCURITÉ, LA PRAIRIE DU TRIANGLE SERA ÉVACUÉE ENTRE 18H ET 19H LES JOURS DU CINÉMA EN PLEIN AIR. INTERDICTION AUX COUVERTS EN MÉTAL, ET TIRE-BOUCHONS.
VERRES ET BOUTEILLES EN VERRE DÉBOUCHÉES SONT AUTORISÉS. DES TIRE-BOUCHONS SERONT À VOTRE DISPOSITION.
LES OBJETS INTERDITS SERONT CONSIGNÉS
LES CHIENS NE SONT PAS AUTORISÉS.
PROGRAMME
LA LA LAND - DAMIEN CHAZELLE
Mercredi 18 juillet
L'histoire d'amour de Mia (Emma Stone), aspirante actrice, et de Sebastian (Ryan Gosling), un pianiste de jazz, résistera-t-elle à la vie trépidante du Hollywood des années 90 ? La comédie musicale culte La La Land a été récompensée par 6 Oscars, dont celui du meilleur réalisateur pour Damien Chazelle.
LA VIE AQUATIQUE - WES ANDERSON
Jeudi 19 juillet
La Vie aquatique retrace l'odyssée absurde et comique de l'océanographe Steve Zissou (Bill Muray), aux faux airs de commandant Cousteau. Et surprise : ce film de Wes Anderson, avec Cate Blanchett, Owen Wilson et Jeff Goldblum, comprend une dizaine de reprises de David Bowie en portugais.
ARTE FAIT SON KARAOKÉ
Vendredi 20 juillet
Et si vous veniez chanter les plus grands tubes de la chanson française ? De Barbara à Carmen, en passant par Etienne Daho, ARTE vous invite à son karaoké ! L'événement sera précédé de plusieurs épisodes de Silex and the City et 50 Nuances de Grecs, d'après les BD de Jul, et d'un court-métrage de Olivier Klein. Soirée présentée par Aline Afanoukoé
LE LIVRE DE LA JUNGLE - WOLFGANG REITHERMAN
Samedi 21 juillet
Abandonné dans la jungle, Mowgli doit faire face au tigre Shere Khan aux côtés de la panthère Bagheera et de l'ours Baloo... Retrouvez en famille Le Livre de la Jungle, un classique Disney qui rappelle qu'il en faut peu pour être heureux ! Il sera suivi d'Allons Enfants de Stéphane Desmoutier, tourné à la Villette !
YELLOW SUBMARINE - GEORGE DUNNING
Dimanche 22 juillet
Il était une fois un royaume enchanté protégé par le Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band, où le bonheur et la musique règnent en maîtres. Mais un jour, les méchants Blue Meanies leur déclarent la guerre... Yellow Submarine est un film d'animation de George Dunning, sur les inoubliables chansons des Beatles.
LENINGRAD COWBOYS GO AMERICA - Aki Kaurismäki
Mercredi 25 juillet
Quelque part dans la toundra sibérienne vit le plus mauvais groupe de rock du monde ! Il décide de partir chercher fortune aux États-Unis. Mais la route qui mène au succès est longue et sinueuse... Leningrad Cowboys go America est une comédie d'Aki Kaurismäki, avec les Leningrad Cowboys dans leurs propres rôles !
HOLY MOTORS - LEOS CARAX
Jeudi 26 juillet
Accompagné par la mystérieuse Céline, M. Oscar est, à bord de sa luxueuse limousine, tantôt père de famille, tantôt meurtrier ou grand patron. Mais est-il l'homme sans attache qu'il prétend être ? Holy Motors est un film de Leos Carax, avec Eva Mendes et Kylie Minogue, en compétition au festival de Cannes 2012.
MOMMY - XAVIER DOLAN
Vendredi 27 juillet
Mommy raconte l'histoire d'une veuve qui récupère la garde de son fils, adolescent impulsif et violent. Grâce à la voisine, le trio inattendu retrouve une forme d'équilibre. Ce drame de Xavier Dolan, ponctué de chansons de Céline Dion, Dido et tant d'autres, a remporté le prix du Jury du festival de Cannes 2014.
LES CHANSONS D'AMOUR - Christophe Honoré
Samedi 28 juillet
Pour surmonter leurs problèmes de couple, Julie (Ludivine Sagnier) et Ismaël (Louis Garrel) décident de commencer une relation à trois en accueillant Alice (Clothilde Hesme) dans leur appartement. Les Chansons d'amour de Christophe Honoré a remporté le César 2008 de la meilleure musique de film.
JULES ET JIM - FRANÇOIS TRUFFAUT
Dimanche 29 juillet
Paris, 1907. Jules et Jim sont des amis inséparables. Pourtant, ils tombent tous les deux amoureux de Catherine, incarnée par Jeanne Moreau. Leur relation résistera-t-elle aux écueils des sentiments ? C'est dans ce film de François Truffaut, que l'on trouve la chanson Le tourbillon de la vie écrite par Serge Rezvani.
SUGAR MAN - MALIK BENDJELLOUL
Mercredi 1 août
Dans les années 70, Sixto Rodríguez enregistre deux albums dans l'indifférence du public. En Afrique du Sud, il devient pourtant l'idole des jeunes. Des années plus tard, deux fans du Cap se lancent à sa recherche. Sugar Man de Malik Bendjelloul remporte l'Oscar du meilleur film documentaire en 2012.
SPRING BREAKERS - HARMONY KORINE
Jeudi 2 août
Pour financer leur Spring Break, quatre filles braquent une banque. Alors qu'elles sont arrêtées par la police, un malfrat paie leur caution et les prend sous son aile... Spring Breakers de Harmony Korine, avec James Franco, Vanessa Hudgens et Selena Gomez, a été présenté à la 69e Mostra de Venise.
interdit aux moins de 12 ans
ON CONNAÎT LA CHANSON - ALAIN RESNAIS
Vendredi 3 août
Odile (Sabine Azéma) et Claude (Pierre Arditi) forment en apparence un couple solide. Pourtant, l'éternelle indécision de Claude finit par agacer Odile, qui observe avec nostalgie le retour d'un vieil amour, Nicolas (Jean-Pierre Bacri)... On connaît la chanson d'Alain Resnais a remporté 7 Césars en 1998.
MARS ATTACKS! - TIM BURTON
Samedi 4 août
Les Martiens ont décidé de rendre visite à la planète Terre, ce qui provoque l'effervescence. Le film de science-fiction parodique Mars Attacks! de Tim Burton, avec Jack Nickolson, Glenn Close et Pierce Brosnan, sera précédé du court-métrage Junior de Julia Ducournau, la réalisatrice du très remarqué Grave.
PIERROT LE FOU - JEAN-LUC GODARD
Dimanche 5 août
Fernand Griffon (Jean-Paul Belmondo) est désabusé : il vient de perdre son emploi. Sur un coup de tête, il quitte femme et enfants pour partir avec un ancien flirt (Anna Karina) dans le Sud de la France. Précurseur du road movie, le film Pierrot le fou de Jean-Luc Godard a été primé à la Mostra de Venise en 1965.
FRANCES HA - NOAH BAUMBACH
Mercredi 8 août
Frances espère intégrer une compagnie de danse. En attendant, elle donne des cours à des enfants. Dans les rues de New-York, elle s'amuse, danse un peu, et s'égare beaucoup... Frances Ha, de Noah Baumbach, a permis à Greta Gerwig de remporter le Golden Globes 2014 de la meilleure actrice dans un film musical.
CONTROL - ANTON CORBIJN
Jeudi 9 août
Control d'Anton Corbijn retrace la vie de Ian Curtis, leader du groupe de rock anglais Joy Division, tiraillé entre sa vie de famille, sa gloire naissante et son amour pour une autre femme. Le film a été distingué au festival de Cannes 2007, en remportant entre autres le Prix Regards Jeunes.
DEVDAS - SANJAY LEELA BHANSALI
Vendredi 10 août
Devdas rentre en Inde après ses études et retrouve Parvati, qu'il aime depuis l'enfance. Mais l'emprise des castes sera-t-elle plus puissante que la passion ? Véritable Roméo et Juliette indien, ce film de Sanjay Leela Bhansalt, avec Shahrukh Khan, a popularisé la culture Bollywood en Occident.
ATTACHE-MOI ! - Pedro Almodóvar
Samedi 11 août
Marina (Victoria Abril), actrice porno, cherche à faire carrière dans le cinéma traditionnel. Mais elle est séquestrée par Ricky (Antonio Banderas), un admirateur qui espère la séduire... Le film Attache-moi ! de Pedro Almodóvar sera précédé du court-métrage Le Diable est dans les détails, de Fabien Gorgeart.
RIVIÈRE SANS RETOUR - OTTO PREMINGER
Dimanche 12 août
A sa sortie de prison, Matt retrouve son fils. Alors qu'ils aspirent à une vie calme, leur route croise celle d'une chanteuse de bar et de son amant, aux intentions troubles... Le western Rivière sans retour d'Otto Preminger marque la rencontre des stars d'Hollywood Robert Mitchum et Marilyn Monroe.
BANDE DE FILLES - Céline Sciamma
Mercredi 15 août
Pour Marieme, 16 ans, la vie est une succession d'interdits. Sa rencontre avec trois filles affranchies va tout changer. Présenté en ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs, Bande de filles de Céline Sciamma a été sélectionné dans de nombreux festival lors de sa sortie en 2014, et a reçu 3 nominations aux Césars.
TONI ERDMANN - MAREN ADE
Jeudi 16 août
Inès est l'une des brillantes associées d'une société allemande. Quand son père débarque sans prévenir et lui demande si elle est heureuse, c'est pour elle le début d'un bouleversement profond... Le film Toni Erdmann de Maren Ade a remporté de nombreux prix dont celui de la critique internationale à Cannes en 2016.
PROMISED LAND - GUS VAN SANT
Vendredi 17 août
Deux représentants d'un grand groupe proposent aux habitants d'un village de racheter leurs terres, pour en exploiter les ressources énergétiques. Ce qui s'annonçait comme un jeu d'enfant va pourtant se compliquer. Promised Land, de Gus Van Sant avec Matt Damon, a reçu la mention spéciale du jury à la Berlinale 2013.
INTERSTELLA 5555 - DAFT PUNK/LEIJI MATSUMOTO/KAZUHISA TAKENOUCHI
Samedi 18 août
Quatre musiciens d'une autre galaxie sont kidnappés par un manager maléfique. Dans Interstella 5555: The Story of the Secret Star System, les dessins de Leiji Matsumoto rencontrent les musiques des Daft Punk. Le film sera précédé du court-métrage Fox-Terrier de Hubert Charuel réalisateur de Petit Paysan.
LES PARAPLUIES DE CHERBOURG - JACQUES DEMY
Dimanche 19 août
Geneviève (Catherine Deneuve) vit avec sa mère, qui tient un magasin de parapluies à Cherbourg. Avec Guy, ils se jurent une passion éternelle. Hélas, il part faire son service militaire... La célèbre comédie musicale Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy a remporté la Palme d'or au festival de Cannes 1964.